Voyage

Wellness à l’île aux mille couleurs

Un certain mercredi du mois d’avril, je pars pour un séjour de wellness à Majorque.
Quel bonheur ! A 9h le même jour, j’atterris sur une île qui m’est inconnue.
L’aéroport, vaste et d’une architecture moderne se remplit de voyageurs venus d’ailleurs, qui s’expriment dans des langues exotiques.
Au cœur de la Méditerranée, Majorque attend paisiblement ses visiteurs pour les surprendre sous les rayons d’un soleil resplendissant.
L’île s’étend sur un territoire d’à peine 3640 km2, et ses habitants conservent la fierté d’être les gardiens d’un monde millénaire plein de réminiscences arabes, terre où par le passé régnait le sabre et la peur. Cependant, malgré leur histoire les Majorquins sont un peuple affable et tolérant.
L’intérieur du pays est une terre de paysans tranquilles, qui vénèrent encore ces sortes de Totems, qui sont en fait d’anciens moulins à vent, ayant aujourd’hui perdu leur utilité. Les autochtones racontent mille et une histoire sur ces mastodontes, qui empêchent les autorités leur éradication.   
Les côtes abruptes du nord nous font souvenir à des paysages de côtes anglaises. C’est cette région qui compte la plus vaste population de marins.
Au sud par contre les vastes plages des baies de Palma de Majorque semblent somnoler sous le soleil de midi.
Les habitants des villes ou de la campagne ont un dénominateur commun, leur caractère insulaire, mélange de réserve et d’hospitalité qui cohabitent avec ce qui peut être aussi de la méfiance- qui en fait une mosaïque de forts contrastes.
Mais ne nous laissons pas tromper par les apparences. Majorque et ses habitants n’hésitent pas à adopter des coutumes et des mœurs modernes, le témoin est leur économie florissante. Les grands complexes hôteliers sont les témoins de la capacité d’adaptation aux temps modernes de cette société. Nous nous trouvons dans un de ces mega-complexes, sorte de village tout fait.
Dans ces enclos on ne peut qu’avoir un comportement sain. Dès 9 heures le matin, et après avoir bu entre 500 et 750 dl d’eau, vous êtes invité à vous dépenser en une demi heure de jogging dans des parcours paradisiaques, faits de tout pièce.  Il suit 20 minutes de gymnastique en plein air et pour soulager l’effort  vous êtes convoqué à nager dans d’immenses piscines. Durant l’heure de natation vous avez, obligatoirement, le droit de faire de l’aquagym et ce n’est pas tout. Sans espoir vous buvez encore une fois 500 ou 750 dl d’eau, et vous vous dirigez vers le sauna (deux séances de 20’ chaque une, lesquelles sont accompagnées d’un intermède au plaisir d’une douche suédoise) tout ceci devrait vous donner de la vigueur. Sauvés des eaux nous allons dans nos chambres pour nous changer et nous régaler au repas de midi. A cet stade, je me demande où est le wellness ou de moins qu’est ce que cela signifie.  Serait-il plus qu’un plaisir, une proposition philosophique dans la prise de conscience de notre vie sédentaire ? Munie avec peu de forces je demande à l’un des coordinateurs si il serait possible de me retirer pour prendre un peu de repos et de les rejoindre plus tard.
