Voyage

Le Nord et la fin d’une sacrée aventure

Je n’ose pas penser que plus que la moitié de mon séjour est terminée. En route pour le Nord et ses déserts, l’avion me laisse à Salta. Je m’enregistre dans l’Auberge «Casa de la Abuela» ce qui veut dire maison de la grand-mère. Après une courte visite de la ville et de ses églises, je rencontre à l’Auberge des gens de Chaco –ville voisine-, qui me proposent de me joindre à eux pour aller, le jour suivant, voir une course de voitures. Ca ne pouvait mieux tomber ! Le soir, nous allons tous ensemble dans une taverne manger une Parilla (sorte de barbecue). A ma surprise, nous mangeons, entre autres, des tétines de vaches. La soirée est animée par de la musique folklorique, des chanteurs et des danseurs ; le tout accompagné d’une bonne dose de vin rouge. Le lendemain, dimanche, branle-bas de combat, départ pour le circuit automobile «Autodromo Martin Miguel de Guemes». J’assiste alors à une course qui peut ressembler à la Nascar des USA. En visitant les stands, je m’aperçois que les voitures sont d’anciens modèles, parfaitement entretenus et de surcroît équipés de moteurs modifiés et très puissants.
Lundi matin, je me joints à une excursion pour visiter la région, notamment Cafayate et ses vignobles. Puis nous nous enfonçons dans le désert et visitons la gorge du diable, qui est sèche en cette saison. Tout y est, les roches en forme de mandibules et au fond une roche rose, l’aluette. Sur la route je peux apprécier les montagnes environnantes et leurs couleurs incroyables, rose, vert et gris. Seuls habitants de cette région, les lamas, parfois en troupeaux et peu sauvages. L’excursion fait une halte à l’amphithéâtre, une sorte de salle dans la roche qui est réputée. J’assiste à un concert improvisé par des baladins de la capitale, je peux alors apprécier l’acoustique naturelle de ce lieu.  De retour à la ville, je suis entraîné dans des visites de caves avec dégustation des vins locaux. Je suis étonné d’apprendre que les «Bodegas» achètent les fûts de chêne en France pour élever les vins de qualité. 
Plus au nord, la cité d’Huamahuaca est entourée d’un massif aux sept couleurs. Nous allons voir la statue de St. Martin et devons monter 50 marches. Je suis épuisé ce qui me rappelle que je suis à 3000 mètres d’altitude. Le guide nous recommande de mâcher de la «coca» pour faire monter la pression sanguine. La Suisse et ses contraintes est bien loin. Le bus continue sa route et nous visitons un temple indien et son cimetière qui est le plus ancien connu. Nous traversons le tropique du Capricorne, ligne imaginaire correspondant à la ville d’Assouan de l’hémisphère nord. Puis c’est le retour pour «Salta la jolie» classée comme l’une des plus belles villes d’Argentine. Un téléphérique suisse nous amène sur le mont adjacent pour que nous puissions admirer la ville et son panorama. Mon voyage se poursuit par Tucuman, ville malheureusement mondialement connue pour sa pauvreté. Un peu de sport et je monte à vélo sur le mont St Xavier (12 km de montée) pour admirer le panorama et voir la statue du saint. Je rencontre deux suisses, touristes comme moi, une fille de Zermatt et un lucernois. Je profite de cette rencontre pour faire la fête le soir. Puis, en bus, je voyage jusqu’à Santiago et sa banlieue où je vais visiter mon ami argentin, que j’ai connu à Ushuaia. Durant une semaine je l’aide à repeindre son kiosque dans lequel il va installer un cybercafé, qui deviendra plus tard l’attraction de son village. Bien que peu touristique Santiago possède la plus vieille église d’Argentine, 450 ans cette année.
Mon périple me conduit à Mendoza pour visiter les fameuses caves à vin. 70% des vins argentins sont produits dans cette province. Ici les argentins n’ont pas fait les choses à moitié, les caves sont en fait d’imposants bâtiments de pierres, d’une architecture pour le moins moderne, à l’intérieur une technologie de pointe et un cadre luxueux. Des bouteilles de plus de $ 100 sont mises en vente.

