Théâtre

Estocade musicale

Viviana von Allmen
Armés de leurs incommensurables talents, Laurent Cirade au violoncelle et Paul Staïcu au piano, nous convient dans la plus stricte intimité de leur bataille musicale.
Lundi 24 octobre, au Théâtre Municipal de Bienne, La Fondation du théâtre d’expression française a ouvert une nouvelle saison de spectacles.
«Duel», pièce de Laurent Cirade, Paul Staïcu Richard Kyung-Ki Joo et Agnès Boury qui signe cette mise en scène, inaugure cette saison.
La pièce, oppose d’une manière inattendue deux musiciens d’exception.
Dans un sobre, voire spartiate -un piano et un violoncelle- les acteurs déploient une maîtrise absolu de la scène.
Les deux «Maestri» prêts à jouer saluent leur public solennellement. Avant d’entamer leur première pièce, les voilà métamorphosés en mimes ou en personnages de BD surréaliste. Vêtus d’habits de gala, noeud papillon et queue-de-pie, ils n’hésitent guère à changer leur allure pour nous montrer l’ escalade de leur exaspération dans des situations burlesques au contenu sérieux. Devenus des acteurs très physiques, malgré la rigueur de leurs études à l’Académie de musique de Bucarest pour l’un et le Conservatoire et le célèbre «Quatour» pour l’autre, ils laissent exprimer leur juste sens de l’humour.
L’originalité de la féerie se trouve dans l’absence de dialogues. Nous ne saisissons que les bribes d’un langage crée de toutes pièces par le violoncelliste, et le parfait roumain du pianiste.
La plasticité de Laurent Cirade lui permet de se transformer en punk, en officier de l’armée, ou encore en danseuse classique, tutu imaginaire y compris. Sa dextérité lui permet de jouer de deux instruments en même temps. Remarquable.
Paul Staicu joue les yeux bandés, menotté, avec le tranchant de la main, le coude, les pieds, ou encore bras tendus, allongé sous son instrument. Modernité oblige, il doit passer sa carte bleue entre les touches d’ivoire du clavier pour pouvoir jouer et suivre les indications contradictoires d’une machine peu mélomane joue, votre crédit est épuisé. Phénoménal.
À chaque tableau la lutte devient de plus en plus sanglante, Elle est accompagnée du côté musique par des morceaux jazzy ou Beatles. Au sommet de la tension, ces magiciens de la musique apaisent le public en jouant une composition classique. Un moment étonnant.
En coulisses, et à la fin du spectacle, Laurent Cirade, enchanté de l’accueil chaleureux  du public biennois nous confesse: «J’aime montrer des moments de vie poussés à la folie qui permetent au spectateur de réveiller leur imaginaire».
Pour sa part, Paul Staicu renchéri: «Les changements musicaux révèlent des états d’esprit».
Une performance hors pair.
V.vA

Actualité

Le changement c’est la vie.

Le Centre de rencontre multiculturel Multimondo s’est vu récompensé par l’obtention des ses nouveaux locaux entre autre. Après un travail de titans où toutes les forces concernées se sont mobilisées, c’est dans les locaux de la Salle Farrel que l’association repend un nouveau élan. À la clef de cette réussite se trouve M. Perrenaud, administrateur des églises protestantes. Il leurs a donné l’opportunité de louer à un prix plus que modique des locaux en plein centre ville, ce qui permet un accès plus facile qu’auparavant grâce aux moyens de transport publics.
D’importance capitale pour le bon déroulement des activités qu’offre cette institution, le déménagement de Multimondo est pour le moins la joie de ses bénévoles et une opportunité pour les participants, migrants, à suivre une diversité de cours.
Il a fallut plus d’un an pour que leur rêve se concrétise.
«Pour un migrant, le plus important, c’est de parler la langue du pays d’accueil. Nous offrons des cours pas chers, avec une garderie gratuite à disposition, mais nous n’avons plus de place.» constate Fatima Simon
C’était dans plus grande joie que Multimondo à convié à toute la population de Bienne à ses portes ouvertes. L’occasion de connaître leur philosophie, de découvrir leur organisation, et surtout de faire éclater la barrière des préjugés.
Dans leur programme des nouveaux cours pour l’année 2006, l’association propose : un cours d’introduction et avance à l’informatique, deux à trois fois par semaine, mais aussi des cours pour la troisième âge. En outre les bénévoles organiseront des réunions spécifiquement pour les parents d’élèves, d’information sur le système scolaire suisse comme par exemple : les séances des parents. Une autre nouveauté est que la garderie sera ouverte tous les jours pour faciliter aux mamans leurs déplacements chez le médecin, aux entretiens ou pourquoi pas les commissions. 
«La demande est importante et le service que nous offrons aide les migrants à se redonner confiance.» confie la Présidente
Du côté finances, il est sûr que les deux ou trois ans qui viennent, celui-ci est garanti par la somme gagnée en 2003 «Prix de chevalier de la communication» au niveau national et reçu des propres mains du conseiller fédéral Moritz Leuenberger. Mais dans un futur proche la présidente espère que son association parviendra à être intégrée au budget de la Ville. Les autorités de la ville ont dit présent, le Maire, Hans Stöckli lors de son discours s’est réjoui du travail accomplit pendant tous ces années par l’association qui ne cesse pas d’ouvrer avec dynamisme un vu les buts déjà acquissent. Pour sa part, P.Y. Moeschler relève particulièrement le tenace engagement des bénévoles qui permet à Multimondo d’avoir le succès constaté.
V.vA