Analyse

Cerveau un univers

Le cerveau est le centre de commande général de notre corps. Sans lui pas de motricité, pas de sensations, pas d’émotions. En résumé, pas de vie! Voyage dans le labyrinthe complexe du cerveau.
Céline Rochat

Le cerveau est divisé en trois zones majeures, le pros encéphale (composée du télencéphale et du diencéphale), le mésencéphale et le rhombencéphale (lui-même composé par le métencéphale et le myélencéphale). Le cerveau est, entre autres fonctions, le centre du système nerveux. Le système nerveux est composé par le système nerveux central, soit le cerveau, et par le système nerveux périphérique. Cette partie du système nerveux est elle-même divisée en système nerveux somatique et en système nerveux végétatif. Celui-ci est composé de deux groupes de nerfs, les nerfs du système nerveux sympathique qui prépare l’organisme à une activité physique ou intellectuelle, et les nerfs du système nerveux parasympathique qui, une fois activé, amène un ralentissement général des fonctions de l’organisme dans le but de conserver l’énergie. Ce système est associé au neurotransmetteur acétylcholine, alors que le système sympathique est associé à la noradrénaline et à l’adrénaline.
Le cerveau est également le centre de l’endormissement et de la veille. Le sommeil représente environ un tiers de notre vie. C’est une activité vitale pour notre corps, tout comme manger ou boire. Le sommeil n’est cependant pas seulement une phase de récupération pour l’organisme. En effet, le sommeil est partagé en deux phases: sommeil lent et sommeil paradoxal. La première phase est celle de repos proprement dite. Elle distingue quatre stades durant lesquelles les muscles sont relâchés, et le métabolisme tout entier ralenti -l’activité cérébrale y compris-, sous l’effet du système parasympathique. C’est durant la phase de sommeil paradoxal que l’on rêve, et le cerveau est très actif. Les mouvements du corps se limitent alors à des mouvements oculaires rapides. Des expériences ont montré que le manque de sommeil paradoxal n’était pas néfaste pour l’organisme, au contraire du sommeil lent qui, lui, est indispensable à la vie.
Un nuit est composée de quatre à six cycles de sommeil. Un cycle dure entre 1h30 et 2h suivant les individus. Un cycle est composé par l’endormissement, puis par les quatre stades de sommeil lent, et enfin vient le sommeil paradoxal. Tout cela est géré par le cerveau. Le passage direct entre l’état de veille et le sommeil paradoxal est appelé narcoplepsie, ou maladie du sommeil.
Le cerveau est aussi, évidemment, le centre de commande de la motricité. Bien que le cortex moteur soit particulièrement impliqué dans la production de mouvement, c’est néanmoins tout le néocortex qui participe à l’élaboration d’un geste. Le cervelet, pour sa part, joue le rôle de mémoire du mouvement, puisque c’est lui qui emmagasine les séquences de mouvement apprises. Il participe également à l’ajustement de mouvements fins et à la coordination des mouvements.
Le cerveau est également le centre de réception de la vision, du développement et de la production du language.

Le cerveau est donc un centre de commande très développé et très puissant. Mais il arrive parfois qu’il connaisse quelques défaillances. C’est le cas notamment lorsqu’un patient est atteint de dépression. Cette maladie amène une diminution globale de l’activité cérébrale, mais touche majoritairement une zone de l’organe, appelée cortex préfrontal, dans laquelle le taux d’activité est anormalement bas. Le cortex préfrontal est divisé en deux zones: droite et gauche. Celle de gauche est impliquée dans l’établissement de sentiments positifs, alors que celle de droite régule les sentiments négatifs. Lors de troubles tel que la dépression, le côté gauche ne fonctionne que très peu, et c’est pourquoi il devient difficile pour les patients d’éprouver des sentiments positifs.
Les troubles anxieux sont une autre forme de dysfonctionnement du cerveau. Dans ce cas là, ce sont les amygdales, structure cérébrale essentielle au fonctionnement des émotions, qui s’activent plus que normalement. Cette anomalie peut s’exprimer sous forme de phobie, peur irraisonnéee et disproportionnée, de troubles obsessionnels compulsifs (TOC), ou encore de trouble de l’anxiété généralisée (TAG).
Lorsque le cerveau est physiquement touché, certains troubles de la mémoire, appelés syndromes amnésiques peuvent apparaître. Cela peut arriver suite à une intervention chirurgicale, à cause d’une tumeur, d’un traumatisme crânien, etc… La maladie d’Alzheimer est un type d’amnésie neurologique, qui survient à un âge avancé. Elle est due à la dégénérescence des neurones du cerveau. La maladie commence par des troubles ponctuels de la mémoire, puis s’amplifient, certains patients ne parvenant plus à reconnaître leurs enfants. Cette dégénérescence peut être assez rapide, et en quelques années, le patient ne connaîtra même plus le sens des mots. Une amnésie peut cependant n’être que transitoire et sans lésion cérébrale, due à un manque temporaire d’apport sanguin au tissu cérébral.
Le cerveau est donc un des muscles les plus précieux de notre corps, qui mérite toute notre attention. Il nécessite également un entraînement régulier, par des jeux de mémoire, de maths ou de mots. Il faut également en prendre soin, en évitant les abus d’alcool ou de drogues.
C.R.

Eclairage

Mon natel et moi : une histoire intime

Cela fait bientôt plus de dix ans que cette petite machine a investi nos poches. Si à ses débuts, le natel était surtout réservé aux professionnels, son utilisation s’est très vite répandue de sorte qu’aujourd’hui, il est devenu marginal de n’être joignable qu’au moyen d’une simple ligne de téléphone fixe.
Viviana von Allmen

L’ampleur de la rupture technologique et la vitesse de diffusion de ce nouveau moyen de communication dans tout le corps social constituent des faits sans précédents dans l’histoire de l’économie de nos sociétés. Le natel fait désormais partie du paysage social ordinaire, des lieux publics aux lieux privés, des espaces de travail aux espaces de transports. Intimement lié à la trame du quotidien, il est érigé en symbole de la vie urbaine contemporaine : marcher en ville aujourd’hui, c’est de toute évidence marcher avec un téléphone mobile.

