Eclairage

Périodes d’examens : entre stress, pression et confiance en soi

Dans quelques jours, tous les étudiants vont entre dans la période de l’année qu’ils redoutent le plus (ou non ?). C’est un moment difficile à affronter, tant moralement que physiquement. Les étudiants doivent être capables de gérer le temps qui leur est imparti ainsi que les émotions qui les tiraillent. Tout étudiant qui se respecte a, au moins un jour dans sa vie, vécu le stress et la pression d’un examen. Pour parler d’un tel sujet, il faut tout d’abord comprendre les termes qu’il implique. Quelle est la différence entre le stress et la pression durant les périodes d’examens ? Quelles sont les implications de ces deux états d’âme ?

On peut trouver de nombreuses définitions en ce qui concerne le stress. Le dictionnaire «Le petit Larousse illustré» nous dit que le stress est un «ensemble de perturbations biologiques et psychiques provoqué par une agression quelconque sur un organisme(…)». On trouve également une définition dans  l’«Encyclopédie Encarta» : -Le stress tend progressivement à devenir synonyme d’émotions, le sens de ce dernier s’étant affaibli. Il peut provoquer des états d’anxiété, voire névrotiques-. «Le petit Larousse illustré» nous dit qu’être sous pression signifie : «déployer une grande activité, être sur le point de se mettre en colère».
On remarque que les définitions ne sont pas claires, tant ces termes sont abstraits et ambiguës. On retrouve tout de même un lieu commun é ces deux termes, qui sont les émotions. En effet, tout le monde a vécu, ou du moins connu une personne qui, pendant un examen, a totalement perdu ses moyens.

Dans l’opinion commune, le stress reflète quelque chose de négatif, qui nous pénalise, voire nous paralyse au moment crucial. A l’inverse, un étudiant qui se met volontairement la pression sera considéré comme plus performant. C’est ici que réside la grande différence entre stress et pression. Si le premier est incontrôlable (ou presque), le second part du sentiment de réussite à tout prix, d’exigence de soi. Non pas que quelqu’un qui subit le stress ne soit pas autant motivé, mais l’émotion dégagée par la pression est volontaire. Cependant, la mise sous pression extrême laissera immédiatement place au stress. C’est le revers de la médaille lorsqu’on a trop de poids sur les épaules. Mais que dire alors de l’étudiant qui, tellement paniqué par l’échec, repousse toujours au lendemain son travail, pour ne pas affronter ses angoisses ? Cette situation est très loin de celle de l’étudiant qui ne travaille pas assez tôt et qui se trouve dépasser par les événements.
Le premier cas dépasse largement le seul problème du stress. Il s’agit ici de confiance en soi, en ses compétences et capacités. L’étudiant préférera ne pas affronter son angoisse, même s’il doit échouer à ses examens, plutôt que de se donner corps et âme dans son travail pour ne finalement arriver qu’au même résultat. Cette dernière solution serait alors perçue non seulement comme un échec, mais surtout comme une incapacité à apprendre, et, par déduction, à faire des études ?

Je n’aurai pas la prétention de donner des solutions miracles aux étudiants qui souffrent de stress. La scientificité n’est pas le but de cet article.  Nous savons tous pertinemment qu’il faudra affronter les examens et leurs lots de tracas et ce, chaque année. La perpétuelle rengaine des professeurs qui nous répètent depuis des années que la seule solution miracle est de travailler tout au long de l’année suffit-il ? Car là est toute la difficulté : même en sachant sa matière par cœur, il est, pour certains, impossible de ne pas céder à la panique. Les personnes les moins sûres d’elles sont également les plus touchées par le stress. Il faudra, pour ces dernières, faire un travail énorme sur elles-mêmes. L’entourage universitaire aura également son rôle à jouer. Les professeurs peuvent aider ces étudiants en les rassurant, les collègues de cours  peuvent les aider à travailler.
Durant les périodes d’examens, il s’agit de se surpasser physiquement et mentalement, en gérant ses angoisses. Il n’est pas obligatoire d’être seul pour cela. Car, à l’université, n’apprenons-nous pas à travailler en communauté, à dépasser la seule dimension individuelle pour se soutenir les uns les autres dans les périodes de doute ?
M.K.

