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Récit de voyage – La Californie

Cet été, j’ai eu la chance de partir à la découverte de la West Coast ! En compagnie de ma sœur et de ma mère, nous sommes allées profiter de la côte Californienne. Mon périple est passé par San Francisco, Las Vegas avec un petit crochet par le Grand Canyon et puis Los Angeles.

Lorsque l’on part aux Etats-Unis, le voyage débute déjà au moment des réservations avec le remplissage du fameux document Esta ! Je m’atèle alors à la tâche et découvre avec stupeur que les questions dont les humoristes se moquent souvent sont en fait tout à fait réelles ! Après quelques hésitations sur mes activités entre 1933 et 1949, je valide mon visa pour les Etats-Unis d’Amérique ! Maintenant reste la délicate étape de la valise. Avec les conseils des amis de ne rien prendre et de tout acheter là-bas, la tâche devient encore plus agréable. Je termine ma valise et il me reste tout juste trois heures de sommeil avant de me rendre à l’aéroport de Zürich.

Je monte dans le premier train lorsque le contrôleur nous annonce qu’il y a des problèmes sur la voie suite à un accident et qu’on ne peut pas savoir à quel moment va pouvoir partir le train. Mais quelle chance ! Je me réjouis d’un départ en vacances si idylliques ! Je vais dire au contrôleur que mon avion pour San Francisco risque de décoller sans moi ! Il m’annonce alors qu’il ne faut pas que je quitte le véhicule car le train peut repartir dans 10 mn comme dans 3 heures… Il semble que j’ai pu compter sur ma bonne étoile car j’ai réussi à arriver à l’aéroport avec encore de la marge ! Maintenant il ne nous reste plus qu’à réaliser le checking nous-même, comme vous vous en doutez une mince affaire ! Je m’installe dans mon siège et c’est parti pour 12 heures de vol. Heureusement, la compagnie Swiss a tout prévu. Chaque passager peut profiter de nombreux films, jeux, séries ou albums pour passer le temps.

Enfin, je débarque aux Etats-Unis, je me dirige tel un robot (oui, 12 heures de vol engourdissent un minimum) vers le contrôle de douane. A part la sensation d’être un immigrant clandestin, tout se passe bien. Le contrôleur prend une photo de nous (je suis ravie du résultat après un transport comme celui-ci) et chacune de nos empreintes et nous laisse entrer dans ce beau continent.

Arrivée à San Francisco, je suis frappée par le froid sybérien qu’il fait dehors mais je me rassure en me disant que c’est sûrement dû à la fatigue ou que c’est un mauvais jour. Installée dans ma chambre d’hôtel je m’écroule dans mon lit et m’endors. A 5h00 du matin, je me réveille dans une forme olympique ! Malheureusement, rien à faire à une heure pareil, il ne me reste plus qu’à attendre 7h00 pour pouvoir aller prendre mon petit déjeuner.

En arrivant dehors pour découvrir la ville, une réalité me frappe directement, le froid n’a pas disparu, il est plus présent que jamais ! Comme dans la légende, San Francisco est couvert de brume le matin, mais en me rendant en Californie, je pensais trouver un climat chaud. Que nenni ! Il y fait plus froid que dans nos contrées helvétiques ! Un autochtone m’explique alors que « le plus froid des hiver est l’été à San Francisco ». Tiens on avait oublié de me parler de ça avant que je parte, sinon j’aurais mis quelques pulls dans ma valise. Pas le temps de m’accabler sur le froid, je me rends au Pier 43 pour faire la visite de la célèbre prison d’Alcatraz.

Je me félicite d’avoir une la bonne idée de réserver mon billet depuis la Suisse car il n’y a plus de place pour les visites de l’île jusqu’au 5 août alors que nous sommes le 16 juillet ! Les Américains ont décidément un excellent sens du commerce puisque dans la file pour prendre le bateau qui nous amène sur l’île, un photographe fait une photo de nous sur un fond de l’île par un temps radieux qui nous sera bien évidemment vendue à la sortie.Arrivée sur l’île, je dois monter tout en haut et prendre un casque qui me permettra de visiter la prison en français.

