Evénement

Fête de l’Uni à Neuchâtel

La nuit du 16 au 17 mai 2007 à Neuchâtel, a vu danser et festoyer les quelques 12000 fêtards venant des quatre coins de la Suisse romande, malgré la pluie battante. Le jeudi 17, aux aurores, Lorin Thorax et son équipe de bénévoles se retrouvent pour ranger les patinoires, qui ont souffert de la foule présente quelques heures auparavant. Entre deux cantines à démonter, il explique ce que beaucoup de gens ignorent.

Lorin, vous êtes Président de la Fête de l’Uni, pouvez-vous nous parler de l’évolution de cet événement ces dernières années ?
À vrai dire, c’est la cinquième année que je suis président du comité d’organisation. Et depuis 2003, passablement de choses ont changées. Tout d’abord le site, qui s’est modifié pour pouvoir accueillir de plus en plus de monde. Nous sommes passé d’une seule patinoire, au complexe des patinoires du littoral dans son ensemble en utilisant également de mieux en mieux les espaces extérieurs. L’évolution de la fréquentation est passée du simple au double en trois éditions, soit de six à douze mille personnes entre 2003 et 2005 ce qui a évidemment posé beaucoup de questions quand à l’aménagement du site. D’autre part, et c’est a mon avis l’une des raisons de cet engouement, la programmation a été adaptée aux besoins et aux désirs du public. Une scène Rock digne de ce nom a vu le jour et cet espace nous a permis de toucher un plus large public et a créé autour de la Fête de l’Uni une certaine « aura » médiatique avec la venue de têtes d’affiches internationales (groupes Rock et DJ’s)  tout en restant dans un registre simple mais efficace. Bien évidemment, l’augmentation de la surface, des infrastructures et du nombre de visiteur demande de la main d’œuvre supplémentaire ce qui a conduit le comité à devoir s’entourer de nombreux bénévoles, ce qui crée la encore une affluence supplémentaire puisque les bars sont actuellement tenus par des étudiants provenant de tout le canton et la meilleure publicité que nous ayons reste le bouche-à-oreille. En parlant d’évolution, il est encore à souligner que le comité d’organisation se modifie régulièrement et que chaque secteur voit intervenir de nouvelles  personnes sans expériences à la base, mais avec énormément de motivation, et c’est peut-être a cela que tiennent les changements fulgurants de la Fête de l’Uni. Tout ou presque est remis en question chaque année, ce qui donne une dynamique très forte à l’organisation.

Comment décririez-vous La Fête de l’Uni en termes de chiffres ?
Actuellement : 12000 personnes sur le site le soir de la fête, 300 bénévoles qui travaillent le soir de la Fête, 60 personnes qui se dévouent durant les trois mois précédents la fête pour la vingtaine de membres du comité qui pensent la fête depuis le mois de septembre. En terme de sécurité, nous avons l’un des système les plus efficace et renforcé pour ce genre d’événement avec le présence de plus de 85 agents de sécurités sans compter le personnel médical, les pompier etc…
Un pouvoir publicitaire relativement étoffé, avec  pas moins de 10 000 flyers et autant de brochures, ainsi que 5000 affiches.
La fête de l’uni c’est également plus de 6000 litres de bières écoulés dans une quinzaine de bars et 5 ambiances différentes.  C’est aussi le plus grand dancefloor de Suisse romande avec plus de 4500 personnes dans la grande patinoire et évidemment la plus belle fête estudiantine du monde mais ici mon avis est très subjectif…

Et au niveau des recettes…

Les recettes sont uniquement assurées par les sponsors, les bars et les entrées. Nous avons du légèrement augmenter le prix des entrées ces dernières années pour pouvoir assurer la pérennité de la Fête car il faut être conscient que plus la Fête grandit, plus les charges augmentent et il est impossible de garder des prix d’entrée bas tout en offrant des infrastructures complexes et de qualité. Par contre, les prix des boissons n’ont pas changés, malgré l’augmentation de prix de nos fournisseurs, car nous voulons rester une fête abordable pour un public d’étudiants avant tout. Et pouvoir se rendre à une fête de cette ampleur pour 16.- avec concerts et Dj’s internationaux, ce n’est pas cher payé !
On peut donc dire, mais cela dépend des années  qu’environ 40% des recettes proviennent des entrées, 40% des bars et les 20 % restant des sponsors. Je tiens quand même a signaler que les recettes dégagées par le Fête de l’Uni sont reversées à la Fédération des Etudiants Neuchâtelois pour alimenter les fonds d’aide direct aux étudiants et que toute l’organisation de la Fête de l’Uni est bénévole. Notre seul leitmotiv est de prendre du plaisir à organiser la Fête et de s’amuser.

