Evénement

Titanic : quand l’orgueil perd face aux éléments

 

Le 14 avril dernier, nous fêtions les 100 ans du naufrage du RMS Titanic. Un anniversaire que personne n’est prêt d’oublier tant l’événement a marqué les esprits, au vu des nombreux livres, films et reportages. Malgré cela, l’orgueil dont ont fait preuve les personnes sur ce bateau est beaucoup plus aisément oublié alors que c’est de là qu’on devrait tirer des leçons. Mais il n’est jamais facile d’apprendre de ses erreurs comme l’histoire le prouve.

Les classes sociales, paramètre de survie sur le Titanic

Le Titanic offrait trois classes différentes. Sur les ponts supérieurs, la première classe abritait les personnes fortunées du navire, dont quelques personnages célèbres. Il y a la deuxième classe (qui correspondrait aux critères de première classe actuelle) qui abritait des entrepreneurs, enseignants, etc. Enfin, la troisième classe, dans les cales, accueillait en son sein les « pauvres » du navire. Ces derniers ont d’ailleurs été méticuleusement fouillés avant de monter sur le bateau, afin de ne pas « contaminer » les autres passagers avec une mauvaise hygiène. Mais le pire de tout ça, c’est que lors du naufrage, cette troisième classe a été empêchée de monter sur les canots de sauvetage afin de laisser la place aux riches. La prétention des classes élevées, qui n’ont pas voulu se mélanger avec le bas peuple, a donc coûté beaucoup de vies.

Faute humaine ou destin ?

On peut évidemment s’interroger sur les raisons  qui ont fait que le Titanic ait été englouti par les flots. Il y a évidemment eu faute humaine. Ils n’ont pas vu l’iceberg venir, sans jumelles dans le point d’observation. Les cales pour accueillir l’eau en cas de problème étaient trop basses. De plus la vitesse du bateau était trop élevée, mais sur la route prise, plus au sud que ce qui était prévu, il n’y aurait pas du y avoir d’icebergs à cette période de l’année. Ils étaient de plus peu visibles en pleine nuit. Ainsi, erreur humaine il y a eu mais malchance également. C’est pourquoi certains n’ont pas hésité à invoquer une malédiction ou encore que le triste événement devait arriver suite à quelques prédictions obscures. Mais sans aller si loin, on peut se demander si l’orgueil dont font parfois preuve les humains, qui croient qu’ils peuvent aller toujours plus vite et plus loin, en défiant impunément la nature, ne finit pas par leur jouer un mauvais tour.

Quand l’histoire se répète…

Effectivement, on ne peut donc pas s’empêcher de faire le lien avec une actualité plus récente, qui a fait couler beaucoup d’encre. Le Costa Concordia, lamentablement échoué sur le flanc à quelques distances de la côte. Et une fois encore, c’est l’arrogance et la vanité qui ont poussé au drame. Le navire, voulant se rapprocher le plus possible de la côte pour faire un majestueux salut, a heurté un récif, déchirant la coque. Si le capitaine du bateau est évidemment poursuivit en justice, le directeur de Costa Croisière est également impliqué pour avoir donné l’ordre de se rapprocher au maximum.

La tragédie du Costa Concordia, ainsi que celle du Titanic sont arrivées comme pour remettre en cause la toute-puissance humaine, rappeler qu’on ne peut pas toujours gagner. L’histoire se répète et il serait temps d’apprendre un peu plus de nos erreurs. Les avancées technologiques sont certes très importantes et incroyables, mais nous ne devons pas croire qu’elles nous permettent de dominer le monde impunément. Vivons avec ce dernier, plutôt que de choisir de l’exploiter et peut-être que chacun s’en portera mieux.

ChaM

Analyse

Anonymous ou l’expression politique d’une nouvelle forme de société

 

Le collectif Anonymous apparaît de plus en plus souvent dans les médias et rares sont ceux qui ne le connaissent pas encore. Prétendant être l’expression de la liberté et de la démocratie, le « groupe » Anonymous a commencé par mener des cyber-actions visant à lutter contre les instances de pouvoir qui tentent de manipuler ou contrôler les citoyens. Mais son action se manifeste aussi autrement; on le voit apparaître dans les rues, où le nombre de personnes masquées se multiplie.

Anonymous s’est créé de manière confuse et désorganisée et a vraiment « vu le jour » fin 2006, lors d’une attaque informatique contre l’hôtel virtuel du site Habbo, en inondant le site Internet. S’en est suivi un autre “raid” informatique contre l’Eglise de Scientologie en 2008, bien plus médiatisé cette fois, qui a donné naissance à l’utilisation des masques, leur permettant ainsi de s’exprimer physiquement. Ce masque provient en fait du film V for Vendetta, où il est porté par le héros qui lutte contre la dictature de son pays. L’action du groupe s’est multipliée et il collabore à l’organisation de différentes manifestations luttant contre les lois visant à réduire la liberté d’expression ou d’échange.

L’organisation et la ligne politique du collectif est claire : Pas de hiérarchie, pas de volonté de prise de pouvoir, et lutte contre toute forme de pouvoir aliénant, réduisant, ou contrôlant la liberté des personnes. Bien que le collectif soit parti de « geeks » ou autres experts informatiques, il s’étend maintenant à toute personne soutenant les valeurs citées, et tout individu souhaitant faire partie d’Anonymous n’a qu’à s’en revendiquer ; l’accès au mouvement est libre et autoproclamé.

En dehors du fait que la Time Warner s’enrichisse par la vente de milliers de masques, cette vague d’expression libre, « de conscience collective » pose toutefois quelques problèmes. En effet, Anonymous mène des actions illégales, et pas toujours forcément bienveillantes envers le public. Or, il n’y a pas de responsables officiels, ce qui empêche toute « négociation » politique, seulement un « état de guerre ». De plus, comme chacun peut se prétendre du mouvement, n’importe quel individu peut nuire à « l’image » d’Anonymous en menant des actions désapprouvées par le noyau principal.

Anonymous défend le droit d’accès libre (gratuit) à l’information et au savoir, mais ne fait-il pas que soutenir un autre modèle libéral tout aussi pervers ? Ils ont condamné la fermeture du site megaupload, mais qui défendent-ils ? IIs veulent donner des droits aux consommateurs face aux producteurs qui dirigent le marché, que font-ils de ceux des artistes ? Et que dire de personnage comme le patron de Megaupload, Kim Dotcom, grand gagnant de l’affaire, défendu indirectement par Anonymous, mais qui semble être tout sauf un modèle de vertu…

L’avenir nous dira comment évoluera le collectif, mais en attendant, je crois que l’on peut voir Anonymous comme une manifestation sociale et politique qui se rapproche du mouvement des Indignés : les gens sont écœurés par cette société qui autorisent quelques individus à s’enrichir légalement et sans scrupules sur l’ignorance et l’impuissance du reste du monde. Quoi qu’il en soit, Anonymous n’est qu’une réponse logique et légitime face à un système en crise…

JonS