Ensuite le plus long voyage en bus m’attend, Cordoba et enfin Iguazu, après 22 heures, aille le dos ! Le coin des 3 pays, Brésil, Paraguay et Argentine, avec les fameuses chutes, les plus longues du monde.
La visite se fait à pied, à travers la forêt tropicale. Puis la douche, en canoë l’on s’approche tellement près d’une des grandes chutes que tout est trempé en quelques secondes. Secoué, mouillé, mais tellement heureux je reste un peu au soleil pour me faire sécher. J’ai ainsi le temps de penser à ce voyage et de décider qu’ici je visite la plus belle région qui m’ai été donné de connaître.
Une autre excursion sur une rivière de la forêt me fait découvrir des crocodiles de plus de 3 mètres, il ne s’agit pas de tomber à l’eau. Le bateau s’immobilise et après un certain temps, d’autres animaux sauvages se découvrent, des Toucan, Coatis et le Macao brun. Un bonheur intense m’envahit et je me sens tout à coup un grand privilégié.
Trois mois de voyage peuvent paraîtrent longs, mais de retour en Suisse, je n’ai qu’une envie c’est de repartir.

Propos recueillis par Viviana von Allmen

Portrait

De l’académie au Palais

Georges Plomb, d’origine genevoise, est né à Milan, mais il passe son enfance à Lausanne, où ses parents Suisses de l’étranger, sont revenus pour fuir les périls de la guerre.
Célibataire, il passe tout sa vie au service de l’enseignement, la communication et sa passion cachée le jazz. Aujourd’hui à la retraite il affirme que ce statut ne lui convient pas particulièrement. D’ailleurs il continue à travailler.

Etudes
«Tout d’abord je me suis engagé à l’uni dans une fausse voie, les sciences exactes. Je me suis vite rendu compte que ça ne me convenait pas » confie Georges Plomb. A l’âge de 20 ans, devenu électeur, il s’intéresse aux divers sujets des votations. Assistant du professeur Jean Meynaud, politologue français, Plomb apprend beaucoup et ses contacts avec le français l’ont marqué. Les groupes de
réflexion, créés par Meynaud dans le cadre de l’université, font l’objet de rapports et de synthèse. Ceux-ci sont rédigés par Georges Plomb qui ne sait pas qu’à l’époque les gens s’aperçoivent alors qu’il avait une plume. En dépit d’une formation de journaliste «sur le tas»  il insiste à dire que alma mater de son apprentissage a été la faculté. Notamment les lègues de son ancien prof de droit constitutionnel Marcel Bridel.
La poursuite de ses études ont été couronnés par un doctorat en sciences politiques.

Journaliste
En 1967 la «Feuille d’avis de Lausanne» est le premier média à abriter le futur correspondant parlementaire. Une année plus tard, l’ancêtre de «24 Heures» cherchait un rédacteur pour Berne, il postule et obtient le poste. Il collabore pendant 12 ans avec «La Suisse» où il animera la rubrique fédérale du journal genevois. Une participation du journaliste dans «L’Illustré» se colore par un désenchantement avec le rédacteur en chef et au terme de six mois il les quitte. C’est en 1987 jusqu’à 1992, que Georges Plomb fait son apparition à la TSR –télévision suisse romande- dans le cadre des commentaires sur la politique en Suisse. Au cours de sa carrière on le retrouve aussi à l’hebdomadaire «Coopération» et enfin à «La Liberté» dans lesquels il continue d’avoir sa rubrique.

Enseignement
Ses talents de communicateur l’ont poussé à transmettre ses connaissances aux jeunes générations.
Dès les années 70 et pendant dix ans, il enseigne la politique suisse à l’université de Genève, sous la direction du professeur Sidganski Sudan et donne aussi des séminaires de média dans la même académie. En même temps des professeurs du CRFJ -centre romande de formation des journalistes- lui demandent de fournir des cours. Il restera actif dans la fonction durant 22 ans. Tout ceci sans oublier son long passage par l’Université de Neuchâtel comme prof de structure et économie de la presse et des médias. «J’ai du construire un cours à partir de rien», avoue modestement Georges Plomb.

Le Palais Fédéral
Homme doté d’une mémoire prodigieuse, il est l’un de plus grands acteurs de l’histoire du journalisme parlementaire. Foncièrement  de gauche, pendant sa jeunesse  il a apporté un style osé dans l’écriture de l’époque. «Le travail au Palais Fédéral demande une bonne condition physique, car il faut sauter d’une conférence à l’autre et du point de vue pratique c’est un vrai tourbillon» se souvient Georges Plomb. Il décrit la charge de correspondant au Palais Fédéral comme, une vulgarisation des sujets parfois très techniques de l’actualité politique. Aujourd’hui, après plus de 35 ans d’activité au service de la communication, les couloirs de la maison voient se glissé la figure mythique un journaliste pour qui la retraite est un état injuste. «Je m’aperçois que si j’étais loin du Palais, je serais loin de la réalité»

M. Plomb, comment définiriez-vous brièvement le journalisme ?
«Le journalisme est l’histoire de l’immédiat»
V.vA