Commerce

Gérer la Vague Expo 02 : un pari difficile

Michel Stangl est le tenancier de l’Hôtel de Commune de Dombresson (NE). Avant tout c’est un grand Chef de restauration gastronomique promu 16 / 20 par le Gault-Millau. Après cinq ans,  il nous explique comment il a vécu, en tant qu’hôtelier de la région, la vague Expo 02 et les retombées économiques qui s’en suivirent. Il nous reçoit dans la salle de banquets de son établissement…
Propos recueilli par: Tristan Barrabas

Michel Stangl, pouvez-vous m’expliquer les changements que vous avez opérés dans votre établissement en vue de l’Expo 02 ?
On a commencé par une mise a niveau technique de certains appareils. Par exemple, une machine à café, dans laquelle j’ai investit 25’000 francs ou encore l’installation d’une sécurité incendie plus appropriée.
J’ai aussi augmenté mon personnel en engageant quatre collaborateurs pour couvrir une plage horaire de 8h00 à 2h00 du matin. Mais les changements les plus conséquents consistent en de nombreux travaux dans la partie hôtel ; comme la construction d’un nouvel escalier et l’aménagement de chambres dont le soin et le confort ont été grandement améliorés.

En vous tenant à une large échelle, pouvez-vous me dire à combien s’élèvent les frais des travaux entrepris dans l’Hôtel de Commune ?
Plus de 100’000 francs pour les mises à niveau techniques dans la partie « cuisine » et l’installation d’un meilleur système de sécurité d’incendie.
600’000 francs pour la partie rénovatrice de l’hôtel, c’est-à-dire un nouvel escalier et l’aménagement des chambres. En plus, j’estime à 200’000 francs la somme que j’ai payée  pour le reste des changements et le salaire des nouveaux employés.
J’ai encore reçu une  subvention de 90’000 francs par l’ECAP.
Au final, j’ai investit près d’un million de francs dans mon établissement en vue de l’accueil des visiteurs de l’Expo 02.

Pouvez-vous chiffrer le nombre de visiteurs de l’Expo qui ont résidé dans votre hôtel ?
Je n’ai eu que peu de visiteurs durant les trois premiers mois de l’évènement. En revanche, les trois mois suivants (Août, Septembre, Octobre) j’ai constaté une augmentation de 60 nuitées par mois.
Mais hormis les visiteurs, j’aurais aussi pensé accueillir des clients collatéraux, qui travaillaient à l’Expo.

Avez-vous atteint vos objectifs financiers durant l’Expo ?
Non.

Qu’est ce qui a manqué alors ?
Environ 20 % (200’000.- CHF) de rentrée financière sur l’année pour couvrir l’investissement total. Par ailleurs ma démarche implicite pour me créer une nouvelle clientèle, qui reviendrait même après l’Expo n’a pas fonctionné.

Est-ce que la pérennité de l’entreprise a été mise en péril ?
Oui.

Quels secteurs auraient du rapporter plus pour combler ce manque ?
Les chambres, les petites restaurations post-expo du soir.

Avez-vous du licencier alors du personnel ?
Oui les quatre nouveaux membres ont été renvoyés après les trois premiers mois.

Y-a-t-il tout de même eut augmentation du chiffre d’affaire en 2002?
Oui. Mais j’ai eu une détérioration des rendements car en augmentant le chiffre d’affaire de 10 % j’ai augmenté les charges de 40 %.

Pourriez-vous clarifier ?
Au final, l’augmentation du chiffre d’affaire n’a pas couvert le coût des ressources humaines (les frais salariaux) ainsi que le million investit.

Peut-on alors parler de désillusion  de votre part en ce qui concerne cette manifestation ?
Pas vraiment au niveau de la manifestation mais au niveau de la réalité économique et des effets collatéraux.