Toute excitée je découvre la prison qui a abrité les pires criminels des Etats-Unis, les ennemis-publics numéro 1, dont le plus connu, Al Capone. Le bâtiment est bien abimé par le climat maritime violent qui règne sur l’île et le temps, il y fait très froid. Je découvre des centaines de cellules minuscules, 1.5 m sur 3 seulement et 2m de hauteur. Elles contiennent un lit, une sorte de table-chaise, un WC, un lavabo et une étagère. L’auto-guide est très bien réalisé avec des bruitages, des témoignages réels de prisonniers et de gardiens, le guide nous donne alors des détails sur la vie à Alcatraz. A un moment de la visite, nous nous rendons en extérieur et découvrons une magnifique vue sur la ville qui est en fait toute proche ! Après une visite enrichissante, il est temps de reprendre le bateau pour retourner en ville.

J’ai alors profité de visiter le Pier 39, un pont sur l’océan, tout en bois, avec pleins de petites boutiques, des restaurants et un débarcadère avec pleins de phoques qui attirent beaucoup de touristes. J’ai trouvé cet endroit vraiment mignon et c’est très agréable de si promener même si avec un froid pareil le but premier est plutôt de rentrer au chaud le plus vite possible ! Ensuite j’ai flâné le long du Fischerman’s Wharf, le port de San Francisco, un endroit très touristique. Cette partie de la ville est assez populaire, remplie de petits magasins attrape-touriste mais l’ambiance qui y règne est vraiment très sympathique !

Après une journée bien remplie, je décide d’aller me reposer un moment à l’hôtel avant de sortir pour manger. Mais je n’avais pas pensé m’endormir comme une masse sur mon lit à 18h30. Et vous n’imaginez pas mon choc quand j’ai ouvert les yeux et que j’ai vu qu’il était 00h30 !!! Bref ma deuxième soirée à San Francisco gâchée, je tente de me rendormir jusqu’à, disons 5h du matin !

Comme tout bon touriste qui se respecte, j’avais très envie d’essayer les célèbres « cable cars », les trams traversant la ville datant de 1873, mais arrivé au point de départ, je découvre stupéfaite une file à en faire pâlir les parcs d’attractions. Pas assez patiente, je préfère partir à la découverte de cette grande ville à l’aide des bus « hop on- hop off ». Ainsi, j’ai pu aller faire un peu de shopping à Union Square, le « centre » de la ville en passant évidemment par chez Levi’s. Pour terminer cette journée, j’ai décidé d’aller prendre un apéritif au bar du dernier étage d’un hôtel pour admirer la ville dans son ensemble, spectacle magnifique. Depuis là on peut admirer les grattes-ciels, l’océan, l’île d’Alcatraz et aussi le fameux Golden Gate Bridge, l’icône de San Francisco.

À ce propos, le lendemain, j’ai décidé de prendre un bus (pour touriste bien entendu) qui nous emmène à Sausalito en passant par le Golden Gate Bridge. Et ce jour là, j’ai vécu une des expériences les plus incroyables de ma vie. Evidemment le pont et la vue était magnifique, mais c’est plutôt la conduite du chauffeur qui m’a laissée perplexe. En effet, le chauffeur qui était par la même occasion le commentateur, avait une conduite sportive. Mais le plus étonnant est lorsque nous avons emprunté une autoroute avec un bus qui je vous le rappelle n’a pas de toit ! Les autres passagers ainsi que moi-même ne pouvions même plus respirer tellement le vent était violent !

Trève de San Francisco, il est temps de passer à l’étape suivante. J’ai alors pris l’avion pour me rendre dans l’incroyable Las Vegas. Rien que l’arrivée dans le Nevada est spectaculaire. En effet, depuis les hublots, on ne voit rien d’autre que du désert et soudain, une sorte de champignon de modernité occidentale apparaît dans ce décor apocalyptique. Depuis les airs, le strip de Las Vegas paraît en fait assez minuscule.

Par contre, il n’y a pas de doute, Las Vegas est bien la ville mondiale du jeu. A peine descendue de l’avion que des dizaines de machines à sous attendent les passagers pour se détendre de leur voyage. Pas le temps pour ces jeux, je prends ma valise et décide d’aller chercher un taxi. Mais à peine sortie de l’aéroport que c’est le choc ! Le choc thermique évidemment, après le froid glacial de San Francisco j’entre littéralement dans un four. Il doit faire plus de 40°, vivement que j’arrive dans mon hôtel climatisé.

