Voyage

Voyage à San Francisco

Vendredi 9 octobre 2006, après avoir passé 2 douanes et 3 contrôles de sécurité sévères, je décolle enfin de Genève à bord d’un énorme boeing pour New York ma première et seule escale avant San Francisco. L’avion est bondé et je me prépare mentalement à y passer 8 heures. Les paysages défilent avant de survoler l’océan à perte de vue pendant des heures. Mon numéro de siège est le 13, ça commence bien, je m’attends au pire.

L’excitation m’empêche de dormir,  on ma tellement parlé de cette ville,  ville du Golden Gate, de tolérance, du métissage, de musique, d’art et d’esthétisme architectural. Je n’arrive pas à fermer l’œil et j’observe ces passagers anonymes qui m’entourent,  des américains, des touristes.

Nous atterrissons enfin à New York ! Je pensais ne jamais y arriver. J’ai deux heures d’attente,  mais je dois tout de suite me diriger vers la douane parce que les contrôles sont longs et multiples. Je remplis tant bien que mal le visa jusqu’à ce qu’on me demande une adresse à San Francisco, petit souci,  je ne connais pas le nom de la rue où habite mon ami Paul chez qui je vais loger. J’essaie de l’atteindre avec mon portable, mais il ne répond pas, forcément, pour lui c’est 6 heures du matin !
Le douanier ne rigole pas et me demande de le suivre dans le bureau de police. Son accent new-yorkais est à couper au couteau et j’ai du mal à comprendre ce qu’il me dit. Je lui explique que je suis une touriste que je vais loger chez un ami à San Francisco et que mon avion décolle dans 1 heure, c’est l’angoisse totale !! Finalement Paul m’envoie l’adresse par sms, je peux donc finir de remplir le visa et me présenter à l’office de douane. L’homme prend mes empreintes digitales et ma photo. Voilà c’est fait,  je suis fichée, c’est quelque peu inquiétant de savoir qu’on se trouve dans les fichiers américains !
Et puis c’est la course, il me reste 15 min pour trouver la porte d’embarquement et l’atteindre et croyez moi,  l’aéroport de New-York est immense et bondé de monde. Je dois aller au « gate » 176, super ! C’est à l’autre bout de l’aéroport ! J’arrive juste à temps quelle chance !
Je prends place et c’est parti pour 5 heures et demi de vol. Le paysage est magnifique. Nous survolons des zones arides puis des champs et des plaines se succèdent, laissant finalement apparaître des montagnes rocheuses.
L’arrivée au-dessus de la ville de San Francisco est sublime, le soleil se couche et le ciel forme un dégradé de orange rouge et violet.
Mes valises récupérées, je me dirige vers la sortie de l’aéroport de San Francisco,  il fait nuit. Après 18 heures de trajet, je suis dans un état second et j’ai le sentiment d’être dans un monde parallèle.
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Je trouve enfin mon ami Paul et son copain californien Andrew qui sont venus me chercher en voiture. Je logerai chez Paul pendant les 3 semaines de mon voyage. Il étudie à CCA (California College of the Arts) où il suit des cours de cinéma, de vidéo et réalisation.

Je me sens tout de suite adoptée par la ville, si accueillante, vivante et belle.
A San Francisco le climat est méditerranéen, c’est un petit coin de paradis où le temps est très souvent beau et doux.

Durant mon séjour je comprends très vite pourquoi San Francisco est la ville américaine préférée des européens. Tout d’abord, c’est une ville de quartiers : North Beach aux pêcheurs italiens et aux beatniks, Pacific Heights aux richissimes, Mission aux hispaniques, Financial District aux hommes d’affaires, Haight-Ashbury aux commerçants et aux hippies, SoMa aux informaticiens, Castro aux gays et Chinatown aux Chinois ! Tout le monde y trouve son compte !
Mais c’est aussi une ville faite d’une multitude de collines, Telegraph, Nob, Potrero, Russian, Rincon, Bernal Heights, Hunter’s Point, Twin Peaks et de vallées : Eureka, Noe, Visitacion, Hayes, Cole etc…
Son histoire riche d’événements divers lui donne une touche féerique voire mystique : missionnaires et soldats espagnols, isolés de tout, apportant leur civilisation, immenses ranches mexicains, prospecteurs venus du monde entier pour la ruée vers l’or, commerçants américains, bientôt maîtres de la région et, au XX ème siècle, guerres du Pacifique et avènement de l’ordinateur ; grandes fortunes nées des mines, du chemin de fer et de l’informatique, tous ont influencé San Francisco.
Je comprends durant mon séjour, grâce aux discussions avec les autochtones, que son âme est faite de luttes, contre les crises économiques, l’ostracisme, la xénophobie, le racisme. Cette lutte, c’est aussi celle des habitants, qui rebâtissent après chaque incendie et chaque tremblement de terre ; c’est celle des Asiatiques, qui doivent conquérir leur personnalité d’Américains, c’est celle des homosexuels qui veulent sortir de l’ombre. Elle est faite d’idées, les hippies contre la guerre au Vietnam ; les écologistes pour la préservation de la Nature ; le monde, pour la paix, puisque c’est ici qu’eut lieu, en 1945, la réunion fondatrice de l’ONU.
Toute chose et son contraire se côtoient à San Francisco : musées d’art, d’Histoire et de l’absurde, parcs fondés avec l’argent public et aménagés avec celui des mécènes, palais et masures, automobile et Cable Car (conservé malgré son coût, par la volonté des habitants), magasins de luxe, centres commerciaux et petites épiceries ; architecture classique ou délirante ; copies d’anciens et inventions prodigieuses ; conformisme baroque et idées d’avant-garde ; attachement au passé et projection dans l’avenir ; races, religions et traditions, mises en commun par tous ceux venus du monde entier, en quête de liberté ou de fortune !
Ce mélange, cette alliance, cet alliage attirent et parfois retiennent ! Ni les paysages, ni les jardins, ni les maisons aux couleurs vives, ni les tours élégantes du pont du Golden Gate, ni le mystère brumeux d’Alcatraz, ni les lions de mer de Fisherman’s Wharf ne suffiraient à faire venir six millions de touristes chaque année ! San Francisco bouge, grouille, vit, s’invente sans cesse.

