Actualité

Pour la sauvegarde de la culture indépendante

Samedi 3 décembre cinq cent manifestants ont exprimé leur mécontentement par rapport aux coupes prévues dans le budget cantonal neuchâtelois de 2006. La réduction des subventions cantonales à la culture indépendante a été dénoncée lors de deux rassemblements de protestation.
Steve Remesch

C’est un appel d’urgence qui est lancé par les organisateurs du ‘Mouvement 1005’. Un appel à la sauvegarde d’une culture vivante et diversifiée dans le canton de Neuchâtel. Bien qu’ils se disent conscients des difficultés financières des collectivités publiques, ces créateurs indépendants craignent, qu’à très court terme, les activités culturelles indépendantes ne puissent passer à la trappe. En considérant que ces coupes budgétaires prévoient une diminution de 60% des subventions à la culture indépendante, les craintes ne sont pas anodines. Elles passeraient ainsi de 450’000à 180’000 francs.

Le ‘Mouvement 1005’ (pour octobre 2005) insiste sur le fait que ces coupes pourraient entraîner la disparition de nombreuses manifestations dans le canton. Le comédien et metteur en scène Matthieu Béguelin, un des initiateurs du mouvement, exprime sa déception quant au manque de reconnaissance politique du travail fourni par les artistes indépendants dans le canton. « Il faut d’abord changer cette vision des choses du côté des autorités», affirme-t-il. « Ensuite il faudrait toute une série de mesures qui peuvent garantir l’accès des artistes indépendants aux fonds. »  Les autorités ne se rendraient pas compte des conséquences d’une telle réduction des dépenses à la culture. « Depuis plusieurs semaines le ‘Mouvement 1005’ ne se lasse pas d’informer les partis politiques et les députés sur l’importance du travail des artistes indépendants et de les rendre attentif aux conséquences à moyen et à court terme d’une réduction significative des subventions à la culture », raconte Matthieu Béguelin.

Dans son projet de budget, le Conseil d’Etat a également renoncé à financer la participation de Neuchâtel à la Haute école de musique de Suisse romande. Cette décision revient à supprimer au sein du Conservatoire la filière d’enseignement de la musique destinée aux musiciens professionnels. C’est la raison pour laquelle le mouvement «A Demain», qui défend la survie de l’enseignement de la musique, s’est joint aux actions du ’Mouvement 1005’.
La manifestation du 3 décembre, qui était organisée sous l’enseigne de: « La culture coûte cher? Essayez la barbarie! » comportait deux cortèges. Le premier rassemblait deux cent personnes à dix heures du matin à la promenade des Six-Pompes à la Chaux-de-Fonds. Par l’avenue Léopold-Robert les manifestants ont rejoint la gare. Une partie des manifestations a pris le train pour Neuchâtel, où avait lieu le second rassemblement. Dans une ambiance festive trois cent personnes environ ont traversé le centre-ville pour rejoindre le château où plusieurs orateurs portant des nez de clowns ont pris la parole. Les organisateurs se sont montrés contents du déroulement et du succès de la manifestation, non sans exprimer leur regret de ne pas avoir pu rencontrer la conseillère d’Etat Sylvie Perrinjaquet.
Dès mardi le 6 décembre, jour où le Grand Conseil entamera l’examen du budget 2006, il sera visible si l’action du ‘Mouvement 1005’ a porté ses fruits.
S.R.

Photos: Steve Remesch
Manifestation

Édito

Esprit de Noël, es-tu (encore) là ?

Didier Nieto
Chaque année, c’est la même chose. Septembre commence à peine que les guirlandes et les sapins envahissent les magasins. Impossible dès lors de faire ses achats sans rencontrer des vendeurs déguisés en lutins sautillants. Tout aussi impossible : allumer sa télé ou sa radio et passer à côté des pubs pour les nouveaux jouets ou les super conseils des spécialistes qui nous disent tout ce qu’il faut qu’on fasse pour être sûr de ne pas louper son réveillon (ce qu’il faut manger, porter, acheter, racheter).
Résultat des opérations, novembre n’est pas terminé que l’on se réjouit déjà d’être en janvier ! Parce que de toute façon Noël c’est qu’une fête commerciale, un truc de capitalistes qui ne font qu’exploiter les bonnes dispositions des consommateurs pour leur vendre n’importe quoi (honnêtement, des sapins avec des boules, c’est même pas très joli et en plus ça met des aiguilles partout dans le salon).
Alors quand le 25 décembre arrive enfin, on se dit que toute cette mascarade touche presque à sa fin. Plus que le réveillon à passer. On se met donc à table avec toute la famille. Chouette du foie gras ! et pour le dessert ? une bûche bien sûr ! Avant d’ouvrir les cadeaux, on se vante un peu de s’y être pris à la dernière minute pour montrer qu’on est un peu rebelle. Ensuite on constate une fois de plus qu’offrir quelque chose à quelqu’un c’est aussi sympa que l’inverse. Et on sourit un peu en écoutant le petit cousin réciter devant le sapin la poésie qu’il a apprise à l’école (et on se marre franchement en se disant qu’il n’y a pas si longtemps c’était nous qui étions à sa place). Et à la fin de la soirée, ben on se dit que Noël c’est quand même bien et qu’on a été bête de ne pas s’en réjouir d’avantage ! Chaque année, c’est la même chose.
Joyeux Noël !