Quelques minutes plus tard, j’arrive à mon hôtel, le Wynn, un énorme bâtiment couleur bronze. Je passe la porte principale et suis ébahie par le hall d’entrée de l’hôtel avec plusieurs arbres illuminés, de vrais arbres ! A côté de la réception, il y a une énorme cascade et un lac, tout est là pour vous faire rêver. Mais je suis aussi surprise par le premier panneau que je vois qui mentionne que les personnes de moins de 21 ans doivent circuler dans l’hôtel accompagnés d’un adulte. Quelle bonne nouvelle pour moi qui n’ai même pas 20 ans ! Décidément, le système américain est bien différent du nôtre.

Mais la découverte de ma chambre va me faire oublier ces charmantes règles. J’ouvre la porte et les rideaux de l’énorme baie vitrée s’ouvrent en même temps laissant apparaître un magnifique panorama sur la ville de Vegas, le golf de l’hôtel et la piscine. La chambre est magnifique et surtout incroyablement grande, elle fait entre 100 et 150m2, de la folie pure ! La chambre contient également pleins de gadgets comme une télévision dans l’énorme salle de bain,  une tablette permettant de contrôler les ambiances, les lumières et les rideaux de la chambre depuis le lit. En fait, on peut passer d’excellentes vacances rien qu’en restant dans sa chambre !

Mais je décide quand même d’aller manger quelque chose avant d’aller me préparer pour le spectacle que j’ai réservé pour le soir. Aucun problème, le choix est phénoménal. Il y a plus de 20 restaurants et une dizaine de boites de nuit.

En début de soirée, je vais assister au spectable « O » du Cirque du Soleil. Un incroyable spectacle, réalisé dans une piscine géante et qui ne quittera jamais Las Vegas car aucune autre salle de spectacle au monde ne permet une infrastructure pareille. Le show était tout simplement incroyable, vraiment magique.

Le lendemain, pas le temps de profiter de l’hôtel ou même de la chambre, je vais prendre un hélicoptère direction le grand canyon ! Cette première expérience de vol en hélicoptère est parfaite. Le vol est tellement agréable, que mon voisin chinois s’assoupit. Par contre, personnellement, je n’ai aucune envie de dormir, je suis trop ébahie par le spectacle, agrémenté par la musique de Top Gun qui est diffusée dans mon casque. Après une petite heure de vol notre pilote nous dépose au fond du Grand Canyon, au bord du Colorado pour se restaurer. Chaque passager reçoit un panier pique-nique et même une coupe de champagne. Après avoir quelques photos, nous repartons et longeons les splendides falaises du Grand Canyon. De retour à Las Vegas, un petit plongeon dans la luxueuse piscine s’impose avant de profiter de ma dernière soirée à Vegas. Dans la soirée, frustrée de ne pas pouvoir accéder au casino, je décide de prendre le risque de jouer un dollar dans une machine à sous, dollar perdu évidemment, mais tentative réussie.

Dernière étape de mon périple, la célèbre ville de Los Angeles, la cité des Anges ! Sortie de l’aéroport, je passe de longues minutes sur l’énorme autoroute avant d’atteindre mon hôtel. Mais alors que je pense encore être loin du centre, le taxi me dépose alors que j’ai l’impression d’être dans la banlieue. Mon premier contact avec Los Angeles est alors assez particulier. Profitant du climat californien (ciel bleu et chaleur), je passe l’après-midi à la piscine située sur le toit de l’hôtel, entre les sirènes de police et le ronflement des moteurs. Plus tard, je décide d’aller me promener sur le célèbre Rodeo Drive, histoire d’y faire un peu de shopping parmi les starlettes hollywoodiennes. Mais arrivée dans la célèbre avenue, je tombe sur une rue déserte. Personne dans la rue, la plupart des magasins fermés, pas de taxi, une ambiance des plus particulières alors que je m’attendais à une effervescence de grande ville. Un peu déroutée, j’entre dans un café où par chance le serveur est français ! Il m’explique alors le fonctionnement de la ville. Il n’y a personne dans les rues, la ville étant tellement grande, tout le monde se déplace, vit dans sa voiture, se rendant simplement d’un point A à un point B. Très sympathique, il m’appelle un taxi et je décide de retourner à l’hôtel où je vais finalement y passer la soirée.

