Industrie

SALON DE L’AUTO, SALON DU FUTUR ?

Nous faisons l’expérience des problèmes climatiques considérables depuis quelques années déjà. Doucement mais sûrement, une prise de conscience se fait un peu partout et c’est sans surprise que cette année, le salon de l’auto de Genève joue la « carte verte » en mettant en avant des progrès technologiques qui prennent compte de l’environnement : véhicules à consommation réduite et moyens alternatifs de propulsion sont au goût du jour.

Les véhicules fonctionnant à partir de nouveaux carburants représentent le 6% des véhicules exposés et sont souvent des prototypes. Ces prototypes peuvent être des « shows cars », c’est à dire des véhicules qui publicisent seulement la marque et qui ne verront jamais le jour, mais aussi des « concept car » qui utilisent des technologies que nous retrouverons dans nos voitures de demain.

Les technologies développées sont multiples : certaines voitures fonctionnent en consommant du gaz naturel, d’autres ont des piles à combustible (avec comme carburant le bioéthanol ou l’hydrogène) et d’autres encore fonctionnent avec de la « bio-essence », qui est composée de déchets végétaux et qui ne demande aucune modification du moteur à benzine.

Les moteurs hybrides ou au gaz naturel étaient déjà présents l’année dernière, mais cette année, la nouveauté est au « bioéthanol ». Cette nouvelle est d’autant plus d’actualité que la semaine passée le parlement a autorisé la production de ce biocarburant en Suisse. Pour l’instant, l’objectif est de produire au moins 0.5% des 7 milliards de carburant consommé annuellement en Suisse. L’idée du Bioéthanol est intéressante dans la mesure où elle utilise de l’énergie renouvelable sous forme végétale. Les plus grands producteurs sont actuellement le Brésil et les USA. Au salon de Genève, vous trouverez notamment un véhicule de marque Ford fonctionnant à partir de ce nouveau carburant.

Mais les voitures « vertes » les plus présentes sont encore les hybrides, c’est à dire celles qui fonctionnent avec de l’électricité, mais aussi avec de la benzine. Celles-ci ne permettraient donc pas d’être entièrement indépendant des lobbies pétroliers, mais représentent tout de même une forme d’évolution intéressante du marché automobile.

Ces « nouvelles voitures » peuvent se trouver dans les stands des concessionnaires qui les ont développées (Peugeot, Opel,…), mais aussi dans les stands spéciaux conçus spécialement pour la présentation des nouvelles technologies de propulsion. Parmi ces stands, l’un d’eux est consacré au « gaz naturel » où vous pouvez trouver toutes formes d’informations. Sont présentées des voitures à gaz comme par exemple la FIAT Natural power, la Ford Focus break green power flexifluel (qui marche aussi avec de l’essence), la Citroën C3 1.4 GNV (la voiture la plus vendue en Suisse) et aussi une voiture de luxe comme la Mercedes Benz E200 Compresseur NGT. Un autre stand est celui de Gasmobil, Ecocar et E-mobile, qui exposent des voitures hybrides, à piles à combustible ou au gaz naturel.

Il semblerait qu’avec tout ce qui nous est proposé, il soit possible de rouler sans plus utiliser de benzine, mais hélas, un problème considérable vient entraver la démarche : il n’existe que très peu de stations équipées pour les véhicules alternatifs.  Ceci peut s’expliquer par la faible part du marché qui intéresse les véhicules à moteurs alternatifs qui n’est que de 1,3%. Ce n’est donc pas demain que nous deviendrons indépendants du « marché du pétrole », mais les choses tendent cependant à évoluer, comme nous le constatons au salon de Genève.

Les voitures à consommation réduite étaient aussi mises en avant dans chaque stand, pour montrer les efforts faits par les concessionnaires pour permettre de pouvoir rouler en consommant moins à ceux qui trouvent encore le moteur à benzine plus exaltant.

Pour se rendre compte de la « pollution » engendrée par chaque marque de voitures, nous avons choisi un model représentatif de chacune d’entre-elles et avons calculé un ratio en divisant les litres de benzine consommés par 100 km par les émissions de CO 2. Le résultat est très intéressant :

Classement écologique
Marque Modèle Emissions CO2 Consommation benzine/100 km Ratio
Mazda M3 162 6 0.037037037
Fiat Punto 145 5.5 0.037931034
Suzuki Swift 170 6.9 0.040588235
Citroën  C4 206 8.4 0.040776699
Mini One 138 5.7 0.041304348
Opel Corsa 190 7.9 0.041578947
BMW 325 Xi 238 9.9 0.041596639
Seat  Altea 187 7.8 0.04171123
Mercedes LLK 350 244 10.2 0.041803279
Golf VW 167 7 0.041916168
Volvo C70 217 9.1 0.041935484
Mitsubichi Colt 5 143 6 0.041958042
Smart For Two 112 4.7 0.041964286
Jeep Patriot 2,4 226 9.5 0.042035398
Peugeot 407 233 9.8 0.042060086
Hunday Silversky 145 6.1 0.042068966
Land Rover Free land 265 11.2 0.042264151
Nissan  Micra 175 7.4 0.042285714
Skoda  Fabia 163 6.9 0.042331288
Honda  Jazz 137 5.8 0.042335766
Lancia  Ypsilon 155 6.6 0.042580645
Toyota  Yaris 136 5.8 0.042647059
Renault Mégane 191 8.2 0.042931937
Ford Focus 146 7.4 0.050684932

