Cinéma

Taken 2 – le film d’action dans ses retranchements

 

Sorti en Suisse ce 3 octobre, Taken 2 est réalisé par Olivier Megaton (Le transporteur 3, Colombiana) et co-écrit par Luc Besson avec en tête d’affiche Liam Neeson, qui s’est imposé petit à petit comme un grand acteur de film d’action. Autant dire que sur papier, cette suite au premier opus promet – du moins sur papier.

Pour un bref rappel des faits, Taken montre Bryan Mills (Liam Neeson), un ex-agent de la CIA, partir à la recherche de sa fille (Maggie Grace) kidnappée en voyage à Paris par un groupe de la mafia albanaise, spécialisé dans la traite des femmes. Un sujet qui a permis au film d’avoir un angle intéressant, malgré les clichés souvent inhérents aux films d’action.

Le deuxième opus prend d’abord place entre l’Albanie où le chef de la mafia réclame vengeance et Los Angeles où Bryan Mills, sa fille et son ex-femme tentent d’avoir une vie heureuse. Une première partie introductive avec quelques touches d’humour, dû notamment à l’incapacité de Bryan Mills de ne pas suivre sa fille, qui désire oublier l’enlèvement dont elle a été victime. Le film commence réellement lorsque Bryan, son ex-femme et leur fille se retrouvent à Istanbul pour des vacances, alors que la mafia albanaise les retrouve pour se venger.

A partir de là, le scénario est simple et résumé dans son entier dans le sous-titre de l’affiche : Cette fois-ci, ils viennent pour lui. C’est tout. À croire que Luc Besson, qui a co-écrit le scénario devait n’avoir à disposition qu’un papier à cigarette pour écrire. Mais la déception est peut-être dû au fait que le film n’a d’autre but que de montrer Liam Neeson se sortir des situations délicates dans lesquelles il se trouve avec une facilité déconcertante. Car c’est un autre problème du film : le héro est fort, très fort…trop fort en fait. Du coup, aucune surprise n’est au rendez-vous. Cependant, il s’agit d’un film d’action et de l’action, en veux-tu en voilà ! On retrouve bien sûr ce qui pousse un spectateur à regarder le film, mais sans rien apporter d’original : coups de feu, grenades, course-poursuite dans les rues d’Istanbul et bien sûr le duel à mains nues de la fin.

Au niveau de l’image, le film offre quelques beaux panoramiques des villes, mais quand il s’agit des scènes d’action (autant dire – tout le film) il y a à nouveau des accrocs : dans la volonté de mettre de l’action, le réalisateur a voulu faire trop. Certaines scènes sont gâchées par des effets du type : 10 plans différents pour chaque coup de poing, empêchant d’apprécier les combats à leur juste titre. De plus, le fait de faire trembler les caméras dans presque chaque scène donne l’effet que les caméramans sont en manque de ritaline plutôt qu’une réelle tension.

Il faut cependant souligner que le film a tout de même ses forces : la tension est présente tout au long du film dans cette course poursuite entre Bryan poursuivit par les membres de la mafia et lui-même les poursuivant pour récupérer son ex-femme. Et contrairement à Taken, sa fille n’est plus une simple victime et va même l’aider.

En conclusion, Taken 2 n’apporte rien de spécial, si ce n’est un petit divertissement de soirée à regarder sans se prendre la tête. À noter cependant une petite spécialité du film : comment se repérer dans une ville à coups de grenade ?

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G.T.

Football américain

Les Neuchâtel Knights, sept “years” et beaucoup de “yards”

Sur de larges plaines vertes bordées de frontières blanches, des chevaliers en armures défendent l’honneur d’une principauté millénaire. Ils ne combattent pas pour Henry II d’Orléans ou encore pour d’obscurs rois prussiens. Non, ils se battent pour leur passion, leur sport, le football américain…

