Hockey sur glace

Championnat du Monde de Hockey sur glace à Moscou. Petit tour d’émotion:

En jetant un rapide coup d’oeil dans le rétroviseur des coeurs helvétiques, on peut distinguer les silhouettes de l’espérance, de la joie, de la fierté, mais également celles de l’incompréhension, de l’indignation, de la peine et de la déception. Bilan d’un parcours mitigé.

L’incompréhension pour commencer, face au choix du sélectionneur national de ne pas retenir les meilleurs pointeurs du championnat suisse. Reto von Arx et Michel Riesen, à nouveau en disgrâce aux yeux de Ralf Krüeger, n’ont pas fait le déplacement à Moscou aux côtés d’une sélection qui manque pourtant terriblement d’arguments offensifs.
L’espérance à l’entame de ce tournois, car après plusieurs années à batailler pour une place dans le dernier carré, aux côtés des ténors de la discipline, les fans de l’équipe à croix blanche peuvent légitimement rêver d’un exploit.
Malheureusement, la loi du sport amène rapidement l’indignation. Aux vues des piètres prestations, livrées face aux modestes équipes de Lettonie et d’Italie et surtout lors de la déconvenue subie contre la Suède. Au terme de ce tour préliminaire, la Suisse peut se targuer de figurer au dernier rang, à égalité avec l’Ukraine, du nombre de but marqués: seulement 4 en 3 matchs!
Le tour intermédiaire n’écartera pas les inquiétudes perçues depuis l’ouverture de ce tournois. Une large défaite face à une Russie dominatrice sur ces terres, une autre plus étriquée contre une Finlande toujours aussi solide défensivement et une victoire méritée sur des Danois déjà heureux d’être présents à ce niveau.
La joie et la fierté, tout de même, à chaque fois que retenti l’hymne national dans la Khodynka aréna, alors que s’élève lentement le drapeau rouge à croix blanche. Pour souvenir, celui entendu au terme de la rencontre face au Danemark, significatif de qualification pour les quarts de finales. Hymne trop peu entendu, somme toute, pour permettre de réellement satisfaire l’attente des supporters Suisses!
Trop tôt, Rick Nash et l’équipe à la feuille d’érable sont venus mettre un terme aux espoirs, peut-être fous, mais tout de même présent, des supporters Helvètes, en infligeant une véritable humiliation à Krüeger et sa bande. Score final 5-1. A force de basé son jeu sur une stratégie ultra-défensive, la Suisse en est devenue incapable de marquer.
Une nouvelle fois stoppée à ce stade de la compétition (pour la 6ème fois en 10 ans), la Suisse semble se heurter à un plafond de verre de plus en plus infranchissable.
Certes les objectifs comptables sont atteint, un résultat semblable aux championnats du monde 2008 à Québec et Halifax et nous serons qualifiés pour les Jeux-Olympiques de Vancouver. Mais en repensant à ce parcours, le sentiment prédominant reste la déception. N’y a-t-il pas mieux à espérer pour une équipe aussi régulière à ce stade de la compétition? Et si oui, que faut-il changer pour tenter de gravir un nouvel échelon?
S.G.

Théâtre

L’Ardeur et l’amour

Viviana von Allmen
L’immigration compte parmi les rêves de tout être humain désespéré face à un sombre futur. C’était le sort de milliers d’irlandais sur les vastes terres du continent américain aux années 30.
Mettant en scène  « Une lune pour les Déshérités » Robert Bouvier  a à priori su, avec peu d’accessoires et beaucoup d’effet, donner au texte de Eugène O’Neill tout son relief.
Entouré dans cette démarche par des comédiens chevronnés, Yves Adam, Michel Baudinat, Anne Benoit, Jean-Quentin Châtelain et  Olivier Nicola, le metteur en scène a traduit par des images fortes l’univers perturbé d’Eugène O’Neill.
La pièce, met  en lumière les contours d’une dure réalité, ce qu’a su faire avec talent Robert Bouvier  dans sa mise en scène. Car même si cette vie  nous semble lointaine et dépassée, la situation pourrait se dérouler ici et maintenant.
Sur la scène du Théâtre Palace, des atmosphères pénétrantes laissent le spectateur,dubitatif, le guidant de la froide ambiance familiale chargée, à la découverte de sentiments d’amours non avoués.
L’imminent départ du fils Mike, qui ira tenter fortune ailleurs, rend encore plus pathétique la situation de Josie qui va se retrouver seule avec son père. Le scène des adieux oppose Mike qui prie pour sa sœur et elle le traitant de faible tout en lui donnant  la sacoche de leur père et 6 dollars pour le voyage.
Lorsque le père se rend compte de la fuite de son dernier fils, en plein travaux des champs il se répand en injures et fini à sa manière de se préoccuper de l’avenir de Josie en élaborant un plan de mariage avec James, le propriétaire de la ferme.
Ce dernier, personnage fortement perturbé à la suite du décès de sa mère, mène une vie de bâton de chaise. Il profite pour semer la discorde avec le propriétaire de la ferme d’à côté. Question de cochons et cochonneries. Mr. Harder fait irruption dans le domaine des Hogans mais, père et fille en parfaite harmonie de propos le font tomber dans un piège et Harder repart désorienté, probablement en proie à un fort sentiment de vengeance. La vielle contrainte entre le riche voisin et le fermier fait sortir à Phil un récit déchirant  «La vôtre est une terre arrosée par la sueur des veuves et les larmes des orphelins déshérites» 
Mais au delà des pouvoirs de propriété, Phil provoque le rendez vous secrètement espéré de tous, qui permettra à James de se déclarer à Josie.
Le moment d’apothéose de la pièce, par une nuit de clair de lune, montre un James complètement abandonné dans son amour platonique  pour Josie au travers duquel il va trouver la rédemption.          
La force des mots est telle, la sensibilité des comédiens d’une puissance rare, toujours perceptible, à fleur de sens. Ceux-ci se couvrent et se découvrent, l’ambiance est chaleur  et oppression.
« Une lune pour les Déshérités » est une pièce de théâtre qui montre une cruelle réalité de la lutte des humains sur une terre étrangère.