Musées

La fête des musées ou voyage dans le temps

Au quartier des musées biennois, le Centre PasquArt, le Musée Schwab et le Musée Neuhaus ont organisé un week-end d’exception. Cet événement culturel conçu en toute convivialité, se proposait pour le grand plaisir de la population.
Viviana von Allmen

Des ateliers pour les enfants, des visites guidées au début du19ème siècle et des défilés autour du thème de la roue ont eu un succès escompté.
A la fin des discours officiels où les autorités ont exprimé leur satisfaction des  prouesses accomplis depuis déjà 20 ans par la promotion de la culture dans la ville, le coup d’envoi a été donné. Le public en grand nombre prenait possession des bâtiments.

Le Musée Schwab, l’un des plus anciens de Suisse et l’unique musée archéologique du canton de Berne avait organisé pour cette occasion un défilé des chars. Ces moyens de transport qui pour l’occasion étaient tirés par des ânes ou des mulets ont fait rêve le public d’une autre époque. La calèche romaine, le char néolithique et les chars celtes ont été construits – sur la base de modèles originaux – par l’archéologue Christian Maise, qui a commenté le défilé. Ceci n’est pas au hasard puisque la nouvelle exposition temporaire actuelle « La Roue » montre la première invention de l’homme d’où son inspiration est inconnue. Pour rester dans l’ambiance une démonstration de toutes les facettes du métier du métier de charron ont été dévoilées, et les enfants pouvaient participer au tire à l’arc et à la sagaie.

Le Musée Neuhaus participe à travers de son exposition  «Ne m’oublie pas». Elle propose une riche collection de reliques: photos, tableaux et carnets de poésie qui nous font plonger dans l’univers des souvenirs. Le tout présenté par des comédiens, amoureux en costume, qui illustrent dans ces récits l’inéluctable passage du temps. En premier une salle qui évoque de l’amour, de l’attachement ou des déchirements par le biais des carnets de poésie ou encore par des lettres. Laissé comme par hasard des autocollantes en forme des cœurs où le public peut exprimer leurs émotions. De suit La Mort très sensuelle invite le public à reste chez elle «Ici est aussi sereine et rassurante » explique t-elle. Un corbillard d’antan ou d’anciennes photos d’enfants dans leur cercueil entre autre font partie des souvenir de ce que reste après le départ à jamais. « Le musée c’est moi » réplique hautement Karl Neuhaus qui invite le public a découvrir ces appartements dans la plus stricte intimité.

Le Centre PasquArt, de renommé international a vu le jour grâce aux legs de l’industriel P.A.Poma
A l’ambiance contemporaine il a mis sur pied une série d’ateliers pour les enfants qui avaient l’occasion de dessiner et de bricoler. Pour les plus âgés, de visites commentées dans le cadre de son exposition «Héros à jamais».
V.vA

Théâtre

Estocade musicale

Viviana von Allmen
Armés de leurs incommensurables talents, Laurent Cirade au violoncelle et Paul Staïcu au piano, nous convient dans la plus stricte intimité de leur bataille musicale.
Lundi 24 octobre, au Théâtre Municipal de Bienne, La Fondation du théâtre d’expression française a ouvert une nouvelle saison de spectacles.
«Duel», pièce de Laurent Cirade, Paul Staïcu Richard Kyung-Ki Joo et Agnès Boury qui signe cette mise en scène, inaugure cette saison.
La pièce, oppose d’une manière inattendue deux musiciens d’exception.
Dans un sobre, voire spartiate -un piano et un violoncelle- les acteurs déploient une maîtrise absolu de la scène.
Les deux «Maestri» prêts à jouer saluent leur public solennellement. Avant d’entamer leur première pièce, les voilà métamorphosés en mimes ou en personnages de BD surréaliste. Vêtus d’habits de gala, noeud papillon et queue-de-pie, ils n’hésitent guère à changer leur allure pour nous montrer l’ escalade de leur exaspération dans des situations burlesques au contenu sérieux. Devenus des acteurs très physiques, malgré la rigueur de leurs études à l’Académie de musique de Bucarest pour l’un et le Conservatoire et le célèbre «Quatour» pour l’autre, ils laissent exprimer leur juste sens de l’humour.
L’originalité de la féerie se trouve dans l’absence de dialogues. Nous ne saisissons que les bribes d’un langage crée de toutes pièces par le violoncelliste, et le parfait roumain du pianiste.
La plasticité de Laurent Cirade lui permet de se transformer en punk, en officier de l’armée, ou encore en danseuse classique, tutu imaginaire y compris. Sa dextérité lui permet de jouer de deux instruments en même temps. Remarquable.
Paul Staicu joue les yeux bandés, menotté, avec le tranchant de la main, le coude, les pieds, ou encore bras tendus, allongé sous son instrument. Modernité oblige, il doit passer sa carte bleue entre les touches d’ivoire du clavier pour pouvoir jouer et suivre les indications contradictoires d’une machine peu mélomane joue, votre crédit est épuisé. Phénoménal.
À chaque tableau la lutte devient de plus en plus sanglante, Elle est accompagnée du côté musique par des morceaux jazzy ou Beatles. Au sommet de la tension, ces magiciens de la musique apaisent le public en jouant une composition classique. Un moment étonnant.
En coulisses, et à la fin du spectacle, Laurent Cirade, enchanté de l’accueil chaleureux  du public biennois nous confesse: «J’aime montrer des moments de vie poussés à la folie qui permetent au spectateur de réveiller leur imaginaire».
Pour sa part, Paul Staicu renchéri: «Les changements musicaux révèlent des états d’esprit».
Une performance hors pair.
V.vA