Révision de loi

Votations du 17 juin : la campagne houleuse de la 5e révision de l’AI

La campagne en vue des votations du 17 juin concernant la 5e révision de l’AI ne cesse de susciter de vives réactions. Quel sera l’impact de cette provocation sur le résultat des votations ? 1

Les votations du 17 juin ont pour objet la 5e révision de l’AI qui tend à deux buts principaux. D’une part, le projet vise à maintenir plus de personnes handicapées au sein d’un contexte professionnel. D’autre part, il ambitionne de réduire les dépenses de l’assurance invalidité de 498 millions de francs par an, jusqu’en 2026.
Afin de garder ou d’insérer les personnes handicapées dans la vie active et sur le principe de « la réinsertion avant la rente », la révision prévoit d’instaurer un système de détection et d’intervention précoce. Les premières démarches seraient effectuées à partir d’un mois d’absence de l’employé de son poste de travail, contre une année à l’heure actuelle. Par l’accélération de la procédure, il deviendrait envisageable pour l’employé de conserver l’emploi en question.

La réduction des dépenses de l’AI passe quant à elle par la suppression de plusieurs prestations parmi lesquelles on compte la suppression des rentes complémentaires versées aux conjoints en charge de la personne invalide. Le supplément de carrière, (c’est l’augmentation de la rente avec l’âge) ne serait plus assuré, de manière similaire au système régulant les salaires. Les indemnités journalières seraient refusées aux assurés n’ayant pas exercé d’activité lucrative avant une mesure de réadaptation. Finalement, la durée minimale de cotisation serait de 3 ans, contre un an aujourd’hui. De manière générale, la révision tend à la réduction du nombre de nouvelles rentes par une définition plus restrictive de l’invalidité dans le but de limiter les abus, ce qui engendrerait la prise en charge plus fréquente des personnes handicapées par les cantons ou les familles.

La campagne menée contre la 5e révision de la loi sur l’AI est nettement provocatrice. UNIA a en effet édité des cartes postales illustrant les conseillers fédéraux Christoph Blocher, Pascal Couchepin et Hans-Rudolph Mertz affectés de handicaps qui suscitent  de vives réactions. Les images ont été fortement diffusées du fait qu’elles ont été largement reprises par les médias, constituant ainsi un effet de pub important mais alimentant également la polémique.

La légitimité de tels procédés a en effet été vivement débattue puisqu’ils franchissent une limite particulière en touchant le droit à l’image, voir à la personnalité. Toutefois, aucune plainte n’a été déposée par l’un ou l’autre des conseillers affectés. Interrogé sur le sujet, Pascal Couchepin a déclaré : « J’ai la peau tannée ». Il faut noter encore que ce n’est pas la première fois que l’image d’un conseiller fédéral est utilisée lors d’une campagne. En 2003 par exemple, Joseph Deiss faisait l’objet d’une affiche qui dénonçait de front sa politique économique.

Une majorité des institutions travaillant en lien avec des personnes affectées d’un handicap est favorable à cette campagne référendaire. Elles promulguent le fait que celle-ci sensibilise l’opinion publique de manière efficace et qu’elle contient l’idée que le handicap peut toucher n’importe qui. De plus, les cartes postales vont au-delà de l’image « choc » puisqu’elles contiennent un message qui suscite une réflexion. Cette campagne n’obtient cependant pas l’approbation unanime du milieu. Marc Suter, conseiller national radical biennois et handicapé lui-même, en est l’illustration. Selon lui, cette campagne dessert l’intégration des personnes handicapées à la vie sociale en instrumentalisant l’image des invalides. Il considère que « le message est très négatif », car « la seule chose qui saute aux yeux, c’est le handicap ». M. Suter dénonce donc la méthodologie des référendaires et soutient le contenu de la révision, tout en reprochant également à l’UDC d’assimiler les profiteurs aux réels invalides.

Une autre réaction négative à la campagne a été émise par la chanteuse Vanessa Grand, handicapée. Son corps a en effet été utilisé dans le photomontage illustrant Hans-Rudolf Merz en chaise roulante, alors qu’elle n’avait pas été consultée sur le sujet. Selon le site de la TSR, celle-ci a l’intention d’entamer une procédure judiciaire.

L’aspect provocateur de cette campagne, qui visait une prise de conscience de l’opinion publique, pourrait être défavorable à ses initiateurs si d’autres attaques lui sont adressées. Au final, ce sera la tâche de la population de dépasser l’effet « choc » de ces images et de mener sa propre réflexion sur le sujet. Une chose paraît clair cependant ; si la révision venait à être acceptée, les personnes handicapées et leur entourage seraient les premières victimes de la réduction des rentes, alors que les profiteurs trouveront toujours un moyen d’abuser du système, quel qu’il soit.
S.B.
1 Sources : édition du journal «Le Temps» 01.05.2007