Révision de loi

Votations du 17 juin : la campagne houleuse de la 5e révision de l’AI

La campagne en vue des votations du 17 juin concernant la 5e révision de l’AI ne cesse de susciter de vives réactions. Quel sera l’impact de cette provocation sur le résultat des votations ? 1

Les votations du 17 juin ont pour objet la 5e révision de l’AI qui tend à deux buts principaux. D’une part, le projet vise à maintenir plus de personnes handicapées au sein d’un contexte professionnel. D’autre part, il ambitionne de réduire les dépenses de l’assurance invalidité de 498 millions de francs par an, jusqu’en 2026.
Afin de garder ou d’insérer les personnes handicapées dans la vie active et sur le principe de « la réinsertion avant la rente », la révision prévoit d’instaurer un système de détection et d’intervention précoce. Les premières démarches seraient effectuées à partir d’un mois d’absence de l’employé de son poste de travail, contre une année à l’heure actuelle. Par l’accélération de la procédure, il deviendrait envisageable pour l’employé de conserver l’emploi en question.

La réduction des dépenses de l’AI passe quant à elle par la suppression de plusieurs prestations parmi lesquelles on compte la suppression des rentes complémentaires versées aux conjoints en charge de la personne invalide. Le supplément de carrière, (c’est l’augmentation de la rente avec l’âge) ne serait plus assuré, de manière similaire au système régulant les salaires. Les indemnités journalières seraient refusées aux assurés n’ayant pas exercé d’activité lucrative avant une mesure de réadaptation. Finalement, la durée minimale de cotisation serait de 3 ans, contre un an aujourd’hui. De manière générale, la révision tend à la réduction du nombre de nouvelles rentes par une définition plus restrictive de l’invalidité dans le but de limiter les abus, ce qui engendrerait la prise en charge plus fréquente des personnes handicapées par les cantons ou les familles.

La campagne menée contre la 5e révision de la loi sur l’AI est nettement provocatrice. UNIA a en effet édité des cartes postales illustrant les conseillers fédéraux Christoph Blocher, Pascal Couchepin et Hans-Rudolph Mertz affectés de handicaps qui suscitent  de vives réactions. Les images ont été fortement diffusées du fait qu’elles ont été largement reprises par les médias, constituant ainsi un effet de pub important mais alimentant également la polémique.

La légitimité de tels procédés a en effet été vivement débattue puisqu’ils franchissent une limite particulière en touchant le droit à l’image, voir à la personnalité. Toutefois, aucune plainte n’a été déposée par l’un ou l’autre des conseillers affectés. Interrogé sur le sujet, Pascal Couchepin a déclaré : « J’ai la peau tannée ». Il faut noter encore que ce n’est pas la première fois que l’image d’un conseiller fédéral est utilisée lors d’une campagne. En 2003 par exemple, Joseph Deiss faisait l’objet d’une affiche qui dénonçait de front sa politique économique.

Une majorité des institutions travaillant en lien avec des personnes affectées d’un handicap est favorable à cette campagne référendaire. Elles promulguent le fait que celle-ci sensibilise l’opinion publique de manière efficace et qu’elle contient l’idée que le handicap peut toucher n’importe qui. De plus, les cartes postales vont au-delà de l’image « choc » puisqu’elles contiennent un message qui suscite une réflexion. Cette campagne n’obtient cependant pas l’approbation unanime du milieu. Marc Suter, conseiller national radical biennois et handicapé lui-même, en est l’illustration. Selon lui, cette campagne dessert l’intégration des personnes handicapées à la vie sociale en instrumentalisant l’image des invalides. Il considère que « le message est très négatif », car « la seule chose qui saute aux yeux, c’est le handicap ». M. Suter dénonce donc la méthodologie des référendaires et soutient le contenu de la révision, tout en reprochant également à l’UDC d’assimiler les profiteurs aux réels invalides.

Une autre réaction négative à la campagne a été émise par la chanteuse Vanessa Grand, handicapée. Son corps a en effet été utilisé dans le photomontage illustrant Hans-Rudolf Merz en chaise roulante, alors qu’elle n’avait pas été consultée sur le sujet. Selon le site de la TSR, celle-ci a l’intention d’entamer une procédure judiciaire.