Etant dans la capitale du cinéma par excellence, une petite visite dans des studios s’impose. Je ne passe pas par les célèbres studios Universal mais choisi de visiter en VIP les studios Warner Bros.

Dans un petit bus, nous sommes promenés parmi les décors de cinéma et le guide nous montre et nous explique comment l’on tourne une série ou un film, avec les fonds verts par exemple.La visite contient également le passage par un petit musée rempli d’objets collector comme les habits des acteurs de Friends. D’ailleurs, un des atouts majeurs de cette visite est un petit tour au fameux Central Perk de la mythique série. Nous avons également eu l’occasion de voir le lieu où ils tournent actuellement la série à succès The Big Bang Theory.

Dans la cité des Anges, il y a de nombreux « quartiers » célèbres comme Beverly Hills, Venice Beach, Hollywood, Santa Monica, etc. Tous ces noms célèbres sont en fait ceux de villes qui mises en un ensemble forment l’énorme ville de Los Angeles. Afin de tout voir de manière efficace, j’ai réservé un tour de la ville dans un bus. J’ai alors eu l’occasion d’admirer la vue sur toute la ville et le fameux Hollywood sign. J’ai d’ailleurs été frappée par la couche grise que l’on voit au-dessus des buildings qui est en fait la couche de pollution. Le bus nous a aussi promené dans Berverly Hills pour voir les maisons de stars, dont celle de Tom Cruise ou encore de la famille Beckam, même si nous n’avons croisé personne. Nous avons également eu l’occasion de nous promener sur Venice Beach dans une ambiance très cool, un peu alternative, comme dans les clips que l’on voit sur MTV. J’ai aussi pu me ballader sur le célèbre Hollywood boulevard, l’avenue recouverte d’étoiles, qui ne s’avère au final pas très intéressante. Il y a énormément de monde et l’intérêt se situe plutôt dans la fait de pouvoir dire « J’y étais ». Par contre, il m’est arrivé une aventure très amusante. En traversant un passage piéton bondé, une personne m’appelle, je ne reconnais pas la voix et je me mets à stresser ! Avec le nombre de personnes étranges qui se trouvent dans cette rue, je commence  à croire qu’un pseudo devin a réussi à trouver mon nom par un quelconque  moyen. Je regarde autour de moi et je me trouve face à un de mes amis de lycée ! Aucun des deux ne savait que l’autre se trouvait en Californie et on se rencontre par hasard sur une des rues les plus fréquentées du monde. Comme quoi le monde est vraiment petit.

Pour les soirées qui sont assez fraiches, j’ai profité des conseils avisés du service de conciergerie de l’hôtel pour trouver de magnifiques restaurants. La vie à Los Angeles s’est révélée alors très agréable après un départ plutôt difficile.

Pour conclure le récit de ce magnifique voyage, je ne saurais ériger une de ces trois destinations au statut de préférée. Les trois villes sont bien trop différentes et elles ont chacune leurs atouts spécifiques. Le côté européen, la bonne ambiance de San Francisco, la folie de Las Vegas et le style particulier de Los Angeles, avec un passage époustouflant par le Grand Canyon forment alors un cocktail explosif qui offre des vacances inoubliables. Je conseille à tout le monde d’aller faire un tour sur la côte ouest. Je compte d’ailleurs y retourner, mais à mes 21 ans !

BiAx

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Highway 1 : La côte californienne dans toute sa splendeur

En route pour la célèbre Highway 1, qui longe la côte californienne. Le littoral regorge de trésors visuels et possède de nombreux visages, qu’il alterne. San Francisco la tolérante, Silicon Valley l’innovante technologique, Big Surdominant l’océan… Zoom sur le tronçon le plus célèbre, qui relie San Francisco à Santa Barbara.