– Señora !!! C’est impossible, d’ailleurs c’est maintenant l’heure de l’activité la plus intéressante. 
– Il avait raison.
On se dirige aux catacombes de l’édifice destiné aux traitements du bien être. A l’accueil, nous sommes reçus par des jeunes thérapeutes tous vêtus de blanc. La musique asiatique de fond me prédispose harmonieusement à l’ambiance paisible. Tout suite, mais après avoir pris toute sorte de renseignement sur nous, les employés donnent à chaque participant des linges et leur indiquent qu’ils doivent passer aux vestiaires. Maintenant nous sommes à égalité avec le personnel nous aussi sommes vêtus de blanc. La situation prend des allures d’hôpital du futur ou du pavillon « Oui » (art plage d’Yverdon, Exposition nationale 02). Chacun est accompagné vers une destination inconnue. Une fois dans l’un des cabinets de massage vous êtes convié à toutes les sauces (drôle d’expression) et pourtant c’est vrai. Toute inexperte, je suis confrontée au choix des différentes sauces : café, chocolat, avocat, yogourt, fraise et j’en passe, pour me faire envelopper. Après avoir été ceinturée d’une feuille de polyéthylène et cuite à la vapeur sous une lourde couverture de gomme j’ai finis avec la première séance «de l’activité la plus intéressante » pour reprendre les mots du coordinateur.
Mais où sont les massages ?
A la suite d’autres péripéties et en fin de journée,  j’ai eu le droit à 20’ de massages.
Le soir, après un bon dîner je n’avait pas la force d’aller au spectacle qui se présentait au bar de l’hôtel.
Le lendemain je descends avec un peu de retard à la salle à manger et demande au coordinateur si c’est possible de me dispenser d’assister aux activités de la mantinée.
– Señora ! Vous vous sentez mal ?
– Non, mais… je ne suis pas habituée à tant d’activités.
– Señora ! Essayer à votre rythme et vous verrez que ce ne vous fera que du bien.
Après une autre journée pleine de santé et de douleurs je rejoins mon lit. On dit que la nuit porte conseil et de fait ceci c’est confirmé pour moi.
A mon troisième jour de séjour j’avais pris la décision de me reposer durant la matinée et de n’aller seulement qu’à la séance de massages.
Ainsi, en fin de l’après midi, je me présente au centre de wellness pour une séance massage et oh surprise ! Une dame m’informe du fait que il n’est pas possible de me fournir cette prestation, car je n’avais pas suivit le programme antécédent. Je manifeste mon étonnement. Devant cette situation la dame, très compréhensive, me donne une solution :
– J’aurais un rendez vous payant pour vous.
Ce qui veut dire que le bien être sur mesure a son prix.
Le reste du séjour je l’ai dépensé en faisant des mini tourisme et ceci m’a moins fatigué, en ce qui concerne le concept du bien être, je me rende compte que à chacun le sien.
Ne vous découragez pas, le wellness est tendance, mais il faut bien être entraîné pour en jouir pleinement.
V. vA