Dans le classement présenté, la première place du podium revient à la Mazda M3, la seconde à la Fiat Punto et la troisième à la Suzuki Swift. Mis à par ça, pour l’anecdote, la Smart est la voiture qui actuellement émet le moins de CO2 à l’opposé des Land Rover qui elles sont en tête parmi les plus grands émetteurs! Alors avis aux consciencieux de l’environnement, lorsque vous investissez dans votre nouvelle voiture, restez vigilants !
L.G. et A.A.

Eclairage

Violence et handicap

La violence peut prendre de multiples formes. On parle de violence morale (ou mobbing), de violence physique ou encore de violence contre soi. Elle est, sous toutes ses formes, omniprésente dans les médias. Cet article va pourtant s’intéresser à un sujet rarement traité par les médias. La violence produite ou subie par les personnes handicapées reste effectivement tabou.
Pourquoi cette violence touchant les personnes ayant des incapacités reste-elle confinée aux milieux spécialisés ? Comment sensibiliser le public à ce problème ? Quelles sont les solutions proposées ?

Les risques pour les enfants handicapés à endurer des sévices physiques ou moraux sont sensiblement plus forts que pour les personnes n’ayant aucunes incapacités. Les recherches démontrent également que le taux annuel de violence est 1,7 fois plus élevé à l’égard des enfants handicapés. Ces affirmations mettent mal à l’aise. Non pas uniquement parce que c’est injuste, mais aussi car les personnes souffrant d’un handicap sont censées être égales de droit dans notre société. Or, ces déclarations nous prouvent le contraire. N’en est-t-il pas de même du fait que le sujet est très peu exposé dans les médias ? Il reste que, dans les centres spécialisés, on se rend compte que le problème s’avère bien réel. On sensibilise les jeunes handicapés à ces actions violentes. Il ne reste qu’à espérer que les milieux spécialisés feront campagne pour sensibiliser le public à ces abus. Remarquons encore qu’il n’existe pas, en Suisse, de statistiques concernant des actes de violences spécifiques aux personnes ayant un handicap. Les institutions nationales continuent donc de négliger ces graves agissements.

La violence produite par des personnes handicapées
Ce qui encore plus choquant (et tabou) que les actes de violences subits par les personnes ayant des incapacités, ce sont les violences commises par ces dernières. Les professionnels de centres qui prennent en charge des adolescents souffrants de handicap mental lourd doivent fréquemment faire face à des crises violentes. Lorsque des adolescents sont énervés, ils dirigent leur frustration le plus souvent contre eux-mêmes. Du fait qu’ils n’arrivent pas à exprimer et à maîtriser leurs émotions, ils se font du mal pour évacuer leurs traumatismes. Les professionnels qui s’occupent de ces jeunes handicapés doivent savoir les calmer et communiquer. Ces capacités doivent être particulièrement maîtrisées dans certains cas graves, comme les agressions sexuelles. Récemment, un homme de 28 ans souffrant d’un handicap mental a agressé une jeune fille dans un parc. Cet acte révèle un grand malaise. Le fait est que la sexualité frustrée de personnes ayant un handicap mental lourd peut provoquer de tels gestes. Les professionnels des centres spécialisés sont partagés quant aux solutions les mieux adaptées. Certains proposeraient aux personnes limitées intellectuellement des agences de rencontres avec des prostituées (ce qui existe déjà en Belgique). Cette possibilité pose évidemment un problème d’éthique. Comment savoir si les handicapés mentaux ne cherchent pas de l’affection et de la tendresse plus que le pur acte sexuel ? Il faudrait travailler au cas par cas, suggèrent les spécialistes. Car ces rapports physiques pourraient également les traumatiser. C’est pourquoi d’autres professionnels s’opposent strictement à cette voie. Ils proposeraient plutôt de sensibiliser les personnes ayant un handicap mental lourd à leur sexualité. Des cours d’éducation sexuelle seraient mis à disposition.

Le débat doit être lancé. Les centres spécialisés et le milieu médical doivent sensibiliser les populations à ces actes de violence qui font partie de la vie des personnes handicapées. Il est également nécessaire que les institutions nationales s’interrogent à ce sujet. On prétend, et on assure que les personnes handicapées sont égales en droit. Pourtant, différents points de cet article démontrent qu’une certaine partie de la population et diverses institutions n’agissent pas dans ce sens. Les spécialistes se sont mis d’accord sur une solution concernant la violence chez les personnes handicapées : le dialogue.
M.K.