Actualité

Seuls 11% des personnes peu qualifiées suivent une formation continue

La société du savoir ainsi la rapidité des évolutions technologiques exigent un renouvellement et un développement durable du capital humain. La Suisse n’est pas exempte de cette évolution. La fédération suisse pour l’éducation des adultes, qui a pour but de garantir la qualité de la formation continue, regroupe quelque 420 institutions et organismes. Néanmoins, un rapport annuel de l’OCDE conclut que notre pays ne parvient pas aussi bien que d’autres à assurer une participation égale des différentes catégories de la population.
Steve Remesch

La formation continue est comprise comme la continuation ou la reprise de l’apprentissage après la conclusion d’une première phase de formation réussie. Elle sert  à acquérir de nouvelles connaissances, aptitudes et compétences ou de renouveler, d’approfondir et d’élargir les savoirs et savoir-faire déjà acquis. La fédération suisse pour l’éducation des adultes (FESA) regroupe quelque 420 membres, dont la majeure partie est issue du secteur privé. Les acteurs de la formation continue sont généralement des institutions de droit public, des organismes non étatiques d’utilité publique, des organismes privés à but lucratif et des organismes confessionnels.  Le label EduQua, attribué par la FESA, assure la qualité des prestataires de la formation. Ce label est exigé par une dizaine de cantons pour l’attribution des aides financières cantonales.
Selon le serveur national de l’éducation Educa.ch près de deux millions d’adultes ont suivi 123 millions d’heures de cours de formation continue. Neuf participants sur dix exercent une activité lucrative. Les titulaires d’un diplôme universitaire, ou ayant suivi une formation supérieure similaire, représentent 54% des participants. Les participants n’ayant pas accompli une autre formation après le degré secondaire, ne font que 18%.
Les femmes s’intéressent  plus aux cours de formation générale, les hommes aux cours de formation à des fins professionnelles. Les contenus, de loin les plus fréquentés, sont l’informatique (21% de tous les cours) et les langues (15% de tous les cours). Viennent ensuite les cours d’art et de culture (8%), de santé et médecine (7%), de développement de la personnalité (6%), les cours pour cadres (6%), les cours de production industrielle (5%) ainsi que de finances et de vente (4%).
Le rapport « Regards sur l’éducation »,  publié en septembre par l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) conclut que les personnes actives participent en Suisse plus fréquemment qu’ailleurs à des activités de formation continue. Néanmoins, l’OCDE constate que la participation des différentes catégories de la population active est inégale. Les populations plus vulnérables sur le marché du travail prennent nettement moins part à la formation continue que des populations déjà mieux loties. Seuls 11%  des personnes faiblement qualifiés continuent à se former à des fins professionnelles, alors qu’ils sont près de 30%  dans les pays scandinaves considérés. Les personnes actives diplômées du degré tertiaire en Suisse enregistrent la plus forte participation en comparaison internationale (63%). La Suisse est un des pays qui présentent les écarts de participation selon les niveaux de formation les plus importants.
Pour y remédier, la FESA entend améliorer les conditions cadres de la formation continue. Elle sensibilise régulièrement la population grâce à l’organisation de festivals de formation et de campagnes de formation continue. De nouveaux modèles de coopération entre le canton et les organismes privés de formation continue, sont entrain d’être testés par certains cantons.
S.R.

Édito

Offrir des possibilités aux jeunes ?

Viviana von Allmen
Les possibilités que les états européens offrent à leurs citoyens de vivre, d’étudier et de travailler dans d’autres pays contribuent dans une large mesure à la compréhension interculturelle, au développement individuel et à la réalisation du plein potentiel économique. Les programmes en faveur de l’éducation, de la formation professionnelle et de la construction de la citoyenneté aident près de 230 000 citoyens européens, chaque année, à profiter de ces possibilités. Les mesures facilitant la mobilité sont importantes pour les individus et pour l’économie.
L’un des programmes, les plus importants est «Leonardo da Vinci» qui assure une formation professionnelle et l’apprentissage tout au long de la vie.
Ce programme encourage les échanges et les projets transfrontaliers qui favorisent l’innovation et l’esprit d’entreprise, améliorent la qualité de la formation et facilitent l’acquisition et l’utilisation d’une formation et d’une qualification professionnelles dans d’autres pays. L’intention est de parvenir d’ici à 2013 à la réalisation de 150 000 stages professionnels par an.
La coopération dans le domaine de l’éducation, les cours de formation et les stages ne suivent pas dans la pratique. Les projets et les théories tenues par les états sont bien là, mais concernant les postes d’apprentissages, 35% des jeunes sont livrés à une sorte de système pour le moins sauvage. La politique patronale n’offre des emplois qu’à des personnes déjà formées.
En Suisse, la réalité est bien cruelle pour les jeunes qui sortent de l’école obligatoire. Trouver une place de stage se transforme en parcours du combattant. Pour postuler à une place d’apprentissage, les jeunes doivent aujourd’hui de plus en plus passer des tests d’aptitude. Normal. Mais ces tests sont élaborés par des sociétés privées et ils sont payants !!!
Dans une déclaration, Pierre Triponez, directeur de l’Union suisse des arts et métiers trouve discutable le fait que ces tests ne soient pas gratuits, mais en revanche il trouve tout à fait normal que les entreprises évaluent le niveau des futurs apprentis avant de les engager…
Entre temps la situation ne parvient pas à s’améliorer. Par contre des actions de jeunes syndicalistes d’Unia, contre le manque de places d’apprentissage, se sont entamées. Ils estiment en effet que le conseiller fédéral Joseph Deiss et l’économie ne se mobilisent pas suffisamment contre le chômage des jeunes et la crise des places d’apprentissage. Ils veulent sensibiliser la population à la situation avant la conférence sur les places d’apprentissage prévue le 10 novembre à Lucerne.
A suivre…
V.vA