Peut-on parler d’un succès en 2007 ?
Oui bien sûr ! Avoir eut une telle affluence malgré la pluie qui tombait c’était inespéré ! Et de plus les gens ont consommé autant voir plus que les autres années. On peut effectivement parler de succès car nous avons remarqué que le temps n’est pas un facteur déterminant pour le bon déroulement de la Fête de l’Uni. De plus, malgré le monde présent, il n’y a pas eut de gros problèmes, que ça soit au niveau de la sécurité, médical, ou propre à l’organisation. La programmation nous a plus que satisfait de part sa qualité et l’ambiance qui en découlait. La nouveauté de cette année avec une salle dédiée à la musique éléctro a été l’un de points les plus positif de cette édition. Les échos qui nous viennent du public sont vraiment positifs et c’est par ce biais que le comité tire toute sa motivation et sa fierté.

Vous avez misé sur le caractère écologique cette année, le public et vos bénévoles ont-ils joué le jeu ?
Oui dans la majorité des cas. Les bénévoles ont très bien trié derrière leurs bars et c’est ce qui représente les plus gros volumes de déchets. Le public a pour sa part relativement bien joué le jeu pou ce qui était du PET mais un peu moins pour l’alu. Il est clair que nous continuerons sur cette voie pour les prochaines éditions, car les gens doivent aussi prendre de nouvelles habitudes. Mais globalement cette expérience a été très positive, les gens commencent à être sensible aux problèmes environnementaux et la problématique du développement durable est très en vogue en ce moment, il était donc naturel que nous mettions à disposition les infrastructures pour aller dans ce sens. À savoir que toutes les poubelles ont été triées par une équipe après la Fête…

Consacrez-vous beaucoup de votre temps pour organiser un événement de cette ampleur ?
Beaucoup de temps et beaucoup d’énergie ! Mais ça en vaut la peine. La Fête de l’Uni ce n’est pas seulement une date par année. Le comité d’organisation se réunit dès le mois de septembre deux fois par mois et une fois par semaine dès le mois de mars. Il y a passablement de choses à mettre en place pour une telle organisation et les gens ne s’en rendent pas toujours compte. La recherche de sponsors et de fournisseurs, la négociation des contrats, le marketing et les supports publicitaires, la prospection pour la programmation, la mise en place de toute l’infrastructure du site, des scènes, la décoration, les séances avec les autorités de la ville etc… ne sont que quelques points essentiels mais ils y en a encore beaucoup d’autres. Mon rôle est essentiellement de coordonner tous les secteurs. En ne comptant que les séances, où le but est de mettre en commun les différentes idées, informations et décisions de chaque membre du comité, nous pouvons compter par personnes environ 80 heures de travail. Cela est sans compter le travail à faire à côté pour que les propositions aboutissent à quelque chose de concret. Donc ce n’est que la pointe de l’iceberg (…). Le temps passé à la préparation de la Fête est difficilement quantifiable car nous préparons la Fête un peu tout le temps et partout. Comme je l’ai déjà dit, cela doit rester un plaisir avant tout.

Quels sont les secrets de fabrication d’une fête ?
De la motivation, des idées, la tête sur les épaules et une bonne équipe. L’ambiance au sein du comité est déterminante puis viennent s’ajouter à cela les conseils des nos aïeux, une petite dose de folie avec un regard posé et beaucoup d’énergie. Mais il n’y pas de recette miracle, à mon avis beaucoup de facteurs ne sont pas du ressort direct de l’organisateur.

Prévoyez-vous des changements quant à la prochaine édition ?
Personnellement pas, car je vais quitter le comité pour raison d’études. Mais comme chaque année depuis environ 4 éditions, le site ne devrait pas trop changer, par contre, je ne cache pas qu’il pourrait y avoir de belles surprises au niveau des animations et de la programmation. La salle Rock risque d’être quelque peu remaniée et la grande salle pourrait peut-être se voir encore plus belle et plus animée. Une chose est sûre, la Fête de l’Uni ne s’agrandira pas, nous avons atteint la capacité maximale du site des patinoires et à moins d’investir la Maladière, il n’est pas prévu d’augmenter le nombre de visiteurs possible. Par contre, les efforts sont fournis  pour faire une fête de meilleure qualité en termes d’infrastructures d’accueil, de programmation et de qualité de services. Dans ce sens là, la fête de l’Uni va continuer à évoluer et réserve encore passablement de surprises…
Julius Weber