Evénement

Internet à l’université: réel progrès ou accroissement du fossé social?

L’avènement de l’informatique et du réseau Internet fait désormais partie intégrante des études universitaires. Des cours, des travaux pratiques et toutes sortes de documents sont à disposition des étudiants via le web. Mais ce nouvel outil de travail est-il réellement nécessaire? Convient-il au corps enseignant et aux étudiants? Petit tour d’horizon à l’université de Lausanne.
Céline Rochat

Depuis quelques années, les universités suisses se sont dotées de serveurs inernet performants, permettant aux étudiants d’utiliser des documents interactifs depuis leur domicile via le net. L’université de Lausanne met à disposition de chaque étudiant un « coin de stockage », appelé « my.unil ». Ce dossier personnel est protégé par un mot de passe et il permet à l’étudiant de mémoriser des cours ou d’aller chercher divers documents sur d’autres dossiers personnels myunil, celui d’un professeur par exemple.
Mais cette nouvelle manière de travailler convient-elle aux étudiants et au corps enseignant? Madame Anne Bielman, professeur assistant d’histoire ancienne à l’université de Lausanne, utilise régulièrement ce genre de dossier avec les étudiants de première année. Son cours d’introduction à l’histoire ancienne est basé sur des dossiers d’étude que les étudiants doivent préparer chaque quinzaine. Certains de ces dossiers ont un support papier, et d’autres, appelés modules « électre » sont disponibles sur la toile. « Les avantages de ces dossiers sont nombreux. A la base, nous avions imaginé cette méthode de travail afin d’économiser le papier: Un dossier se compose d’au moins 10 pages. Sachant qu’il y a environ 260 étudiants par volée, et qu’il y a 6 séances de TP (travaux pratique) de ce genre, c’est une économie non négligeable. » commence l’enseignante. «Il y a aussi des avantages graphiques » continue-t-elle. « On peut plus facilement utiliser des photos ou des peintures comme source d’études. Dans des dossiers photocopiés, les images ressortent souvent très mal, et on ne distingue plus les détails. » 
Malgré les avantages que cela apporte, la majorité des  étudiants déplorent l’absence d’un support papier. Patrick, étudiant de ce cours le confirme: « S’il est vrai que l’on peut travailler sur des dossiers bien illustrés, il est néanmoins dommage de ne pas disposer de support papier. Cela rend le travail plus difficile et plus compliqué. Plus long aussi. Chaque étudiant ne possède pas forcément un ordinateur ou une connexion  Internet  à  la maison. Si tel est le cas, la rédaction devient périlleuse car un travail de ce genre prend au minimum 4h. ». En fait, d’après une étude faite en 2004 auprès des étudiants de l’UNIL, seulement 10% d’entre eux possèdent un ordinateur personnel.
Ce dernier élément fait rejaillir le débat sur la « sociabilité » des universités en Suisse, à tel point que l’on peut se demander si ce genre de méthode de travail n’est pas une façon de plus d’écarter les étudiants moins aisé de l’université. De plus en plus d’enseignants l’utilisent. L’étudiant qui dépend des salles de travail mises à disposition à l’université est fortement désavantagé. Ces salles sont rares et déjà surchargées. Madame Bielman a aussi son opinion sur le sujet: « Internet ne devrait pas être utilisé comme moyen distinctif. Il faut à tout prix éviter de creuser le fossé social qui existe déjà ». Et de reconnaître: « L’université n’est pas, et n’a jamais été sociale. Elle lutte malgré tout contre le modèle anglo-saxon (où  les universités sont payantes), mais la résistance est meilleure ici qu’en Suisse alémanique. » Le rectorat est lui-même « entre deux feux ». Il se doit de répondre aux exigences supérieures, fédérales, qui veulent conjuguer formation et compétitivité. Mais il doit considérer les remarques « logiques »des étudiants et  du corps enseignant, qui demandent une université ouverte à tous. Il est vrai que l’arrivée du processus de Bologne (voir encadré) n’arrange rien.
Sociabilité mise à part, les étudiants se doivent de s’adapter à ces nouvelles techniques et de travailler avec. S’il on en croit son utilisation actuelle, le web est le support de cours de l’avenir. Pourtant Linda, une étudiante tessinoise de l’université de Lausanne le dit franchement: « Ces modules électre? Je déteste! ». Et elle n’est pas la seule dans ce cas, la majorité sont du même avis. Si les étudiants n’aiment pas cette méthode de travail et qu’ils le disent, pourquoi les professeurs s’obstinent-ils donc à mettre les cours sur le web? « L’université se doit de s’adapter à la technologie moderne » répond Anne Bielman. Et d’enchaîner: « Peut-être que dans cinq ans il sera ringard de distribuer des documents sur papier, mais il faut un temps d’adaptation. Et si les étudiants ne supportent vraiment pas de travailler de cette façon, qu’ils le fassent savoir. Ce n’est qu’en ayant des arguments basés sur du « vécu » qu’ils pourront avoir un réponse concrète des enseignants et du rectorat. » Selon l’étude effectuée il a deux ans, les étudiants ont usé de leur voix. L’an passé une partie des questions des modules ont été recréés dans une version .pdf 1) imprimable.
L’université se veut donc à la pointe de la technologie, et elle le fait savoir. Mais au dépend de qui? Demain, les suisses « moyens » pourront-ils encore fréquenter les universités, ou ces dernières seront-elles réservées aux enfants des familles les plus aisées du pays? La réponse viendra avec le temps, et l’avancée d’Internet!
C.R.
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