Portrait

De l’académie au Palais

Georges Plomb, d’origine genevoise, est né à Milan, mais il passe son enfance à Lausanne, où ses parents Suisses de l’étranger, sont revenus pour fuir les périls de la guerre.
Célibataire, il passe tout sa vie au service de l’enseignement, la communication et sa passion cachée le jazz. Aujourd’hui à la retraite il affirme que ce statut ne lui convient pas particulièrement. D’ailleurs il continue à travailler.

Etudes
«Tout d’abord je me suis engagé à l’uni dans une fausse voie, les sciences exactes. Je me suis vite rendu compte que ça ne me convenait pas » confie Georges Plomb. A l’âge de 20 ans, devenu électeur, il s’intéresse aux divers sujets des votations. Assistant du professeur Jean Meynaud, politologue français, Plomb apprend beaucoup et ses contacts avec le français l’ont marqué. Les groupes de
réflexion, créés par Meynaud dans le cadre de l’université, font l’objet de rapports et de synthèse. Ceux-ci sont rédigés par Georges Plomb qui ne sait pas qu’à l’époque les gens s’aperçoivent alors qu’il avait une plume. En dépit d’une formation de journaliste «sur le tas»  il insiste à dire que alma mater de son apprentissage a été la faculté. Notamment les lègues de son ancien prof de droit constitutionnel Marcel Bridel.
La poursuite de ses études ont été couronnés par un doctorat en sciences politiques.

Journaliste
En 1967 la «Feuille d’avis de Lausanne» est le premier média à abriter le futur correspondant parlementaire. Une année plus tard, l’ancêtre de «24 Heures» cherchait un rédacteur pour Berne, il postule et obtient le poste. Il collabore pendant 12 ans avec «La Suisse» où il animera la rubrique fédérale du journal genevois. Une participation du journaliste dans «L’Illustré» se colore par un désenchantement avec le rédacteur en chef et au terme de six mois il les quitte. C’est en 1987 jusqu’à 1992, que Georges Plomb fait son apparition à la TSR –télévision suisse romande- dans le cadre des commentaires sur la politique en Suisse. Au cours de sa carrière on le retrouve aussi à l’hebdomadaire «Coopération» et enfin à «La Liberté» dans lesquels il continue d’avoir sa rubrique.

Enseignement
Ses talents de communicateur l’ont poussé à transmettre ses connaissances aux jeunes générations.
Dès les années 70 et pendant dix ans, il enseigne la politique suisse à l’université de Genève, sous la direction du professeur Sidganski Sudan et donne aussi des séminaires de média dans la même académie. En même temps des professeurs du CRFJ -centre romande de formation des journalistes- lui demandent de fournir des cours. Il restera actif dans la fonction durant 22 ans. Tout ceci sans oublier son long passage par l’Université de Neuchâtel comme prof de structure et économie de la presse et des médias. «J’ai du construire un cours à partir de rien», avoue modestement Georges Plomb.

Le Palais Fédéral
Homme doté d’une mémoire prodigieuse, il est l’un de plus grands acteurs de l’histoire du journalisme parlementaire. Foncièrement  de gauche, pendant sa jeunesse  il a apporté un style osé dans l’écriture de l’époque. «Le travail au Palais Fédéral demande une bonne condition physique, car il faut sauter d’une conférence à l’autre et du point de vue pratique c’est un vrai tourbillon» se souvient Georges Plomb. Il décrit la charge de correspondant au Palais Fédéral comme, une vulgarisation des sujets parfois très techniques de l’actualité politique. Aujourd’hui, après plus de 35 ans d’activité au service de la communication, les couloirs de la maison voient se glissé la figure mythique un journaliste pour qui la retraite est un état injuste. «Je m’aperçois que si j’étais loin du Palais, je serais loin de la réalité»

M. Plomb, comment définiriez-vous brièvement le journalisme ?
«Le journalisme est l’histoire de l’immédiat»
V.vA

Portraît

De la musique à la gestion

Depuis 1994, l’équipe de DOP Gestion SA, à Bienne, se consacre au développement des systèmes de gestion industriels d’avant-garde. Son fondateur, Patrick Fleury,  ancien musicien, s’est découvert tardivement une vocation pour le management.