Lorsque notre périple commence à San Francisco, la ville s’éveille sous sa brume habituelle, le fameux fog dont les habitants ne remarquent même plus la présence. Bientôt, elle se lèvera et laissera place à une chaleur agréable, dont les Angelinos sont jaloux.

San Francisco, l’unique

La ville a bien plus d’une histoire à raconter. Ce n’est donc pas un hasard si elle attire autant les foules. Les véritables raisons de tant de gloire ? On peine encore à les expliquer. On soupçonne toutefois ses collines (plus de 50!), ses ravissantes maisons victoriennes, la proximité de la mer, qui lui procure une ambiance particulière, et son charme naturel d’y participer.Une ville tout en couleur et en hauteur, dont certaines rues, trop pentues, sont remplacées par des escaliers. Une longue tradition de tolérance a sûrement aussi contribué à sa notoriété. Peut-être prend-elle le dessus de par la façon dont elle marie les cultures avec brio. A San Francisco, la différence est acceptée. Mais la véritable raison qui fait d’elle la ville américaine préférée des visiteurs reste un secret, dont elle seule détient la vérité.

Frisco, avant-gardiste dans l’émancipation des minorités

La destination constituait, dans les années 60, l’espoir d’un nouveau départ pour beaucoup d’exclus de la société américaine, minorités ethniques et sexuelles. Aujourd’hui, différentes populations se côtoient dans cette ville et chaque quartier affirme sa propre identité. Si chaque ethnie s’est regroupée dans un quartier, les frontières sont plus perméables qu’elles ne le laissent penser. En quelques minutes, on passe du quartier chinois, Chinatown, au quartier italien de North Beach. Ancien quartier latin, qui doit son nom à la proximité qu’il avait avec le port d’où affluaient les immigrants, il s’est transformé en petite Italie. Plus au sud, on découvre Mission, un quartier des plus vivants, qui a d’abord vu déferler plusieurs flots d’immigrés avant de devenir le lieu de prédilection des hispaniques. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’ils ont choisis le quartier le plus chaud de la cité, où le brouillard ne parvient pas, prisonnier des collines. Plus à l’ouest, Japantown s’est aussi forgé sa place dans la ville. D’autres quartiers encore, tels que le French Quarter et Little Saigon, plus petits et plus discrets, sont moins connus mais regroupent, eux aussi, différentes communautés. A San Francisco, la cohabitation des diverses cultures et ethnies est ancrée dans le fonctionnement même de la ville, née avec les différentes vagues d’immigration. Ses influences multiculturelles font d’ailleurs aujourd’hui de la City by the bay, une ville aux multiples facettes.

Ouverte et tolérante, Frisco a permis l’émancipation des minorités et des droits civiques. La ville a fait naître la Beat Generation, mouvement littéraire et artistique, à l’esprit bohême des années 50, qui comptait pour membres (entre autres) Jack Kerouac. Contestataires, les Beatniks méprisaient le mode de vie américain. Ils furent l’inspiration des hippies qui s’établirent dans le quartier d’Haight-Ashbury dans les années 60. L’esprit d’origine y est aujourd’hui encore présent. Le quartier de Castro devint le quartier des gays dans les années 70, période à laquelle ils commencèrent à affirmer leur orientation sexuelle.

Et si le secret de la ville résidait simplement dans le fait qu’elle est avant tout humaine ?

Une petite ville qui regorge d’innovations

Fascinés, nous laissons San Francisco et ses multiples histoires méconnues derrière nous. Cette ouverture, notamment aux idées nouvelles, dont nous avons été nourris ces derniers jours, s’étend au sud de la région et touche toute la Silicon Valley. Littéralement « Vallée du silicium » (utilisé dans les puces d’ordinateur), la région, un véritable nid à startups, regroupe le siège de la plupart des entreprises de haute technologie. Longtemps perçue comme l’Eldorado, elle n’a malheureusement pas été clémente avec tout le monde.