Les années qui suivirent, vos chambres dont vous aviez amélioré le confort ont-elles tout de même attiré plus de résidants qu’à l’ordinaire?
Oui. J’ai en plus signé un accord avec un Tour Operator qui m’apporte beaucoup de nuitées, surtout en Eté. Mais pour l’instant c’est la restauration gastronomique qui fonctionne le plus.

Aujourd’hui, la situation économique de l’établissement s’est-elle améliorée ? Avez-vous encore des frais induits par la situation vécue pendant l’expo ?
Après cinq ans, la situation ne s’est que peu améliorée. Il me reste toujours un déficit de 200’000 francs à combler.

Humainement était-ce enrichissant comme expérience ?
Oui  non seulement humainement, mais également professionnellement.

Aujourd’hui que feriez-vous si une Expo 08 était prévue pour la fin de l’année prochaine ?
Je m’investirais sur le site même dans l’Expo et pas en périphérie.
T.B.

Eclairage

Vos grands-parents font-ils plus l’amour que vous ?

Les classes d’âge ont chacune une sexualité qui leur est propre. En ce qui concerne les 20 ans, c’est celle de la découverte. Pour les 30 ans, c’est la confirmation. Pour les 40 ans, c’est l’expérience. Pour les 50 ans, c’est la sagesse. Et pour les 60 ans et plus alors ? C’est le repos tant mérité après des années de labeur ? A y regarder de plus près, les stéréotypes liés à la sexualité nous touchent tous. Mais seule la population du troisième âge est taxée d’une (fausse ?) inactivité sexuelle. Qu’en est-il donc aujourd’hui pour nos grands-parents ? Nos aînés ont-ils définitivement renoncés aux plaisirs charnels ?

De nombreuses études ont été menées à ce sujet. L’une d’elle, dirigée par les Instituts nationaux américains de la santé (HIS)1, a démontré que la majorité des personnes âgées sont toujours actives sexuellement. Non seulement nos aînés pratiquent encore, mais ils sont également satisfaits de leur vie sexuelle et estiment que le sexe est important pour leur épanouissement mais également pour leur santé. Au vu de cette étude, nous pouvons facilement changer notre vision de la sexualité des seniors.

Cependant, la sexualité des personnes âgées subit quelques changements. Les hommes sont les principaux concernés. Ils doivent faire face à des problèmes d’érection notamment. En effet, beaucoup d’hommes à un âge avancé déclarent que leur érection est moins grande, qu’elle dure moins longtemps, ou encore qu’une nouvelle érection est moins envisageable après l’éjaculation. Les problèmes sont plus d’ordre du désir en ce qui concerne les femmes. Souvent après la ménopause, les femmes perdent de leur appétit sexuel. Ceci est notamment dû à un dérèglement des hormones.

Reste un fait inéluctable, celui que les personnes âgées entretenant leur sexualité sont principalement celles qui vivent en couple. Il est plus difficile de trouver un partenaire à un certain âge. Non pas à cause du physique des prétendants (les personnes âgées se disant très attirées par leur partenaire), mais dû plutôt à la force des choses. Combien d’hommes et de femmes âgés sont actuellement veufs ou veuves ?

Mais la principale cause qui empêche nos sexagénaire (et plus) de ne pas avoir d’activité sexuelle régulière, c’est bien entendu leur état de santé. En effet, à un certain âge, santé et sexualité sont forcément liées. Que faire lorsque la santé ne va plus de soi, mais que votre partenaire exprime un besoin sexuel ? Une personne âgée dépendante ou fragile physiquement verra sa sexualité fortement affectée. Cependant, incapacité physique ne signifie pas incapacité à ressentir du désir, le besoin de pratiquer une activité sexuelle régulière. C’est, il est vrai, une situation délicate pour nos aînés et pour leur entourage.

Après avoir éclairé la situation au sujet de la sexualité des seniors et démontré que les stéréotypes ont réellement la vie dure, ils ne nous reste plus qu’à souhaiter beaucoup de plaisir à nos aînés. Car, après tout, ils ont des années d’expériences. Et bien plus que nous.
M.K.