Football

Rougeole à l’Euro

«Épidémie de rougeole». L’intitulé de l’email, envoyé à bon nombre d’étudiants de l’université de Neuchâtel, explicite la situation d’alerte dans laquelle se trouve le canton. En effet, une forte épidémie de rougeole frappe la Suisse depuis plus d’un an, ce qui inquiète les autorités. Particulièrement dans le cadre de l’Euro 2008, où les rassemblements de masse pourraient provoquer une augmentation drastique de l’épidémie.

Considérée comme l’une des maladies les plus contagieuses existantes, la rougeole se développe particulièrement la région des poumons, et est considérée comme potentiellement mortelle. En effet, aucun traitement à base d’antibiotiques n’existe, et le risque de complications est élevé. Entre autres, on peut citer les otites, des encéphalites (des infections cérébrales extrêmement dangereuses) ainsi que des pneumonies.

Ce que les autorités craignent est une contagion des autres pays d’Europe dans le cadre de l’Euro 2008. Cet événement attirera plusieurs milliers de visiteurs en Suisse et en Autriche, qui sont les pays où l’on recense actuellement le plus d’infections. Depuis novembre 2006, date où les premiers cas de rougeole ont été rapportés, plus de 1400 infections ont été recensées, soit en moyenne vingt fois plus que la moyenne des années précédentes.

Vaccination
Ce qui inquiète particulièrement les experts sont les rassemblements de masse qui auront lieu durant l’Euro 2008. En effet, la rougeole se transmet par des gouttelettes en suspension dans l’air, et dans un stade où les spectateurs ont constamment la bouche ouverte, le risque de contagion est très grand.

C’est pourquoi l’Office Fédéral de la Santé Publique (OFSP) recommande à tous les Suisses, ainsi qu’aux ressortissants étrangers venant assister aux matchs en Helvétie, de se vacciner contre la rougeole au cas où la maladie n’aurait été contractée durant l’enfance, où de compléter le vaccin (celui-ci se fait généralement en deux temps).
Sé.A

Actualité

Hooliganisme

A l’approche de l’Eurofoot, les passions nationales et les tensions inhérentes s’exacerbent.
Les préparatifs vont bon train, drapeaux, écriteaux et écharpes pour les fervents supporters et dispositifs de sécurité pour la police.

Le sport est lieu d’appropriation des normes et des valeurs du groupe masculin. En effet, depuis l’enfance déjà, les jeunes perçoivent la pratique sportive comme étant un domaine favorisant les hommes (Solomon & Bredemeier, 1999). C’est dans ce contexte que des groupes, exaltants des valeurs machistes et souvent violentes, se forment. Certains, les hooligans, ne recherchent que l’affrontement, sans se soucier réellement de l’enjeu sportif. Historiquement issus de sous-cultures juvéniles anglaises qui vont s’affronter et exporter leurs conflits dans les stades, ces groupes privilégient les normes masculines et agressives. D’autres groupes, bien différents, qu’on appelle ultras, vivent pour leurs club. Ces groupes poussent le supporterisme à l’extrême, suivant leur club à chaque match et se voulant être les meilleurs supporteurs. Ils rejettent la morale du fair-play, pensant le match comme un combat entre deux camps. Ils ne recherchent pas principalement la violence, mais, souvent abreuvés de bière, ils sont prêts à en découdre physiquement, avec des adversaires pour lesquels ils vouent une certaine haine, si l’honneur de leur club semble être en jeu. Marginaux à leurs débuts, ces groupes de supporters fanatiques regroupent, aujourd’hui, des jeunes bien intégrés à la vie sociale.

Pourquoi le football ? plusieurs explications paraissent pouvoir l’expliquer.
Premièrement, le football semble être comme un langage universel. Pratiqué sur les cinq continents, il fait se déplacer les foules et la rencontre de celles-ci peut engendrer des étincelles.
Deuxièmement, le football évoque, de manière métaphorique, la guerre. Deux camps oppesés sur un champ de bataille, chaque armée avançant ses troupes, à l’assaut de la forteresse adverse. Enfin, très largement médiatisé, le football, plus qu’un autre sport exacerbe les passions et met en jeu les identités locales et nationales, au travers de l’affrontement des individus, chacun étant presque obligé de prendre position pour une éqipe.

Malgré les moyens de sécurité mis en place, avec notamment le fichage et l’interdiction de stade pour certains hooligans reconnus, l’imprévisibilité des groupes ultras et la quantité de supporters suivant les matchs sur écran géant, n’ayant pas obtenu de billet pour ceux-ci, promet quelque scènes de violence dans notre pays.

A quand la paix et la fraternité, valeurs sensées être véhiculées par le sport ?
Sébastien Goetschmann