Édito

Ce à quoi nous (ne) voulons (pas) ressembler

Didier Nieto

Ce qu’il y a d’embêtant avec les fêtes de fin d’années, c’est qu’une fois qu’elles sont terminées, ben on est tous plus gros de quelques kilos ! C’est inévitable. Heureusement, on a six mois avant que les beaux jours ne reviennent. Six mois pour retrouver la ligne et être beau en maillot de bain quand on va à la piscine. Vous me direz, et vous aurez raison de le faire, que dans ce genre de situation, le problème du poids n’en est qu’un parmi d’autres, car il est aussi très important d’avoir des pectoraux saillants pour les garçons et des cuisses fermes pour les filles (entre autres bien sûr). Parce que c’est vrai que si on ne ressemble pas aux messieurs et aux dames de la télé ou des affiches qu’on voit dans la rue, on se sent toujours un peu mal à l’aise lorsque le moment est venu d’enlever son t-shirt et son bermuda. Quand on y pense en fait, nos petits complexes ne sont finalement que le produit d’un conditionnement social, comme l’est notre conscience morale par exemple. Ce constat n’est pas nouveau bien évidemment. Mais il est parfois bon de le rappeler, ne serait ce que pour dénoncer une fois de plus les effets néfastes du culte de l’apparence idéale, notamment auprès des jeunes filles et des jeunes garçons.
Il n’y a pas si longtemps, deux magasins choisissaient des femmes ordinaires, de celles qu’il est possible de croiser par hasard en se promenant, pour figurer sur les affiches de leurs nouvelles campagnes publicitaires. Bel effort (ou joli coup de pub ?). Quoiqu’il en soit, ces affiches, au milieu d’autres mettant en scène des top-models aux attitudes provocatrices, étaient comme le chien égaré dans un jeu de quilles. Espérons que le jour où ce sera le contraire soit proche.

Commentaire

Les cadeaux de Noël : plaisir et galère à la fois

Noël approche à grands pas. Les rues ont vêtu leur habit de lumière et l’heure est à l’achat des cadeaux. Et une chose est sûre, si recevoir est (presque toujours) agréable, devoir offrir quand on n’a pas d’idées, c’est plus compliqué ! Certains magazines l’ont compris et les couvertures regorgent de « 839 idées cadeaux», « cadeaux de 1 à 1000 francs pour un Noël extraordinaire » ou encore « le cadeau qui fera plaisir à tous les coups ». Mais même avec de l’aide, ça n’est pas gagné ! En général, on offre à ceux qu’on aime et le but est avant tout de leur faire plaisir. Or faire plaisir, même quand on connaît bien la personne, ce n’est pas toujours facile.
Il y a d’abord ces gens « qui ont tout », comme nos parents. Quelques semaines avant Noël on essaie de savoir s’ils n’ont pas, par un heureux hasard, cassé ou perdu un objet indispensable. Si c’est le cas, on saute sur l’occasion et on le leur achète pour Noël dans l’espoir qu’ils ne l’aient pas fait d’ici là. Ou on leur demande s’ils n’ont pas besoin ou envie de quelque chose en particulier mais dans ce cas ils n’auront plus la surprise. Et l’effet de surprise est une des plus grandes joies de Noël. Quand arrive l’heure des cadeaux, après les interminables et trop copieux repas de famille, on retrouve tous notre âme d’enfant. On soupèse, on tâte, on secoue délicatement pour essayer de deviner ce qu’il y a à l’intérieur et pour repousser le moment de l’ouverture de quelques secondes. On met un certain suspense dans cette entreprise toujours très attendue quel que soit notre âge et quoiqu’on en dise. Mais parfois, une fois le cadeau ouvert, c’est la déception. Et là on doit faire semblant d’aimer ce qu’on a reçu. Surtout quand on sait que la personne à l’origine du présent s’est donné du mal et pense avoir choisi ce qui nous plaisait… Qui n’a jamais reçu cet horrible pull rouge et violet tricoté par tante Simone? Et quand on sait les heures qu’elle a passé dessus, on fait un grand sourire en la remerciant et on ne porte sa « création » que les dimanches où on va manger chez elle.
Contrairement à notre tante, il y a ceux qui préfèrent ne pas prendre de risques et nous offre, inlassablement, Noël après Noël, l’enveloppe contenant un billet de banque en nous disant : «comme ça tu achèteras ce que tu veux ». Pour les plus courageux d’entre eux, il y a les spécialistes de bons-cadeaux mais encore faut-il faire le bon dans un magasin qui convient… Si on offre un bon ou de l’argent, ça veut bien dire que l’on n’a pas d’idées, non ? Sans quoi on offrirait un objet, un habit, un petit voyage, … Bref, quelque chose de personnalisé. Ceci ne veut pas dire que l’on n’a jamais d’idées mais elles n’arrivent pas toujours au bon moment ainsi que les objets « parfaits ». En effet, il nous arrive de tomber, entre deux rayons, sur « le collier fait pour Lucie », par exemple. Or on est en août, son anniversaire était en mars et Noël n’est que dans quatre mois… Alors que fait-on ? Étant donné son prix, on ne peut pas le lui offrir « juste comme ça » et à Noël elle ne pourra plus le porter car il ne se verra pas avec ses gros pulls d’hiver. Ce collier est fait pour cette période et cette année ! C’est pourquoi il  faudrait que Noël soit tous les jours de l’année et pas seulement le 25 décembre. Non  pas pour que l’on s’offre des cadeaux tous les jours mais plutôt pour qu’on puisse en offrir à chaque fois qu’on en a l’occasion, sans raison particulière, surtout s’il s’agit d’un présent onéreux. Ainsi on offrirait toujours ce qui fait plaisir (du moins on le souhaite) et non pas des choses qu’on s’est forcé à acheter pour Noël car il fallait mettre des paquets sous le sapin. Alors, prêts à faire Noël dès qu’on en a l’opportunité ? Pourquoi pas ? À méditer !
Virginie Burion