Cinéma

15ème édition de la Fête du cinéma1

La 15ème édition de la Fête du cinéma s’est déroulée durant le week-end du 19 au 21 octobre à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds. Durant trois jours, plus de 12 000 spectateurs se sont laissés séduire par la quarantaine de films établis au programme, dont la moitié était constituée d’avant-premières.

La Fête du cinéma se veut un événement accessible à une large audience, notamment par son programme diversifié qui vise à satisfaire différents types de public, de même que par ses prix attrayants, puisque tous les films sont fixés au prix de 10 francs. En effet, de nombreux genres cinématographiques étaient représentés. On trouvait à l’affiche des films d’actions, de science-fiction, d’horreur mais aussi des comédies, des documentaires et des films pour enfants. De plus, cette fête s’adresse autant aux cinéphiles confirmés qu’à ceux qui ne fréquentent que rarement les salles de cinéma, rendant l’évènement à la fois populaire et culturel.

Cette année encore, les classiques tel que le « film surprise » (qui s’est révélé être la comédie de Marco Esposito « Cœur des hommes 2 ») projeté le samedi soir, le café et les croissants offerts à l’aube du dimanche matin pour les courageux qui seraient restés la nuit durant ainsi que les habituels concours étaient au rendez-vous. A cela se sont ajoutées quelques nouveautés. D’une part, un débat était organisé le vendredi soir sur l’état de l’offre cinématographique dans le canton de Neuchâtel et ses alentours. Celui-ci avait pour but de lancer une étude sur le même sujet, dénommée « Cinéma paradisio ? », récemment mise sur pied.

D’autre part, deux invités d’honneur étaient présents samedi afin de présenter leur film au public. Il s’agit tout d’abord du réalisateur suisse d’origine italienne, Richard Dindo, qui présentait son nouveau documentaire sur l’auteur Franz Kafka, intitulé « Wer war Kafka ?» Un peu plus tard dans la journée, le réalisateur Erich Langjahr, lui aussi d’origine suisse, est venu introduire la dernière partie de sa trilogie consacrée au monde paysan, « Alpine saga ».

La Fête des enfants a connu un joli succès. Une entrée gratuite à été délivrée aux nombreux enfants venus déguisés en personnage de cinéma pour les deux films qui leur étaient particulièrement adressés (« Crin blanc » et « Le ballon rouge »). La nuit de samedi à dimanche était, quant à elle, intitulée « La Nuit de tous les frissons » et présentait trois films d’épouvante et d’action à Neuchâtel et deux à La Chaux-de- Fonds. Parmi ceux-ci, on trouvait « Chrysalis », un film de science-fiction mettant en scène une machine capable d’altérer les souvenirs, le très connu « Jackie Chan », le film d’horreur « Halloween » et le film d’action « Rush hour 3 », tous deux étant actuellement sur les écrans.

Il faut encore noter que cette année, la Fête du cinéma a eu lieu un mois plus tard qu’à son habitude. Une offre cinématographique plus riche en automne ainsi qu’une météo plus favorable au cinéma à cette époque explicitent le choix établi par les organisateurs. Au final, cette 15ème édition aura été une édition riche en évènements et la Fête du cinéma reste toujours un moment attendu avec impatience et dont on ne se lasse pas au fil des années.
S.B.
1Sources : édition de L’express du 22.10.2007

Actualité

Épreuve orale à l’école pour neuf candidats vaudois

Huit heures du matin, un lundi du début du mois d’octobre. Nous sommes au foyer de Beausobre à Morges et dans une demi-heure, cet endroit encore relativement calme se remplira de quelques 300 gymnasiens de troisième année venus écouter neuf politiciens vaudois débattre de différentes thématiques. Mais avant toute chose, ceux-ci se retrouvent pour une séance café-croissants. « Adieu Roger, comment vas-tu ? ».  Cette familiarité entre politiciens, les voir assis de façon dispersée ensemble à ces petites tables de café a quelque chose d’insolite. Nous ne sommes tout de même pas habitués à voir ces personnages autrement que dans la configuration dichotomique et binaire proposée par les médias. Mais l’heure avance, il est temps pour tout le monde de remettre son costume de politicien et voilà nos neufs candidats assis bravement en rang, logiquement disposés de la toute gauche à la toute droite. Janick Marina Schaufelbuehl (CHECK) (Solidarités), Marianne Huguenin (POP), Luc Recordon (Les Verts), Roger Nordmann (PS), Jacques Neyrinck (PDC), Isabelle Chevalley (Ecologie Libérale), Isabelle Moret (PRD), Claude Ruey (Parti Libéral) et enfin Guy Parlemin (UDC) sont prêts à débattre autour de cinq thèmes sur la base des questions posées par les élèves.

Tous commencent par se présenter brièvement. Intéressant : le langage est simplifié, les explications relatives aux aspirations des partis se font  de façon assez didactique. Tous veulent rappeler qu’ils ont été jeunes un jour par un petit commentaire, semblant vouloir créer un lien avec le public. « Ce que j’ai le plus appris au gymnase, c’est la physique et l’allemand, indispensable à Berne », explique Roger Nordmann. « Je suis entré en politique, j’avais votre âge », raconte Luc Recordon. « J’ai une formation d’agriculteur-viticulteur. J’ai très vite su que je n’irais pas à l’uni : c’était pas mon truc. », raconte Guy Parmelin. Le seul à jouer la carte contraire  – avec succès d’ailleurs puisqu’il fait rire l’auditoire à plusieurs reprises- c’est Jacques Neyrinck : « Je suis le plus âgé parmi mes collègues, mais ne vous inquiétez, je vais immédiatement me justifier pour cela. Je suis belge d’origine, ce qui en soi est déjà scandaleux, ayant été naturalisé tardivement, je ne suis entré en politique qu’en 1999. »

Et le débat de commencer. On parle écologie, formation ou encore politique sociale. Les politiciens jouent le jeu. Chaque extrémité de table exprime par des mimiques son désaccord lorsque l’autre bout de table parle. Tous s’animent, voudraient ajouter « une dernière chose », ravis et peu habitués d’avoir un auditoire si important. « C’est que ça change des réunions de partis où dix pelés viennent vous écouter », explique en aparté l’un d’eux. Le ton est plus léger que dans un autre contexte, on se permet d’oublier quelques formalités : « Claude Ruey, s’il-te-plaît ! arrête de raconter n’importe quoi ! » s’exclame à un moment Roger Nordmann pour le plus grand plaisir de tous.

Un mois plus tard, les jeux sont presque faits. Certains candidats ont été élus, Marianne Huguenin s’est désistée, quelques politiciens ne savent pas encore dans laquelle des deux chambres ils siègeront. Qu’en est-il des élèves ? Sur le moment, ils se sont dits satisfaits du débat, même si « on sent qu’ils sont en campagne malgré tout », explique Rosalie, 18 ans. Et d’ajouter : « Le gymnase, c’est un peu le dernier moment pour apprendre comment fonctionne la politique suisse qui est difficile, parfois effrayante ». Tous les élèves interrogés ont affirmé vouloir voter. Gaétan, 18 ans, nous confie même ses intentions : « Je voterai pour six UDC, parce que je partage leurs idées sur les étrangers, six socialistes parce qu’ils s’intéressent à la situation des étudiants et six candidats d’écologie libérale parce que c’est un nouveau parti et qu’il faut lui donner sa chance. » Le pari lancé par les enseignants d’histoire du gymnase de Morges semble avoir fonctionné : les élèves ont été sensibilisés et se sont découverts des préférences politiques en s’appropriant des thèmes politiques difficilement abordables de prime abord.
D.S.