Eclairage

Périodes d’examens : entre stress, pression et confiance en soi

Dans quelques jours, tous les étudiants vont entre dans la période de l’année qu’ils redoutent le plus (ou non ?). C’est un moment difficile à affronter, tant moralement que physiquement. Les étudiants doivent être capables de gérer le temps qui leur est imparti ainsi que les émotions qui les tiraillent. Tout étudiant qui se respecte a, au moins un jour dans sa vie, vécu le stress et la pression d’un examen. Pour parler d’un tel sujet, il faut tout d’abord comprendre les termes qu’il implique. Quelle est la différence entre le stress et la pression durant les périodes d’examens ? Quelles sont les implications de ces deux états d’âme ?

On peut trouver de nombreuses définitions en ce qui concerne le stress. Le dictionnaire «Le petit Larousse illustré» nous dit que le stress est un «ensemble de perturbations biologiques et psychiques provoqué par une agression quelconque sur un organisme(…)». On trouve également une définition dans  l’«Encyclopédie Encarta» : -Le stress tend progressivement à devenir synonyme d’émotions, le sens de ce dernier s’étant affaibli. Il peut provoquer des états d’anxiété, voire névrotiques-. «Le petit Larousse illustré» nous dit qu’être sous pression signifie : «déployer une grande activité, être sur le point de se mettre en colère».
On remarque que les définitions ne sont pas claires, tant ces termes sont abstraits et ambiguës. On retrouve tout de même un lieu commun é ces deux termes, qui sont les émotions. En effet, tout le monde a vécu, ou du moins connu une personne qui, pendant un examen, a totalement perdu ses moyens.

Dans l’opinion commune, le stress reflète quelque chose de négatif, qui nous pénalise, voire nous paralyse au moment crucial. A l’inverse, un étudiant qui se met volontairement la pression sera considéré comme plus performant. C’est ici que réside la grande différence entre stress et pression. Si le premier est incontrôlable (ou presque), le second part du sentiment de réussite à tout prix, d’exigence de soi. Non pas que quelqu’un qui subit le stress ne soit pas autant motivé, mais l’émotion dégagée par la pression est volontaire. Cependant, la mise sous pression extrême laissera immédiatement place au stress. C’est le revers de la médaille lorsqu’on a trop de poids sur les épaules. Mais que dire alors de l’étudiant qui, tellement paniqué par l’échec, repousse toujours au lendemain son travail, pour ne pas affronter ses angoisses ? Cette situation est très loin de celle de l’étudiant qui ne travaille pas assez tôt et qui se trouve dépasser par les événements.
Le premier cas dépasse largement le seul problème du stress. Il s’agit ici de confiance en soi, en ses compétences et capacités. L’étudiant préférera ne pas affronter son angoisse, même s’il doit échouer à ses examens, plutôt que de se donner corps et âme dans son travail pour ne finalement arriver qu’au même résultat. Cette dernière solution serait alors perçue non seulement comme un échec, mais surtout comme une incapacité à apprendre, et, par déduction, à faire des études ?

Je n’aurai pas la prétention de donner des solutions miracles aux étudiants qui souffrent de stress. La scientificité n’est pas le but de cet article.  Nous savons tous pertinemment qu’il faudra affronter les examens et leurs lots de tracas et ce, chaque année. La perpétuelle rengaine des professeurs qui nous répètent depuis des années que la seule solution miracle est de travailler tout au long de l’année suffit-il ? Car là est toute la difficulté : même en sachant sa matière par cœur, il est, pour certains, impossible de ne pas céder à la panique. Les personnes les moins sûres d’elles sont également les plus touchées par le stress. Il faudra, pour ces dernières, faire un travail énorme sur elles-mêmes. L’entourage universitaire aura également son rôle à jouer. Les professeurs peuvent aider ces étudiants en les rassurant, les collègues de cours  peuvent les aider à travailler.
Durant les périodes d’examens, il s’agit de se surpasser physiquement et mentalement, en gérant ses angoisses. Il n’est pas obligatoire d’être seul pour cela. Car, à l’université, n’apprenons-nous pas à travailler en communauté, à dépasser la seule dimension individuelle pour se soutenir les uns les autres dans les périodes de doute ?
M.K.