Durant les 2 premières semaines, mes visites se succèdent. Je me rends toute émoustillée sur le magnifique Golden Gate Bridge un pont suspendu qui traverse le Golden Gate, la bouche de la baie de San Francisco sur l’Océan Pacifique. Il relie la ville de San Francisco (à la pointe nord de la péninsule de San Francisco) à Sausalito (à la pointe sud de la péninsule de Marin). C’est un symbole mondialement reconnu de la ville de San Francisco. Il mesure 1970 m (1.22 miles) de long et sportive comme je suis, je ne l’ai pas traversé en entier, je me suis arrêtée à la première tour…
à suivre
Zoé Decker
Photos : Zoé Decker

Actualité

Le monde médiatique au centre d’un forum européen

Neuchâtel accueillera en 2007 le 22e Congrès annuel du FEJS (Forum for European Journalism Students) sur le thème « Médias et Minorités ». Les conférences, données par des professionnels des médias, seront suivies par des étudiants venus de toute l’Europe.

Accueillir, en avril 2007, 120 étudiants pendant une semaine et leur proposer des conférences de qualité sur le thème « Médias et Minorités », voilà le pari que ce sont lancé une quinzaine d’étudiants de l’Université de Neuchâtel. Le FEJS, qui a vu le jour en 1986, se donne pour but de tisser des liens entre les étudiants des quelques 300 instituts de journalisme et communication d’Europe, ainsi que de leur permettre une approche plus professionnelle de leur futur métier, tout en restant dans un cadre estudiantin.
C’est en novembre 2005, lors de l’Assemblée générale du FEJS à Berlin, que Neuchâtel a été choisie pour organiser ce 22e Congrès et depuis, les différents membres du comité d’organisation mettent sur pied une manifestation qui s’annonce haute en couleur.

Les conférences débuteront le 20 avril et seront données pendant trois jours. Avec des problématiques allant des minorités dans les médias, en passant pas les minorités par les médias pour finir sur les médias des minorités, ces conférences seront proposées par des professionnels du monde de la communication. A travers ces trois grandes problématiques, différents aspects plus particuliers seront abordés. Le premier jour, il sera notamment question de personnes handicapées travaillant dans un média, avec le témoignage de l’une d’entre elles. Ainsi que de la politique des quotas en France qui illustrera la discrimination positive. Et enfin, une autre minorité qui tente d’exercer un métier parfois bien masculin, les femmes qui désirent pratiquer (ou pratiquent) le journalisme sportif.

Le samedi, les portes seront ouvertes à tous les étudiants intéressés par le thème du Congrès et il sera question par exemple de la manière dont les médias parlent des minorités et des risques qu’un journaliste peut encourir en désirant traiter d’une minorité. Puis il sera question d’un sujet un peu plus léger avec une analyse de la téléréalité et de la manière dont les minorités y sont représentées ainsi que des stéréotypes qui peuvent être véhiculés dans ce genre d’émissions. Enfin, les people seront au centre des discussions, car même s’ils sont une minorité, ils n’en sont pas moins une minorité surexposée !

Durant la fin de cette journée, l’accent sera mis sur la manière dont certaines minorités utilisent les médias afin de pouvoir se faire entendre ainsi que sur les nouvelles technologies qui ont pu les y aider.
Des workshops sur des études de cas suivront le lendemain et traiteront de l’importance du choix de mots, des valeurs et préjugés qu’ils peuvent véhiculer, ainsi que des différents cas de minorités au sein d’un pays, avec le cas de la Finlande, de la Serbie et bien sûr de la Suisse.

Afin de mieux présenter ce forum, une conférence de presse est organisée par le comité d’organisation le 28 novembre dans la salle de la FEN au Faubourg de l’Hôpital 106 à Neuchâtel. Le programme détaillé du Congrès y sera exposé ainsi que les nobles buts de cette organisation. Tous les quotidiens régionaux y sont invités et un article devrait suivre à ce sujet durant le mois de janvier dans L’article.ch. D’ici-là, le site www.fejs.ch vous permet de suivre cette belle et passionnante aventure…

N.D.