Marcher au quotidien : quand la ville se transforme en parcours du combattant

 

Le mardi 13 octobre, 20 personnes âgées de 70 ans et plus se sont réunies à l’occasion d’un atelier gratuit organisé par Mobilité Piétonne et la ville de Neuchâtel. Durant une heure et demi, les personnes participantes ont abordé le sujet de la mobilité et se sont posé la question « qu’est-ce que c’est marcher ? ». Les réponses varient, explique Isabelle Girod, attachée aux personnes âgées de la Ville de Neuchâtel. Certains participants répondent « rencontrer des gens », alors que d’autres pensent que « marcher, c’est la liberté ».

En effet, les plus jeunes ne se rendent souvent pas compte à quel point le simple fait de pouvoir se déplacer pour faire ses courses est une chance et quelque chose de nécessaire pour maintenir une qualité de vie décente. Au fil des années, le corps se fragilise, les perceptions diminuent, ce qui ne donne parfois pas le choix aux personnes âgées de s’isoler plutôt que d’affronter la vie citadine qui est en train de devenir de plus en plus rapide et bombardée d’informations.

Annette Ducry
Annette Ducry

Annette Ducry a 83 ans, elle vit dans le canton de Fribourg. Aujourd’hui, elle préfère largement rester chez elle, tranquille, sur son fauteuil que de sortir. La foule lui fait désormais peur. Les montées ainsi que les descentes, même celles qui nous paraissent minimes, lui apparaissent désormais comme une montagne à gravir parce qu’elles lui provoquent des douleurs au dos et aux jambes. Aussi, les escaliers ou les trottoirs, souvent trop hauts sont parfois difficiles à grimper. Sa vue baisse, malgré les lunettes et les opérations. Enfin, les réflexes se perdent et les gestes, d’une manière générale, se ralentissent. Mais Annette est encore autonome, elle vit seule et se débrouille pour toutes les tâches de sa maison. Néanmoins, elle a la chance d’avoir un entourage sur qui compter pour l’accompagner faire ses courses.

L’atelier a permis aux personnes âgées de partager leurs inquiétudes et expériences personnelles, similaires à celles d’Annette. Parmis les conseils distillés lors de cette après-midi : les précautions à adopter avant de sortir, comme le fait de s’équiper correctement afin d’être vu, ou d’enfiler des chaussures adéquates et non des chaussons d’intérieur. Ou encore comment maintenir sa mobilité en réalisant des petits exercices quotidiens pour la musculature ou pour améliorer la vue.

L’état de fragilisation des participants varie beaucoup. Certains sont arrivés accompagnés de leur canne et d’autres, plus sûrs, sont embêtés par des problèmes d’équilibre qui peuvent s’avérer dangereux sur un trottoir. Le succès de l’atelier étonne Isabelle Girod, qui ne s’attendait pas à une telle demande. La salle étant trop petite, quatre personnes sont déjà sur liste d’attente pour le prochain atelier.

Au-delà des nombreux conseils pratiques censés améliorer le quotidien, l’objectif de l’atelier sert aussi à montrer aux personnes âgées qu’elles ne sont pas laissées pour compte. Il leur rappelle qu’elles aussi, sont importantes dans la population et que la cohabitation avec les autres générations est possible, sans passer par la case exclusion.

Pour plus d’informations: http://www.mobilitepietonne.ch

MMY

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