En parcourant les rues de Palo Alto, le cœur géographique et historique de la Silicon Valley, on est loin de se douter que dans cette ville sont nés tant de bonnes idées et de révolutions informatiques. Les investisseurs ont eux aussi élu domicile dans cette cité pour être à l’affût des projets novateurs et fructueux. Ici, tout va très vite. La ville détient certainement le record d’intelligence, d’énergie mise en œuvre et d’argent. Pour comprendre et s’imprégner du fonctionnement de l’endroit, pas besoin d’aller loin. Il suffit de prendre son repas dans un des diners de la rue centrale de la ville et de tendre l’oreille : même ici, lors de la pause dîner, on parle affaires. Les créateurs négocient avec les investisseurs. A notre droite, iPad à la main, un homme présente un concept pour une nouvelle application. Qui sait ? Peut-être sera-elle la révolution de demain…

Si les plus grandes entreprises se sont regroupées ici, ce n’est pas par hasard. La ville abrite la prestigieuse université de Stanford, membre de la Ivy League, qui regroupe les universités américaines d’excellence. Tout est majestueux. L’entrée sur le campus consiste en une gigantesque allée, bordée de palmiers, à l’image d’une université peu banale, qui s’étend sur plus de 3300 hectares. Parmi les professeurs et chercheurs y travaillant, on ne compte pas moins de 18 prix Nobel. William Hewlett et David Packard, fondateurs de HP, Jerry Yank, fondateur de Yahoo et Philip Knight, fondateur de Nike ont, quant à eux, occupé les auditoires.

L’état aux nombreux visages

Avant de rejoindre la côte, nous sommes confrontés à nouveau aux multiples facettes de la Californie. Différents types de paysages se succèdent. D’abord de vastes étendues arides, puis, alors que nous nous dirigeons vers l’océan pour rejoindre la station balnéaire de Santa Cruz, le désert qui nous entourait est remplacé par d’incomptables hectares de champs cultivés : fruits et légumes de tous types. Ensuite, ce sont de grandes forêts qui remplacent les champs.

Lorsque nous atteignons Santa Cruz, l’air est frais, le soleil peine à montrer le bout de son nez. Quelques surfeurs matinaux ont décidé de se mouiller pour essayer d’attraper quelques vagues avant de se rendre au travail.  Le temps de prendre un petit déjeuner à l’américaine, à la carte : sandwich, omelette ou pancakes, le soleil s’est levé et nous ouvre la voie du Boardwalk. La promenade est bordée de palmiers qui mènent à un parc d’attractions foraines. Montagnes russes et manèges semblent avoir été toujours là. Installés en 1920, la plupart sont d’origine et sont restés entre les mains de la même famille. A côté des attractions s’étend la plage. L’ambiance est déjà au rendez-vous. Ce matin-là, les enfants de la région se sont retrouvés pour diverses compétitions. Ils font tous partie du Junior Lifeguard Program, qui les sensibilise aux dangers de l’océan et aux problèmes environnementaux. Une sorte de camp scout pour les jeunes habitants des bords de mer… Malgré l’agitation et l’excitation des enfants, on entend le cri des otaries qui se sont réunies sur une plateforme attachée à la jetée. D’un peu plus loin, nous apercevons la baie de Monterey. Sur le côté de la route, s’étendent des petites falaises, sculptées par les vagues.

Si Mère Nature a su réaliser de si beaux paysages, elle sait aussi faire trembler : multiples panneaux indiquant le chemin d’évacuation en cas de tsunami, procédures en cas en cas d’ « alerte séisme » et vestiges de séismes dévastateurs sont là pour nous le rappeler. Les californiens en ont l’habitude. Chaque année pas moins de 200 séismes sont provoqués par la faille de San Andreas, passant par San Francisco et Los Angeles, en longeant la côte. Si la plupart d’entre eux sont trop faibles pour être ressentis, les américains attendent celui qu’ils appellent déjà le « Big One », prévu au cours des trente prochaines années. Des habitants affirment toutefois qu’ils sont épargnés des tornades et inondations qui touchent le reste du pays, chez eux ce sont les séismes. « Il faut vivre avec, en contrepartie d’une si belle nature. »