L’aspect provocateur de cette campagne, qui visait une prise de conscience de l’opinion publique, pourrait être défavorable à ses initiateurs si d’autres attaques lui sont adressées. Au final, ce sera la tâche de la population de dépasser l’effet « choc » de ces images et de mener sa propre réflexion sur le sujet. Une chose paraît clair cependant ; si la révision venait à être acceptée, les personnes handicapées et leur entourage seraient les premières victimes de la réduction des rentes, alors que les profiteurs trouveront toujours un moyen d’abuser du système, quel qu’il soit.
S.B.
1 Sources : édition du journal «Le Temps» 01.05.2007

Édito

Apprivoiser son stress : devise de l’homme moderne.

Par Zoé Decker

Il y a 50 ans, le mot « stress » commençait à peine à être connu. Maintenant, c’est une réalité que plusieurs considèrent comme un problème “normal“ de la vie moderne. Le stress est le lot quotidien d’une majorité de personnes dans leur travail, mais il atteint également les enfants, les adolescents et les personnes âgées.

Le stress est un état de tension chronique (à la fois physique et psychique) qui provient d’une façon inadéquate de gérer la pression (psychique) pendant une période prolongée. Accélération du rythme cardiaque, indigestion, maux de tête quotidiens, lassitude, anxiété, insomnie ou ulcères d’estomac, voilà autant de manifestations possibles de ce que nous nommons le stress, un phénomène généralement considéré comme négatif. Pourtant, le stress peut aussi être positif puisqu’il s’agit d’une réponse de notre corps pour résister ou s’adapter à une pression. C’est lorsque cet état de tension devient envahissant et qu’il dépasse les capacités de l’organisme à y faire face, qu’il risque de causer des dommages sur la santé.

Il est certain qu’un même événement ne provoque pas une réaction similaire de stress chez tous les individus. Les réponses de chacun dépendront d’un grand nombre de facteurs comme le tempérament, le vécu, l’expérience et la capacité d’adaptation. Cependant, un stress intense, subi de façon prolongée ou répétitive, causera un affaiblissement du système immunitaire et augmentera la vulnérabilité physique et psychologique.
Certains indicateurs de stress sont si familiers qu’ils deviennent difficiles à détecter : tensions musculaires, insomnie ou colères peuvent faire partie de la routine. En revanche, lorsque la situation se détériore, les signes paraissent plus clairs. On parle également de perturbations dans les habitudes de vie telles qu’une plus grande consommation de caféine et d’alcool ou la diminution de l’appétit.

À l’heure actuelle, chacun de nous a pu utiliser le mot «stress» pour définir ce qu’il ressentait à un moment ou un autre de son existence, il est très courant d’appliquer ce terme à toutes sortes de situations de la vie autant publiques que privées.
La définition du stress est souvent liée au concept de performance. Néanmoins, le lien entre ces deux notions n’est pas si évident et ne trouve pas de réel consensus. En effet, pour certains individus, le stress est essentiel à leur performance, il accroît leurs chances de mener à terme ce qu’ils ont entrepris. Selon ces derniers, cet état de tension serait la condition sine qua non de leur réussite socioprofessionnelle. Pour d’autres, le stress enraye leurs capacités et les empêche de mener à bien ce qu’ils ont entrepris.

Au cours de la vie, plusieurs événements peuvent contribuer au stress, l’arrivée de la retraite, les changements liés au rôle social et aux responsabilités familiales et les préoccupations financières… Parfois, même des petits tracas quotidiens comme les embouteillages créent à la longue des tensions importantes et donnent l’impression de perdre le contrôle sur son existence. De ce fait, des quantités de thérapies anti-stress ont vu le jour sur le marché des services de la santé. Le stress devient l’ennemi qu’il faut combattre à tout prix pour pouvoir accéder à une vie meilleure.

Pour améliorer notre bien-être quotidien, il s’avère bénéfique de prendre conscience de notre niveau de stress et d’apprendre à mieux y faire face.
On ne peut plus ignorer le stress ou simplement le tolérer en attendant que la situation devienne moins exigeante.