Portraît

Quinze ans après l’apprentissage, un de leur rêve se réalise.

L’Asie, le facteur déclenchant

Alexandre Trachsel et Manuel Bonù se sont connus durant leur apprentissage chez Fleury SA à Bienne. Quinze après leur formation, les deux hommes se rencontrent et décident de créer ensemble BTBienne SA, une entreprise d’outillage.
Viviana von Allmen

«Durant un repas d’affaires à Taiwan, des collègues m’ont fait comprendre, par solidarité, qu’un marché important existait dans le secteur de l’outillage à façon.», raconte Alexandre Trachsel. C’est durant ce voyage en Asie, que le biennois décide de créer une société dans le domaine de l’outillage. Après lui avoir « mis la puce à l’oreille », l’enthousiasme le gagne. De retour au pays, il contacte son ancien compagnon d’apprentissage Manuel Bonù.

Avec beaucoup d’imagination et un esprit d’indépendance, les deux italo-hélvétiques se lancent dans la grande aventure. «Le soutien moral de notre ancien patron d’apprentissage a été décisif, dans certain cas, durant la période de lancement », se souvient Manuel Bonù. Bien que les nouveaux entrepreneurs comptaient sur l’appui inconditionnel de leurs épouses, ils ont pourtant vécu des temps difficiles. Mais la création de l’entreprise ne s’est pas faite sans mal, en raison notamment d’une forte concurrence dans le secteur de l’outillage. « En effet, nous ne pouvions pas imaginer que de grandes entreprises, implantées depuis longtemps dans le marché, exerceraient une pression sur des débutants », avoue Alexandre Trachsel, en se tournant vers son associé avec un regard entendu.

En 1994, aidés par la promotion économique de la Ville de Bienne et du canton, les deux compères réussissent rapidement à s’implanter sur des marchés internationaux. D’emblée, BTBIENNE SA gagne la confiance des entreprises renommées, telles que Caran d’Ache, Reynolds et Rottring. De plus, elle a su faire perdurer cette collaboration et développer également de nouveaux marchés, notamment vers l’industrie automobile. Grâce à des produits de coupe spéciaux, réalisés sur mesure pour chaque industrie, les exportations de la PME s’élèvent actuellement à 40% de sa production. Le cours du dollar, pourtant défavorable à l’industrie d’exportation, ne leur donne pas trop de soucis. «La haute qualité de fabrication ainsi que le respect des délais est un atout plus important que le coût lui-même » explique Alexandre Trachsel.
Actuellement, avec ses dix employés et un parc de machines modernes et flexibles, BTBIENNE SA peut jouer dans la cour des grands. Pourtant cette situation favorable ne laisse aucun repos aux deux associés, ils sont toujours à l’affût de nouvelles possibilités. Depuis  deux ans, Alexandre Trachsel consacre du temps au développement de nouveaux produits. Ceci aidera l’entreprise à passer de la sous-traitance à la fabrication de ses propres produits.

 

Trois questions à Manuel Bonù et Alexandre Trachsel

Résolument tournés vers l’avenir

Manuel Bonù, comment jugez-vous la situation d’aujourd’hui par rapport à celle de vos débuts ?
Nous sommes arrivés à un stade performant avec nos collaborateurs. Après leurs formations dans l’entreprise, nous ne devons plus expliquer la procédure. De cette façon, la production est plus rapide.
En ce qui concerne les facteurs externes, je ne peux pas me prononcer puisque en ce domaine, tout est relatif. En ce moment, je peux dire que la situation est stable. Après avoir passé, avec élégance, la crise des quatre dernières années, nous savons désormais que notre place dans le marché est consolidée. Nous avons un parc de machines très performant et non négligeable. De plus nous pouvons dire que nous avons gagné en expérience.

Alexandre Trachsel, quelle est la différence entre être indépendant ou être salarié?
Le fait d’être indépendant est associé à la liberté. Bien que nous devenons, pour le moins, esclaves des responsabilités qu’entraîne ce pouvoir. Nous sommes les garants des salaires d’autres familles. Nos horaires de travail sont en fonction de la demande de nos clients, au détriment de notre vie familiale. En contre partie, quand les clients sont satisfaits, les emplois assurés, l’exercice de l’année favorable et les pronostiques encourageants, tous ces différents facteurs sont des compensations dont nous pouvons être fiers.


Pourquoi n’avez-vous pas développer, depuis la création de BTBienne SA, vos propres produits ?
Jusqu’à l’année passée, nous étions restés dans la ligne d’une fabrication d’outils spéciaux. Depuis nos débuts, nous avons mis notre savoir-faire à la disposition de notre clientèle. Le choix de la matière première, le calcul de l’angle de coupure ainsi que différents procédés étaient réalisés selon les besoins spécifiques des clients. Mais, depuis l’année dernière, je consacre 20% de mon temps à la conception et au développement d’un produit BTBIENNE qui s’adressera au secteur de la mécanique générale et de l’automobile. Ma réflexion était que pour la pérennité de l’entreprise et pour  s’assurer une place sur le marché, il fallait prospecter avec un produit de notre conception.  
V.vA

Basketball

Quel avenir pour l’Union ENSA Neuchâtel?