Direction : le sud

Nous traversons d’abord Monterey, jolie petite station, malheureusement victime de son succès. Sur la jetée, différentes odeurs de poissons nous accompagnent. Ici, il y a de quoi oublier les dangers. Les restaurants du coin proposent la Clam Chowder, une soupe de palourdes servie dans un pain ballon, très populaire dans la région. Un peu plus loin, des locaux font abstraction des touristes et jouent à la pétanque avec une horde de goélands comme spectateurs. La spécificité de la baie de Monterey ? Elle abrite un sanctuaire marin d’une incroyable richesse. En continuant notre route, nous atteignons le village de Carmel, qui n’a rien de typiquement américain. Tout en pente, les rues sont bordées de pins, de cyprès et d’eucalyptus. Au cœur de la ville, pas un seul immeuble et pour cause ! Même les boîtes aux lettres ont été supprimées car jugées trop peu esthétiques. Chaque habitant va chercher son courrier à la poste ! On ne trouve donc pas de grandes chaînes de magasins, d’enseignes lumineuses, ni même de feu de signalisations mais de belles galeries d’art au charme particulier. Abritant Mission Ranch, l’hôtel et restaurant de Clint Eastwood, maire de la ville dans les années 80, la bourgade est un repère de personnalités et de millionnaires. A Carmel, nous rejoignons la Highway 1 qui longe la côte. Fortement touristique sur ce tronçon, c’est la conséquence de tant de beauté.

Lorsque nous arborons la côte de Big Sur, la brume matinale est très présente. On aperçoit au loin quelques falaises qui sortent du brouillard. Les vagues s’écrasent contre la roche dans un bruit fracassant. Il est encore tôt et la température est basse. Les quelques 150 kilomètres qui séparent le début de Big Sur de Morro Bay nous offrent de somptueux paysages variés. La route est sinueuse et le panorama à couper le souffle. De majestueux cyprès se dressent à nos côtés. De temps en temps, des effluves d’eucalyptus étourdissent nos sens. Au tournant du siècle, on y comptait pourtant moins de 1000 habitants : des amoureux de la nature. Pourquoi cette région est-elle si peu peuplée ? Le manque de commodités peut être une explication : pas de supermarché à proximité et encore moins de réseau de télécommunications!

Retour de la civilisation et de la consommation

Après avoir longé la côte, depuis Carmel, où nous étions livrés à la nature, nous atteignons la ville de San Luis Obispo. Fini la traversée des grandes étendues sauvages, la différence d’atmosphère est considérable. Nous voici de retour à la civilisation et à la consommation. Partout, on observe l’abondance. Tout est grand, tout est « en plus », on se noierait presque dans le « trop »… Des grandes voitures à la nourriture en quantité astronomique, en passant par les lumières constamment allumées et les ventilateurs à plein tube, la consommation ne semble guère être un souci, alors même que la Californie est l’état américain le plus concerné par le développement durable.

Dans la ville, l’ambiance est collégiale, en raison de l’Institut Polytechnique établi dans la ville. Réputée pour son marché agricole, la commune jouit aussi de festivitésmusicales en été. De nombreux concerts sont organisés sur la Plaza, où les jeunes se mêlent aux danses des plus vieux, avec entre eux, même quelques sans abris qui profitent de la fête.

A break from America

Seulement quelques kilomètres au sud de Los Alamos, ville fantôme au caractère western, la petite ville de Solvang est un stop obligatoire pour européen en mal du pays. Créée de toutes pièces par des danois en 1911, les maisons sont construites dans le style danois et on y trouve même des moulins à vent. Bien qu’ils aient réussi à recréer le Danemark en Californie, ils n’ont pas pu contrôler la météo et les 38° que le conteur affiche se font sentir.

Lorsque nous arrivons à Santa Barbara, nous sommes un peu soulagés. La station balnéaire, très réputée, bénéficie d’un climat enfin supportable. Derrière nous, des montagnes, qui entourent presque la ville. La région est viticole, et réputée pour ses dégustations de Chardonnay et Pinot Noir. Les noms des rues ont une consonance hispanique, la frontière avec le Mexique n’est plus qu’à quelques 350 kilomètres au sud. Les maisons blanches aux toits de tuiles rouges donnent à la ville un charme certain. Le bord de l’océan est, lui aussi, très agréable. Le soir, l’ambiance y est sympathique… A nous enlever toute envie de rentrer ! Alors que le soleil se couche gentiment et que les touristes rebroussent chemin, nous restons là à admirer l’océan qui ne nous a jamais quitté du voyage.

S.H.