Viviana von Allmen

A l’issue d’une formation de mécanicien, Patrick Fleury, Biennois d’origine,  part avec un groupe de jazz en Ecosse. Ces quelques copains réalisent rapidement que pour vivre de la musique, l’envie de jouer dans des pubs et petites salles ne suffit pas. De retour en Suisse, après un séjour d’une année, il reste dans le domaine musical, donne des cours de guitare, écrit de la musique pour une école de jazz. «Après un certain temps et beaucoup de travail, je me suis rendu compte que les partitions étaient correctes, mais que je manquais de talent», avoue humblement notre interlocuteur. Sur les conseils d’un ami, il décide de reprendre des études comme technicien en gestion d’exploitation à l’ESG à Bienne. «Je découvre alors ma nouvelle passion» s’enthousiasme Patrick Fleury. Après la naissance de son premier enfant et conscient de son nouveau rôle de chef de famille, il crée à Bienne sa première entreprise, DOP Consulting, société de conseil en organisation de production. Grâce à ses talents de communicateur, il peut rapidement compter sur une clientèle industrielle importante. De fil en aiguille, il constate le besoin d’un outil de gestion industrielle intégré. DOP Gestion SA est sa réponse à cette lacune du marché.  Cette entreprise de services avec à la clé un produit GPAO (Gestion de production associée à un ordinateur) touche spécialement l’industrie horlogère et mécanique. La stratégie de DOP Gestion SA est de concevoir des logiciels complets, mais simples d’utilisation. En fin observateur, Patrick Fleury a constaté la grande rotation du personnel dans bon nombre d’entreprises. Ses logiciels ne demandent qu’une courte formation et s’intègrent bien dans la réalité d’aujourd’hui, ce qui les rendent opérationnels dans un bref délai.

Une réponse aux nouveaux besoins de l’industrie

L’entreprise qui compte  quatre personnes qualifiées, ingénieurs et universitaires spécialisés en gestion industrielle, voit actuellement son secteur en croissance. En décembre de cette année, DOP Gestion SA prévoit le lancement d’un nouveau produit, résultante de plusieurs années d’expériences. «Je suis sûr qu’il répondra aux besoins spécifiques des entreprises de notre secteur, car il permettra une actualisation constante» annonce Patrick Fleury. Cette structure minimale ne favorise pas le temps pour la formation d’un apprenti. En faisant la gestion de production, DOP  Gestion SA s’implique dans la complexité d’un système global de gestion de facturation, du personnel, de changement de matière, des coûts et des temps de production. Tous ces éléments réunis passent dans la phase d’une analyse de probabilité dont les résultats doivent aboutir à  des solutions d’optimisation de la rentabilité. «Nous avons utilisé presque 10 ans pour développer des bases suffisamment professionnelles» avoue le dirigeant  Patrick Fleury membre de plusieurs associations, dont le CIB (Cercle Industriel Biennois), considère ce dernier comme l’un des points positifs dans l’univers du travail en dehors de son entreprise. «C’est aussi là que j’ai rencontré des personnes sincères qui, dans des moments particulièrement difficiles, m’ont motivé sur le chemin de la persévérance», raconte ce chef d’entreprise. A son tour, il soutient un atelier protégé pour personnes handicapées en tant que membre du conseil de fondation. Cette participation lui apporte une grande satisfaction à travers la reconnaissance des usagers. «C’est pour moi la plus importante rémunération que l’on puisse me donner», confesse Patrick Fleury.


La discipline comme mot clef

M. Patrick Fleury, qui sont les personnes qui ont marqué votre parcours professionnel?
Ils sont deux, l’un est mon premier patron de qui j’ai appris une leçon qui m’accompagne toute au long de ma vie,  «la capacité de savoir se gérer».  Je suis parvenu à cet enseignement à travers un arrangement qu’on avait passé, si je travaillais mal, je n’étais pas payé; si je travaillais comme il faut, j’étais payé. Plus les années passent, et plus je considère cette expérience comme une chance. L’autre personne est un musicien, ancien copain d’Uni, qui  m’a dit un jour: tu n’es pas plus stupide que les autres; donc, tu peux reprendre tes études.

Quel est l’objectif le plus important dans votre vie?
En premier lieu, je veux être auprès de mes deux enfants et les accompagner dans leur chemin jusqu’à l’âge adulte. Deuxièmement, j’aimerais  consacrer plus de temps à ma vie de couple, tout en menant à bien les projets de DOP Gestion SA.

Vous gagniez bien votre vie en travaillant comme consultant pour d’autres entreprises… Pourquoi avoir tout lâché pour DOP Gestion?
Tout l’argent gagné et tous les efforts du travail consentis pendant plusieurs années en dehors  de mon actuelle entreprise, je les ai utilisés pour développer DOP Gestion SA. Un jour j’ai réalisé que le moment était arrivé et que  j’avais acquis les connaissances nécessaires pour pouvoir assumer avec succès la responsabilité d’une entreprise. Aujourd’hui, je me sens davantage qu’autrefois en mesure de garantir des emplois, une rentabilité constante  et un service du know-how performant aux clients.
V.vA