Édito

Trouver logis à son pied n’est plus chose aisée…

Par Céline Rochat

Aujourd’hui, trouver un logement en ville n’est pas facile. Si à Lausanne et Neuchâtel, cela reste encore envisageable, le marché genevois est complètement bouché. A tel point que certaines personnes, si désireuses de trouver un toit dans cette ville cosmopolite, paient des chasseurs immobiliers pour leur dénicher la perle rare. Se loger en tant que salarié est donc devenu une véritable chasse au trésor qui peut durer longtemps. Mais qu’en est-t-il des étudiants?
Ces derniers ont en effet la tâche encore plus ardue. Avant d’espérer visiter quelques appartements éventuellement disponibles, ils doivent d’abord se mettre en quête d’une sorte de double, gentille personne qui sera d’accord de se porter garante pour le payement du loyer. Il faut aussi trouver la caution à déposer, une fois l’appartement trouvé, sur un compte bancaire. Une fois ces deux problèmes majeurs réglés, surgi alors la même chasse au trésor que pour les autres. Trouver la perle rare, qui vous plaît, ni trop grande ni trop petite, ni en plein centre ville, mais pas au milieu de la campagne non plus. Autant dire que pour les étudiants, c’est la galère.
Pour remédier à ces problèmes, quelques (infimes) solutions existent tout de même. A l’Université de Lausanne par exemple, le service des affaires socio-culturelles a pour mission de  trouver des logements qu’il puisse mettre à disposition des étudiants. Malheureusement, les propriétaires ne se pressent pas au portillon pour proposer des biens. Autre solution, faire partie de l’association pour le logement des jeunes en formation (ALF), qui a pour but de passer des contrats de confiance avec les propriétaires d’immeubles vides afin d’y loger des étudiants. Mais une fois encore, ce genre de denrées est très rare de nos jours, et seule une cinquantaine d’irréductibles propriétaires (contre 250 en 2002) sont encore sous contrat avec l’ALJF.
Dernière solution pour pallier au problème, la collocation. Déjà en bonne voie de développement, le film « l’auberge espagnole » lui a donné, lors de sa sortie et encore maintenant, un bon coup de pouce. Ce mode de vie est donc de plus en plus adopté par les étudiants qui y trouvent de nombreux  avantages: partage du loyer et des tâches ménagères, ne pas se retrouver seul tous les soirs dans une chambre sombre et vide, ou encore découvrir de nouvelles personnes, créer de nouvelles amitiés. Ce partage peut être très apprécié, mais peut aussi vite tourner au clavaire si un maniaque non fumeur et un tirailleur peu adepte du ménage et de l’ordre se retrouvent ensemble. Par conséquent, avant de signer avec un colocataire, prenez le temps de le connaître, vous vous éviterez sûrement bien des tracas!

Édito

Violences

par Deborah Sohlbank
Le terme « violence » est très évocateur, il en existe de nombreuses déclinaisons et je serais prête à parier que, pour la majorité d’entre elles, tout le monde peut se faire une idée de ce dont il s’agit. Voyez plutôt. Violence : verbale, physique, sexuelle, symbolique, conjugale, raciste, froide, sur soi-même. Oui, la plupart de ces appellations sont porteuses d’un certain sens et participent à l’imaginaire commun.
Nous les connaissons toutes, si ce n’est par une expérience plus ou moins proche, par le réseau incroyable de communication que sont les médias. Ceux-ci ont un rôle ambigu, voire double. En effet, ils ont joué (et jouent encore) un rôle clef indéniable dans le domaine de l’information. Certains sujets mis sur le tapis médiatique ont certainement contribué à des prises de décisions importantes. Mais il y a des thèmes qui sont parfois tellement délicats, qu’à force de jouer sur cette sensibilité, la violence ne s’en retrouve qu’alimentée et véhiculée plus largement par des facteurs dangereux : l’ignorance et sa vieille copine la peur. Tout ceci grâce à cette mode sans pitié du sensationnel gouverné par l’émotionnel, et derrière des termes très propres tels, justement « information »,  « débat », ou encore, «culture(s) ». Quand trop de bruit fait beaucoup de mal.   
« Violence froide » : voilà l’expression que je ne parviens pas identifier parmi la liste citée ci-dessus. Recherche Internet faite (l’ambiguïté des médias se retrouve aussi dans nos comportements), voici une définition de cette appellation qui doit d’abord passer par son contraire: « La violence chaude représente la violence visible dans la traite d’êtres humains, les viols, les coups…la violence froide est implicite et de ce fait, devient difficile à identifier, aussi bien par le corps social que par les victimes elles-mêmes. Son caractère destructeur et ses effets néfastes sur la personne humaine n’en sont pas moins présents. »
Violence invisible, donc, d’autant plus dangereuse qu’elle peut œuvrer sans le souci d’être dérangée avant un moment. Les « violences taboues » en font sûrement partie. Celles-ci résistent à notre réseau de communication qui n’a pas de frontière  pour se heurter au mur invisible de l’ « interdit de caractère religieux, moral ou social », cela dépend du moment. Quand le silence devient lourd et laisse faire.