Forcé à se battre pour le maintien en Ligue nationale A de Basketball pour la deuxième année consécutive, l’Union a revendiqué sa place en s’imposant clairement contre Pully. Mais la mission pour la saison prochaine est claire, intégrer les nouveaux éléments pour participer aux playoffs pour le titre.

Ronny Wolff

La saison 2004-2005 n’a pas été de tout repos pour l’équipe neuchâteloise. Pendant l’intersaison de nouveaux éléments ont renforcé cette jeune équipe qui n’évolue dans cette division que depuis deux ans. Déterminée à éviter la relégation, des changements ont été nécessaires. A la pointe du dispositif sportif, Patrick Macazaga a remplacé Patrick Cossettini en tant qu’entraîneur. Né en France ce professeur d’éducation physique, âgé de 44 ans s’est spécialisé en basket, obtenant le plus haut diplôme. Il a maintenant plus de 10 ans d’expérience dont 5 en Suisse. Avant de signer à l’Union ENSA Neuchâtel, au début de l’année, le Français a successivement coaché le BC Blonay, Riviera Basket et le BBC Cossonay en ligue nationale B.

La valse des joueurs en Suisse a aussi apporté de nouveaux éléments sur le terrain.  Avec Max Dufresne et Thomas Studer deux jeunes talents ont intégré cette équipe inégalement expérimentée. Pour Patrick Macazaga Dufresne a franchi un premier palier de progression; le coach français le connaît bien puisqu’ils ont passé 2 ans ensemble a Riviera Basket. En ce qui concerne Thomas Studer Macazaga avoue que pour lui il est un talent plus théorique que pratique, «Il n’est pas défini à un poste. On ne connaît pas encore sa position ce qui pourrait être un frein pour sa progression. Potentiel national il a fait sa carrière au poste intérieur et plus il vieillit moins son physique avantageux joue en sa faveur. Il doit prendre les bonnes décisions et travailler pour son futur» Macazaga reconnaît néanmoins que ces jeunes joueurs constituent deux éléments d’avenir pour le basket national.

Autre acteur qui n’a malheureusement fait qu’une courte entrée en scène fut un Américain rookie. Paul Mcmillan est venu dans un contexte difficile qu’on appelle pigiste, c’est quelqu’un qu’on prend contractuellement pour un mois pour remplacer un joueur blessé, dans ce cas Isakov. « Ce n’est pas facile d’avoir ce statut on ne connaît pas son avenir, c’est d’autant plus difficile quand on est un jeune joueur rookie qui vient de sortir de l’université; dans ce contexte le joueur a affiché des qualités», reconnaît Macazaga. Avec une moyenne de 29 points en quatre matchs le jeune joueur a marqué beaucoup de points mais pour l’entraîneur cela ne fait pas tout. «Il a été décevant autant dans son aspect de compétiteur que dans la défense. Si on m’avait dit qu’il fallait garder Mcmillan parce que Isakov est out, j’aurais quand même réfléchi à deux fois avant de prendre une décision. On a souvent, à tort, l’habitude de réduire les capacités d’un joueur à marquer des points; mais on lui demandera beaucoup plus», explique l’entraîneur du jeune Américain qui vient de signer au club Gaiteros del Zulia au Venezuela.

Le bad boy reconverti
A côté des nouvelles acquisitions, l’équipe compte des vétérans de renom comme Herb Johnson. Vieux de 42 ans et fort de sa taille de 209 centimètres l’Américain est toujours très impressionnant et constitue le véritable pilier de l’équipe. L’entraîneur n’a que des bons souvenirs de lui: «Herb est un des phénomènes du basket suisse. Pendant de longues années son image étaient celles d’un bad boy fort de caractère. Moi j’ai eu la chance de l’avoir mes deux premières saisons à Riviera Basket où il a fortement marqué l’équipe. Depuis il s’est racheté en se reconstruisant une image positive auprès du public ». Pour Macazaga ça reste un joueur exceptionnel de culture basket : «Même si avec les année il est difficile d’être performant sur quarante minutes et de faire tout ce dont aurait besoin l’équipe de Neuchâtel, il faut lui tirer un grand coup de chapeau. On est dans le bas de classement sans joueurs vraiment de forts aux postes clés et on lui demande d’être meneur de jeu, rebondeur, scorer et capitaine. Je ne connais pas beaucoup d’Américains qui brilleraient dans ce contexte». Dommage pour l’Union que ce géant de sport marquera un point final à sa carrière en fin de saison.