Voyage

Le Maroc, les traditions en harmonie

J’avais eu beaucoup d’avis sur le Maroc, mais mes appréciations sont bien différentes de celles reçues. L’histoire que j’ai pu lire dans des livres m’a aidé à pouvoir déceler les points de non convergence qui existent dans ce pays mystérieux.
En arrivant dans un tout petit aéroport, celui d’Agadir, je remarque déjà les premiers  signes d’une culture arabe bien établie. Le bâtiment spacieux, du marbre parterre qui se marie parfaitement avec une architecture linéaire ornée de vitraux aux dessins symétriques, me donne une sensation majestueuse de palais des mile et une nuit. Avant le départ du car qui me conduit à l’hôtel, le chauffeur étale son tapis et pratique l’une des cinq prières quotidiennes. Je suis impatiente de tout découvrir.

Marrakech, l’Impériale
Au troisième jour je m’embarque vers la ville de toutes les couleurs. Notre guide et d’ailleurs toute la population affectée au tourisme parle trois langues en plus de l’arabe. Ces personnes sont des ambassadeurs responsables, en grande partie, des concepts que je vais emporter du pays et de leurs cultures. Chemin faisant par le Haut Atlas, je découvre un autre type de population, moins fastueuse et plus près d’une autre réalité de vie qui est imposée par la géographie de la région. Derrière ces montagnes, où pendant l`hivers la neige les couvrent sous un manteau blanc j’imagine les histoires de nomades que j’ai lues. Mais elles restent dans mon imagination, car les caravanes ne viennent pas à proximité des routes touristiques.
Après trois heures de voyage sous un ciel limpide et une chaleur torride je commence la découverte de la Ville. Pour arriver au palais de la Bahia nous devons passer par l’une des branches du grand Souk, marché chaotique typique du Maroc. Les commerçants des Souks sont les meilleurs représentants, dans l’art de marchander, héritage de leurs anciens ancêtres, les phéniciens.

À la plage, en Afrique…
Au sud de la côte marocaine, où je me promène chaque jour, les plages sont larges. La basse marrée atlantique du matin permet d’avancer vers les digues et de découvrir toute une faune aquatique. Plus tard au cours du même matin les eaux avancent dans leurs inlassable rythme, pour recouvrir les rochers. Tout au long des 18 Km de sable fin, des hôtels poussent comme des champignons. Ils s’érigent pour satisfaire un public d’étrangers qui sont présents pendant les 12 mois de l’année grâce à la clémence du climat sub-tropical de la région. Malgré ce développement démesuré vers un marché touristique de plus en plus présent, pour l’instant, les plages ne sont pas devenues privées mais, restent ouvertes à la population locale. En marchant je rencontre, entre autre, une timide nouvelle génération de femmes qui, à travers des exercices, soignent leurs santé physique. Ce qui me frappe le plus c’est le contraste que présentent les filles. Certaines sont habillées de la tête aux pieds et d’autres qui permettent au soleil de les caresser et nourrir leurs corps. «C’est une question de croyance et d’ouverture d’esprit dans la famille qui nous permet de choisir notre look» m’explique Kadhija.
Avant mon départ, une soirée dans une ancienne Kasbah berbère me transporte dans une ambiance d’un autre âge, qui donne envie d’approfondir son parcours historique.
Viviana von Allmen

Musique

Fantômas : de la musique de malade !

Montreux Jazz Festival. Jeudi 14 juillet 2005. Miles Davis Hall. J’y ai assisté au concert de Fantômas, un groupe pas très connu, même si les artistes qui le composent le sont. En effet, Mike Patton, le chanteur, est également celui de Mr. Bungle, de Faith No More et de Tomahawk. Il a même participé au dernier album de Björk, « Medúlla ». Quant aux autres, Buzz Osbourne, le guitariste, joue avec les Melvins ; Trevor Dunn, le bassiste, fait partie de Mr. Bungle ; et le batteur, Dave Lombardo joue avec Slayer, groupe qui est actuellement en tournée. Donc il était remplacé pour l’occasion par Terry Bozzio et sa batterie phénoménale, l’entourant comme une sorte de cage.

Les musiciens entrent sur scène peu après 21 heures ; la salle n’est pas remplie. Connaissant quelque peu Fantômas à travers deux de leurs albums (« Fantômas » et « The Director’s Cut »), je sais à quoi m’attendre : ils évoluent dans un esprit underground et font donc de la musique on ne peu plus inattendue. Mais en concert, ça dépasse tout ce que l’on peut s’imaginer ; leur folie est intensifiée ! C’est de la musique de malade, il n’y a pas d’autre terme pour définir leur répertoire. Les musiciens sont extrêmement doués. Leurs morceaux sont courts et hachés. Mike Patton modifie sa voix magnifique avec des effets qui la rendent presque inhumaine.

Après quelques minutes seulement, des spectateurs s’en sont allés, certainement peu habitués à entendre des sons pareils. Le groupe joue des titres issus de leurs quatre albums et les fans apprécient. Mais le concert prend fin rapidement. La foule en délire rappelle les musiciens, qui remontent sur scène…pour 30 secondes à peine. Ce concert était très bien, mais il est passé trop vite. Rien de plus normal puisqu’ils n’ont pas joué plus de ¾ d’heure ! J’en suis ressortie secouée et quelque peu déçue : c’était trop court.
Anicia Eggimann