Placement d’un pion, interception de la balle par une tour, un fou la porte, un cavalier la botte, la reine la lance, le roi la transforme! Le football américain peut s’apparenter à un jeu d’échecs géant, perpétuellement en mouvement. C’est un sport tactique, chaque joueur a son rôle. Il faut combiner, il faut feinter, il faut être patient et attendre pour pouvoir créer la brèche. Ce sport comme son nom l’indique vient d’outre-Atlantique. Il est dérivé de ses cousins, le “soccer” (football) et le rugby. D’un point de vue historique, on recense les premiers matchs de football américains dans les années 1870. À cette époque, ce sport est pratiqué presque uniquement dans les grandes universités. Le problème majeur est que chaque institution possède ses propres règles, la manière de jouer à Yale n’est pas la même qu’à Harvard ou encore au College of New Jersey (futur Princeton). Il faudra donc attendre les années 20 et la création de la NFL (National Football League) pour que cette pratique sportive s’harmonise.

Le football US est arrivé en Europe en 1980 et le premier championnat helvétique s’est déroulé en 1982. On compte aujourd’hui entre sept mille et dix mille licenciés dans le pays. Le canton et la ville de Neuchâtel abritent une jeune équipe de football américain, Les Neuchâtel Knights. Ce club est fondé en novembre 2005 par trois passionnés: M. Hervé Weissbaum, M. Guillaume Tetu et M. Raphael Cuvit qui cherchaient à rapprocher leur passion de leur lieu de vie. «Nous jouions déjà tous les trois au football américain, nous devions parcourir de nombreux kilomètres pour nous adonner à notre passion. Il fût donc des plus logique que nous nous rencontrions pour créer un club à Neuchâtel» explique M. Hervé Weissbaum, président des Neuchâtel Knights. Pour monter l’équipe, les 3 joueurs ont commencé par prendre la température du canton. Ils ont organisé une réunion pour voir le nombre de chevaliers prêt à partir au combat pour le club. «Quelle fût notre surprise de voir plus de trente personnes intéressées à se lancer dans cette aventure. Sur cette base, nous nous décidions à créer les Knights de Neuchâtel » poursuit, M. Weissbaum. En 2012, le club compte une équipe Seniors (1ère équipe), une équipe Juniors et même une Team de Cheerleaders qui réalise des acrobaties et encourage l’équipe.

D’un point de vue sportif, les Knights ont évolué plusieurs saisons dans la ligue romande. Après seulement deux années d’existence, le club atteint déjà les finales. L’année 2010 est difficile, car l’équipe commence à se reposer sur ces lauriers, mais c’est aussi un tournant. «Nous devions trouver une solution pour relancer et faire évoluer le club, la décision fût prise de modifier le comité et d’inscrire l’équipe Seniors en ligue nationale (SAFV) » relate M. Weissbaum. Projeter sur la scène nationale en 2011, l’équipe commence donc en LNC* (3e division). «Nous avions quelques appréhensions sur le niveau nettement supérieur de cette ligue par rapport à la ligue romande » avoue le président. Après deux années dans cette ligue, le club a par deux fois terminé avec le titre de vice champion de LNC. Chacune des ligues supérieures compte 6 équipes. Avec ce double titre de vice champion de LNC, on peut donc affirmer que les Knights de Neuchâtel font bien partie du «Top 14» du football américain helvétique.

Le club s’engage aussi dans l’avenir avec une équipe Juniors. «Il n’y a aucune obligation de créer une équipe de jeunes pour les clubs qui évoluent en LNC, mais pour les Knights, il est important d’avoir une telle catégorie pour l’évolution de l’équipe première. Les Juniors sont l’avenir du club» explique Hervé Weissbaum. Pour les années qui viennent, le club souhaite encore créer une équipe de Pee-Wee (moins de 16 ans) et un collectif de Flag (football américain sans contact). Mais l’objectif premier reste bien sûr la promotion. «Il est clair que l’objectif du club est d’atteindre au plus vite la LNB», déclare M. Weissbaum.

La quête du Graal semble encore longue et pénible pour les chevaliers neuchâtelois. Il leur faudra encore beaucoup de patience, d’entraînement et de foi, s’ils souhaitent dominer leurs adversaires sur toutes les plaines vertes bordées de blanc que possèdent notre contrée et celles de nos voisins.

MiRo

*LNC = Ligue Nationale C