Le nombre de discours portés au quotidien sur le téléphone mobile montre qu’il est un sujet à l’ordre du jour. Pour reprendre les termes de l’AFOM , « Le mobile est devenu un véritable phénomène de société ». Cependant, l’apparition du natel ne constitue pas un évènement mythique comme les grandes inventions de la télécommunication au XIXe siècle qui ont transformé radicalement les conditions d’existence. Le natel a donné lieu avant tout à de nouveaux usages de communication : il a ainsi prolongé l’invention du téléphone filaire dont on avait déjà l’habitude, tout en révolutionnant les manières de communiquer et les comportements.

À entendre le GRIPIC , si l’on désire s’interroger concrètement sur ce que constitue aujourd’hui l’évidence du téléphone mobile, il faut d’abord s’interroger sur l’objet lui-même, sur le mobile en tant qu’objet. S’il est admis de considérer que la définition minimale d’un téléphone mobile est d’appeler et d’être appelé et ceci de manière « nomade », il vient de suite à l’esprit que le natel est d’emblée perçu par ses utilisateurs comme un objet multitâche. L’expression « se servir » de son téléphone mobile désigne toute une série d’usages que les gens décrivent souvent spontanément, en évitant parfois soigneusement de parler de la fonction d’appel et de réception d’appels. Au dire des personnes interrogées par l’AFOM, on se sert du téléphone mobile comme d’un « couteau suisse ». Il rend possible une multiplicités d’usages non téléphonés : le natel est aussi un réveil, un agenda, une montre, un appareil photo, une caméra… mais également une sorte d’archive de vie ambulante. Sans parler des nouvelles technologies qui se développent actuellement au Japon, où le natel devient outil caméléon, passant de porte monnaie électronique à ticket de transport, carte de crédit ou encore clef de maison. Selon nos chercheurs du GRIPIC, toujours, « La fonction supplémentaire, qu’elle soit photographique ou qu’elle soit répertoire, est précisément celle qui souvent, signe la relation que l’on entretien avec son téléphone mobile ».

Mobile ? Ces derniers nous proposent également de nous interroger sur l’apparente mobilité de cet appareil. En effet, si le natel est l’objet qui, dans nombre de discours est associé à la mobilité, il est aussi un objet qui a sa propre sédentarité, notamment dans l’univers privé : l’espace de la maison. N’avez-vous pas vous aussi un emplacement pour votre cellulaire, au milieu de la galaxie des autres petits objets du quotidien, comme vos clefs, votre sac ou votre manteau ? Dans bien des cas, le natel est à ce point sédentaire qu’il fait même l’objet de petits rituels domestiques significatifs de sorte que l’allumer au lever signe pour certains le début d’une journée de travail, l’éteindre avant de se mettre au lit signifie pour d’autres la fin de la celle-ci.

Le natel, tous les usagers le savent, c’est aussi un objet que l’on manipule. Dans les lieux publics, au travail ou bien chez soi, qui de nous ne s’est jamais surpris en train de tripoter inconsciemment ce petit appareil ? On l’allume ou plutôt on le remet en action, on ouvre son répertoire, on relit ses sms reçus, on en rédige un, on ouvre la fonction jeu, on regarde l’heure… Selon une étude effectuée pendant près d’un mois dans une gare française, on constaterait qu’une personne sur deux regarde son téléphone et l’utilise pour passer le temps d’attente. D’après l’avis du chercheur Julien Morel , nous aurions un rapport quasi charnel au téléphone : « Que dire en effet de ces caresses fréquentes, préhensions, contemplations qui visent la totalité de l’appareil ? Notons une préférence pour l’écran, surface interactive vivante, qui même manifestement propre, est nettoyée par un balayage du pouce ou de l’index ». Objet que l’on caresse, objet symbole qui nous rappelle que nous sommes reliés avec nos proches. Ces usages non téléphonés  permettent de faire du mobile un indispensable compagnon de route dans les moments d’attente pour occuper le vide. Ces usages sont également autant de nouvelles ressources dont nous disposons pour assumer nos apparences en public, au travail comme au milieu d’une foule anonyme.

Mon natel et moi : une histoire intime. Le téléphone mobile est un objet à ce point présent et intégré dans nos faits et gestes, que les manipulations n’étonnent plus personne, même si elles contribuent de façon non négligeable au théâtre des apparences, où l’enjeu est aussi de voir et d’être vu, de percevoir et d’être perçu. Nous terminerons sur ces conclusions écrites par le GRIPIC, qui à défaut de la faiblesse théorique de cet article sauront éveiller la réflexion de tout un chacun. « En somme, le téléphone mobile est l’instrument du lien à plusieurs titres. Il y a d’une part les liens nombreux que nous tissons autour de l’objet, qui font de lui une sorte de prolongement de nous, et, d’autre part, ceux qu’il nous permet de tisser avec d’autres personnes. On comprend l’intensité de l’investissement quasi fétichiste auquel peut prêter un objet qui permet en tous lieux d’avoir les Autres à portée de main et à portée de voix. Il faut d’ailleurs revenir sur les enjeux symboliques de ce geste : sélectionner un nom dans une liste, appuyer sur une touche et avoir retrouvé le lien par delà les temps divisés de chacun. Car c’est bien de cela qu’il s’agit dans l’objet fétiche -qu’il soit capable de servir activement de substitut à l’absence. »