Édito

Sida aujourd’hui. Et demain?

Viviana von Allmen

De tous temps, une des premières causes de mortalité sur la planète étaient les maladies infectieuses, peste, syphilis, choléra, grippe, qui tuent sans faire de distinction aucune. Le typhus et la typhoïde menaçaient les pauvres, la tuberculose les riches comme les pauvres. Sans oublier la variole,  la scarlatine, la rougeole et la diphtérie étaient des maladies si familières qu’elles étaient considérées comme des caractéristiques de l’enfance.
Ces maladies, ont souvent accompagné les drames humains ou les mutations de la société
Au début du XIXe siècle et dans les pays occidentaux, des années sans épidémies d’envergure, le taux de mortalité était souvent quatre fois plus important qu’aujourd’hui. Mais la vie était conçue d’une façon plus naturelle et les priorités étaient bien autres que celles du XXIe siècle.
A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la science a cru, un temps, pouvoir maîtriser les maladies infectieuses…
Grâce à Alexander Fleming, Louis Pasteur, Robert Koch, Edward Jenner, pour n’en citer que quelques uns, on peut dire qu’on craint moins les bactéries et les microbes.
Tout ce grand monde, des maladies, s’est plus ou moins maitrisé aux alentours des années 70.
La science avance à pas géants et on croit que (presque) rien ne peut nous atteindre.
Mai 1983 la date fatidique. Le Virus
Bien que des virus, bactéries et microbes cohabitent avec nous, notre société a bien évoluée et nous sommes tous conscients qu’il y a des prophylaxies à respecter, pour les tenir à l’écart et rester en bonne santé. Directement liée à la culture et au développement de nos sociétés, cette passion pour la santé, pour l’art de guérir, n’est pas nouvelle.
La santé ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui, sans les épidémies, des instruments et de leur évolution, du diagnostic et de sa formulation, de la santé publique ou de la réflexion scientifique et des thérapeutiques.
Mais il est vrai aussi que nos sommes confrontés à des maladies dites émergentes, maladies véritablement nouvelles dont le microorganisme causal était préalablement inconnu, qui explosent du fait de conditions socio-économiques, écologiques ou pathologiques nouvelles. Une d’entre elles est le sida. Le combat contre cette maladie a eu un essor pendant 15 ans. Aujourd’hui, « Le sida old  fashion » (lire analyse) les recherches consacrées à l’Institut Pasteur laissent avoir de l’espoir car elles atteignent environs le 10% de son budget total.
Du côté politico citoyen, s’attaquer à la maladie du sida revient désormais à aborder ensemble tous les comportements liés à la sexualité, « Le Pape et le préservative » (lire actualité) à la prise de drogues… sans pour autant les interdire aveuglément par le levier de la peur au risque d’augmenter les sources de frustrations.
Le destin de l’humanité  est de ne pas ignorer que certains grands fléaux continuent à ravager encore le monde, sans oublier les nouvelles maladies nées des nouveaux modes de vie moderne (stress, anxiété, asthénie, etc.).
Sans minimaliser et en étant proche des êtres que la maladie à frappé, il faudrait soigner plus largement les comportements des populations à travers des politiques mondiales plus raisonnables pour éviter un possible nouveau fléau. Serons-nous à l’avenir confrontés à des pandémies de folie?

Eclairage

Espèces Menacées, de Ray Cooney, par The Boulevard Romand

Humour romand, ou plutôt ennui mordant

La pièce s’ouvre sur une musique très dynamique de ABBA, et il est regrettable que ce soit le seul moment à dégager autant d’énergie. Yvon Rochat rentre chez lui dans un état d’excitation extrême. Dû a un échange involontaire de mallette avec un inconnu dans le métro, il se retrouve désormais avec plusieurs millions de francs. Il désire partir rapidement et très loin pour conserver son butin, mais sa femme n’est pas de cet avis. Aujourd’hui, c’est son anniversaire et leurs amis, Jaques et Sylvie, viennent souper. Débarque alors M. Lehman, un inspecteur corrompu, qui essaie de soutirer de l’argent à M. Rochat sous un prétexte plutôt tiré par les cheveux. Puis arrive un chauffeur de taxi à l’accent cheminot impossible. Un septième comédien fera son apparition, il représente la police fédérale et vient leur annoncer la découverte du cadavre de M. Rochat au fond d’un lac, avec sa sacoche (la sienne cette fois) à la main.
Le scénario n’est pas très réaliste et difficile à suivre, l’histoire étant compliquée et mal ficelée. Les conversations sont confuses, ce qui nous fait perdre le fil, qui est d’ailleurs difficile à trouver. Cette pièce qui se veut pleine d’humour, tend sur les gags faciles, lourds, manquant extrêmement de subtilité. Les blagues jouent beaucoup sur les clichés, et ça en est rébarbatif. Un message sous-jacent que l’on peut tirer est que lorsque l’on se lance dans l’engrenage du mensonge, il est bien difficile d’en sortir.

La mise en scène de Thierry Meury aurait pu être plus aboutie, la direction d’acteurs semble encore lacunaire. Les comédiens n’utilisent pas l’espace mis à leur disposition. Ils sont très rigides, lorsque l’un s’exprime, les autres le regardent béatement. Comme des poupées de chiffons, on croirait que le marionnettiste ne peut en faire interagir que deux à la fois. Cela entraine un manque de naturel qui à la longue devient pesant.

On peut sentir quelques pics s’essayant à faire monter la tension, mais cette dernière s’écroule bien avant d’avoir atteint son apothéose. Le rythme est très lent. Et soudain la pièce s’arrête, mais il n’y a pas de chute, nous restons là, sur notre faim.
L.R.