Trou noir inquiétant

 

La consommation d’alcool est de plus en plus problématique chez les jeunes Suisses, de 16 à 25 ans. En effet, le pourcentage de comas éthyliques ne cesse d’augmenter, plus de 6% chez les garçons et plus de 35% chez les filles en deux ans[1].

Photo : Web

Plusieurs causes peuvent expliquer ce phénomène alarmant. Parmi celles-ci, il y a la recherche de sensations fortes et le désir d’effacer tous les soucis du quotidien et parallèlement d’atteindre le Nirvana.

Quelques causes

Une des raisons qui pourrait expliquer cette augmentation inquiétante de comas éthyliques est le surmenage des adolescents, en d’autres termes : ils sont « overbookés » ! Leur agenda (scolaire et sportif) ressemble à celui d’un ministre et les quelques rares plages de libre se trouvent le vendredi et le samedi soir. Pas étonnant donc, qu’une fois l’école et les activités extrascolaires terminées, l’adolescent rejoigne ses amis et boive jusqu’à effacer de son esprit son test de mathématiques du mardi suivant.

Boire pour oublier a toujours été un des premiers objectifs dans la consommation d’alcool. C’est également ce que les jeunes consommateurs d’alcool recherchent. Il peut être rassurant pour eux de penser que leurs problèmes familiaux, la rupture avec leur petit(e) ami(e), leur échec scolaire ou leur timidité maladive seront, grâce à une bouteille de vodka, noyés dans l’alcool et passeront alors aux oubliettes.

La tempête après le soleil

Le désir de profiter de l’instant présent prédomine chez les jeunes consommateurs. Mais à quel prix ? Beaucoup d’adolescents ne connaissent pas leurs limites et le rêve vire rapidement au cauchemar : perte d’équilibre, vomissements, violence. Dans le pire des scénarios, l’adolescent s’évanouit et « si tout va bien » se retrouve quelques heures plus tard dans un lit d’hôpital, couvert d’ecchymoses et de coupures, un goût âcre dans la bouche et empli d’un sentiment de honte qui ne le quittera plus.

Le rôle des hôpitaux

En politique aussi, les comas éthyliques font parler d’eux. En août de cette année, le conseil national prévoyait de faire payer aux personnes ayant fait un coma éthylique leurs frais d’hôpitaux. Mais la tâche aurait été trop ardue pour distinguer les alcooliques chroniques et ceux qui s’imbibent le temps d’une soirée. De plus, contrairement à un préjugé répandu, la plupart des personnes hospitalisées pour alcoolisme sont âgées de plus de 65 ans. Cependant, de manière permanente ou à l’occasion de manifestations ponctuelles (Fête des Vendanges à Neuchâtel par exemple), de plus en plus d’hôpitaux aménagent des espaces et des infrastructures réservés aux comas éthyliques.

Excusables ?

Malgré tout, qui pourrait blâmer ces adolescents de rechercher l’extrême et de côtoyer le danger alors que notre société prône l’excès dans toute sa splendeur, qu’il s’agisse des sports, de la nourriture, voire même de la consommation ?

CL.


[1] Chiffres issus d’un article duMatin daté du 31 mai 2010.

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