Commentaire

Journalisme européen: un pas en avant!

Etudier le journalisme, voilà qui n’est pas une mince affaire! Et si les écoles ne manquent pas, il est parfois difficile d’entrevoir l’aspect pratique du métier médiatique. Le Forum for European Journalism Students, propose dès 2006 une base de donnée européenne concernant la formation dans le journalisme et la communication.
Marlène Mauris

L’université n’est pas une école professionnelle, et ce n’est pas nouveau. Les étudiants sortant de leurs études dans le domaine de la communication médiatique suivent donc encore deux ans de stage. Ce n’est qu’ensuite que l’on accède à l’inscription au registre professionnel. Les travaux pratiques dans les écoles sont souvent soumis à des conditions de laboratoire, davantage qu’aux réelles conditions de travail du journaliste. Les stages sont donc la bonne occasion de découvrir le métier avant la fin de la formation, et il n’est pas rare que les étudiants soient pigistes ou stagiaires durant leur temps libre. Cependant, la formation pratique n’est pas aussi soutenue qu’elle le devrait. La plupart du temps, ces stages ne sont pas rémunérés, pour une production de travail équivalente à celle d’un employé. Le même problème éclate également au niveau des stages dans le domaine de l’économie; le cas le plus frappant est celui d’un stagiaire occupant un poste d’adjoint à la direction pendant près de six mois et pour ne percevoir qu’un salaire de 600 francs pour l’ensemble de son travail! Bien évidemment, l’argument clé réside dans le fait que la demande de stages dépasse amplement l’offre qui en est faite.

Les solutions toutes faites n’existent pas, malgré tout, un groupe européen d’étudiants en journalisme tente de faire bouger les choses et avant tout, de faire bouger les étudiants en journalisme. Chaque année, le FEJS -Forum for European Journalism Students- propose sur son site (www.fejs.org) des offres de stages en Europe. Et si les voyages forment la jeunesse, les stages à l’étranger risquent de la former davantage encore. Il y a deux ans, un stage au Parlement européen à Bruxelles a été proposé… et évidemment a trouvé preneur!

De plus, dès l’année 2006, une nouvelle base de données complète sera disponible à tout un chacun sur ce même site ou sur www.fondspascaldecroos.org. Elle contiendra le nom de toutes les institutions enseignant le journalisme et la communication de chaque pays d’Europe. Cette base de donnée sera régulièrement mise à jour. Les voyages et échanges universitaires n’en seront que plus faciles! Chaque institution sera décrite de sorte à savoir s’il y a un stage pratique inclus dans la formation, dans quelle langue sont donnés les cours, quelles sont les spécificités de l’école en question, etc. C’est actuellement une étudiante slovène, Katia Zizek, qui se charge de mettre en place ce réseau européen entre le FEJS et les personnes de contact de chaque pays.

Le FEJS ne se réduit pas à cela. Depuis plus de 20 ans maintenant, des étudiants de près de 30 pays européens et de 300 instituts de journalisme se déplacent pour le Congrès Annuel du FEJS. Cette semaine passée dans une ville européenne permet aux étudiants de rencontrer des conférenciers et des journalistes avec qui parler de l’aspect pratique du métier. Des thèmes sont débattus et des workshops sont organisés afin de rendre les choses les plus pratiques possibles. Pendant l’année, certains groupes FEJS organisent des LABS, durant lesquels les participants travaillent la photographie, la vidéo ou l’écriture avec des professionnels, sur des sujets concrets.

Plus près de nous, la Suisse a enfin décidé de se rendre active dans les projets du FEJS! Le groupe de Neuchâtel (www.fejs.ch) se présente le 13 novembre prochain comme candidat pour le Congrès Annuel de 2007. Ce projet est également très formateur, puisqu’il implique la recherche de sponsors, l’établissement d’un budget, la prise de contact avec des conférenciers et journalistes, la gestion de la logistique, la communication entre le FEJS et le groupe local, l’animation de soirées. Le comité d’organisation part du 10 au 14 octobre à Berlin, pour l’Assemblée Générale du FEJS, où la candidature sera défendue. Tous les étudiants souhaitant rejoindre le groupe pour aider à accomplir ce travail peuvent s’annoncer à marlene.mauris@unine.ch.

Actualité

Seuls 11% des personnes peu qualifiées suivent une formation continue

La société du savoir ainsi la rapidité des évolutions technologiques exigent un renouvellement et un développement durable du capital humain. La Suisse n’est pas exempte de cette évolution. La fédération suisse pour l’éducation des adultes, qui a pour but de garantir la qualité de la formation continue, regroupe quelque 420 institutions et organismes. Néanmoins, un rapport annuel de l’OCDE conclut que notre pays ne parvient pas aussi bien que d’autres à assurer une participation égale des différentes catégories de la population.
Steve Remesch

La formation continue est comprise comme la continuation ou la reprise de l’apprentissage après la conclusion d’une première phase de formation réussie. Elle sert  à acquérir de nouvelles connaissances, aptitudes et compétences ou de renouveler, d’approfondir et d’élargir les savoirs et savoir-faire déjà acquis. La fédération suisse pour l’éducation des adultes (FESA) regroupe quelque 420 membres, dont la majeure partie est issue du secteur privé. Les acteurs de la formation continue sont généralement des institutions de droit public, des organismes non étatiques d’utilité publique, des organismes privés à but lucratif et des organismes confessionnels.  Le label EduQua, attribué par la FESA, assure la qualité des prestataires de la formation. Ce label est exigé par une dizaine de cantons pour l’attribution des aides financières cantonales.
Selon le serveur national de l’éducation Educa.ch près de deux millions d’adultes ont suivi 123 millions d’heures de cours de formation continue. Neuf participants sur dix exercent une activité lucrative. Les titulaires d’un diplôme universitaire, ou ayant suivi une formation supérieure similaire, représentent 54% des participants. Les participants n’ayant pas accompli une autre formation après le degré secondaire, ne font que 18%.
Les femmes s’intéressent  plus aux cours de formation générale, les hommes aux cours de formation à des fins professionnelles. Les contenus, de loin les plus fréquentés, sont l’informatique (21% de tous les cours) et les langues (15% de tous les cours). Viennent ensuite les cours d’art et de culture (8%), de santé et médecine (7%), de développement de la personnalité (6%), les cours pour cadres (6%), les cours de production industrielle (5%) ainsi que de finances et de vente (4%).
Le rapport « Regards sur l’éducation »,  publié en septembre par l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) conclut que les personnes actives participent en Suisse plus fréquemment qu’ailleurs à des activités de formation continue. Néanmoins, l’OCDE constate que la participation des différentes catégories de la population active est inégale. Les populations plus vulnérables sur le marché du travail prennent nettement moins part à la formation continue que des populations déjà mieux loties. Seuls 11%  des personnes faiblement qualifiés continuent à se former à des fins professionnelles, alors qu’ils sont près de 30%  dans les pays scandinaves considérés. Les personnes actives diplômées du degré tertiaire en Suisse enregistrent la plus forte participation en comparaison internationale (63%). La Suisse est un des pays qui présentent les écarts de participation selon les niveaux de formation les plus importants.
Pour y remédier, la FESA entend améliorer les conditions cadres de la formation continue. Elle sensibilise régulièrement la population grâce à l’organisation de festivals de formation et de campagnes de formation continue. De nouveaux modèles de coopération entre le canton et les organismes privés de formation continue, sont entrain d’être testés par certains cantons.
S.R.