Danse

La house : ça se danse ça ?

S’il y a bien une danse peu connue du grand public, c’est la danse house pourtant presque aussi vieille que la danse hip-hop. Historique et évolution d’une danse qui suscite un grand nombre d’interrogations et de curiosité…

A l’information « je fais de la danse house » les gens répondent « t’apprends à danser sur les podiums en boîte ? C’est chouette… ». Remettons les choses au clair, en boîte, moi, j’y vais pour me pavaner sur mes 10 centimètres de talons en sirotant une boisson alcoolisée, pas pour exécuter des mouvements élaborés. Malgré tout, boîte de nuit et house dance sont liées vu que cette dernière y a vu le jour.

La danse house est née vers la fin des années 70 dans la ville de Chicago. Elle tire son nom, non pas de la musique house, mais du club où elle s’est développée The Warehouse. Club où le dj Frankie Knuckles, surnommé le « parrain de la house », avait l’habitude de mixer. Les initiateurs de cette danse furent des afro-américains et des latinos. Brian « Footwork » Green, Tony McGregor, Shannon Mabra, pour ne citer qu’eux, sont des contributeurs majeurs de la danse house. Au milieu des années 80, le mouvement prend de l’ampleur et s’exporte à Londres, ainsi que dans certains clubs New-Yorkais tels que Le Loft ou le Paradise Garage, villes plus portées sur le « divertissement » que Chicago. C’est également à cette époque que les danseurs de hip-hop de la ville de New-York, commencent à s’intéresser à la house, tout en y apportant des mouvements propres à la culture hip-hop. De nos jours, on peut dire que les deux danses s’influencent mutuellement.

Mais à quoi est-ce que ça ressemble la danse house ? La house prend ses sources dans différents styles de danse. C’est un mélange de danses africaines, latines, brésiliennes, de bebop, de tap, de jazz, de capoeira, de waacking et bien d’autres encore ! Comme pour toute danse, la house se divise en plusieurs styles. Le footwork, le jacking et le lofting sont trois des styles principaux. L’élément clé de la house est une technique venant de Chicago appelée le jacking ou le « jack ». Technique qui consiste à faire passer « une vague » des pieds jusqu’au haut du corps. Le « jack » n’est donc pas un pas mais un style qui s’inscrit dans chaque mouvement. Un grand nombre d’artistes y font d’ailleurs référence comme, par exemple, Junior Jack, Farley « Jackmaster » Funk ou au travers de morceaux comme « Jack your body » et « Time to Jack ».

Malgré son manque de notoriété auprès du grand public, la house danse a une place importante au sein de l’univers de la danse. Preuve à l’appui, elle est une des catégories du « Juste Debout », compétition renommée de danse, à côté du popping, du locking, du new style, de l’expérimental et, dernièrement, du top rock. Il n’est qu’une question de temps avant qu’elle aussi se fasse un nom auprès d’un plus large public. Et ça commence par là : http://www.youtube.com/watch?v=FzW8rJSj8fw
M. R.

Musées

Bruits, la nouvelle exposition temporaire au MEN

Bruits est le premier volet d’une trilogie consacrée au patrimoine culturel immatériel (PCI) au MEN. C’est dans le cadre d’une recherche de l’Institut d’ethnologie en collaboration avec d’autres instituts suisses qu’a lieu cette exposition qui réfléchit sur la façon dont la société s’intéresse et organise les supports sonores.

Depuis plus d’une centaine d’années, les anthropologues ne cessent de penser qu’il faut sauvegarder l’authenticité des cultures avant qu’elles ne soient perdues, oubliées, changées. C’est donc logiquement que le Musée d’ethnologie de Neuchâtel  (MEN) va consacrer ses trois prochaines expositions temporaires à la question des données immatérielles. En ce moment se déroule le premier volet, intitulé « Bruits ».  Celui-ci s’intéresse à ces nouveaux moyens muséologiques que sont les données sonores. Il examine les moyens utilisés afin de conserver certains éléments et d’en écarter d’autres et étudie de quelle manière certains supports sont recyclés et exploités.

L’exposition est découpée en sept pièces emportant le visiteur dans les fonds de l’océan, mettant en scène une représentation du Nautilus. Une première salle rappelant la plage nous interroge sur l’utilisation du coquillage, tantôt comme coiffe, tantôt comme instrument de musique. Cela nous amène à la deuxième pièce renvoyant à une cale pleine de cageots emportant chacun un bruit spécifique. Par ce biais, le MEN questionne le visiteur sur le véritable sens du mot « Bruits ». Quelle est sa véritable signification? Chacun à sa propre réponse sur la question et une barrière culturelle empêche incontestablement les uns des autres d’avoir la même perception des sons, de l’esthétique sonore. Une troisième pièce représentant la salle des machines du sous-marin nous aide donc à comprendre cette limite et nous explique comment certains pionniers musicaux tels que John Cage et Béla Bartók ont véritablement redéfini la musique.

L’exposition continue à travers la salle de contrôle. Celle-ci alerte les visiteurs de l’importance d’immortaliser dès aujourd’hui certains rites, chants ou prières afin d’éviter leur disparition définitive. On arrive ensuite dans la pièce principale montrant l’évolution des technologies permettant de graver les sons. On peut y voir de vieux enregistreurs, des vinyles ou encore y écouter plusieurs enregistrements faisant partie de la collection du MEN.  Par un souci du détail assurément poussé des conservateurs du musée, ceux-ci ont voulu, avec succès, ne rien négliger et pousser le vice jusqu’à représenter un fond marin avec des poissons évoqués par des harpes et des luths.

La dernière salle, si le reste n’a pas encore convaincu les visiteurs, leur donnera au moins un avant-goût d’été puisqu’elle représente autant une plage qu’un festival. Y sont regroupés toutes sortes d’objets employés d’une autre façon que leur utilisation première. On peut y observer  tous les endroits auxquels on ne peut échapper lors d’un festival comme par exemple un bar aux couleurs exotiques, un shop et évidemment la grande scène, le pilier même des festivals. Notons que cette scène accueille un spectacle ouvert au public tous les troisièmes dimanches du mois.

Cette exposition hors du commun est un véritable voyage pour le visiteur qui se donne le temps d’y plonger. Nombreuses sont les choses à voir et à écouter. Le MEN s’attelle à nous transporter dans un véritable monde plutôt que d’exposer les choses à l’état brut comme beaucoup trop souvent.

Le MEN est ouvert tous les jours de 10h à 17h à l’exception du lundi. L’entrée est gratuite le mercredi et l’exposition « Bruits » est à découvrir jusqu’au 15 septembre 2011. Pour plus d’informations : http://www.men.ch
A.D.O.