Mode de vie

Santa Susanna créé des activités pour apporter de la richesse à sa nouvelle histoire

 

Dans un des plus petits villages côtiers au sud de la « Costa Brava » en Espagne, la commune déploie tous  ses efforts pour maintenir les personnes âgés bien actives.

Dans cette commune, au début du mois d’août, pendant les célébrations  de « La Fête majeur » à Santa Susanna, les villageois dansent, chantent, font des compétitions, donnent des concerts, organisent des jeux… Toute la population se retrouve, durant 4 jours, sur la place centrale pour fêter ses origines au XIIème siècle et sa constitution en tant que mairie moderne en 1835.

Entre toutes les manifestations auxquelles  nous avons assisté, c’est avec grand étonnement  que nous avons remarqué le défilé de mode des « avis » (atelier de couture du troisième âge). Cet atelier est soutenu par la commune et par la contribution de ses participants. L’événement joue un rôle très important ;  il est l’achèvement de 10 mois de travail d’un groupe d’aînés.

La responsable de cet atelier Mercedes Martinez pilote cette activité depuis 10 ans.
Rencontre avec cette dame qui réveille les mains des fées.

  • Mercedes Martinez fait ses premiers pas en Andalousie mais, tout de suite sa famille s’installe à Barcelone. Depuis toute jeune, elle choisit de faire une formation dans le domaine de la couture. C’est ainsi qu’elle parcourt 4 ans à l’école industrielle de Barcelone où elle obtienne son certificat en Dessin professionnel  (dessin de patron à la main) et Moulage : (patron en toile obtenu directement par moulage sur le mannequin), dès lors Mercedes exerce la profession à plein temps. Rien ne destinait son avenir à la tête d’un projet d’avant-garde

Trois questions à Mercedes Martinez

Larticle.ch: Comment est né le projet d’un atelier de couture pour les personnes du troisième âge?

Mercedes Martinez: Ma fille, Mercedes, a proposé ce projet  au “Centre des anciens” lequel a été très bien reçu. D’ailleurs j’ai commencé par donner une leçon par semaine et au bout d’un peu de temps elles ont augmentées à trois et le cours dure 10 mois par an. Désormais notre activité a fêté 10 années.

L.ch : Qu’est-ce que vous enseigné spécifiquement et qui définit les modèles a confectionner ?

M.M. : Le choix du modèle est un sujet, qui parfois devient un peu délicat. Pas tous les corps ne s’adaptent à n’importe quel modèle ou certaines couleurs. Alors c’est là que mon expérience intervient pour conseiller et convaincre la personne de porter son choix sur un habit plus adapté à sa morphologie. En ce qui concerne l’enseignement, j’essaie de transmettre mes connaissances sur la conception du patron. Dans ce cas particulier, il faut dire que ce travail demande une formation technique, pas toutes les participantes sont à la hauteur de le réaliser et donc c’est moi qui finit par l’achever.

L.ch : Qu’est-ce qui vous a motivé à donner ces cours et pourquoi toutes les années il se couronne par un défilé ?

M.M. Vous savez, plus on devient vieux, moins on bouge et ceci se met en évidence par l’arthrose aux mains. La couture c’est un moyen ludique de maintenir l’activité des mains. Mais aussi dans une autre optique les participants se motivent par le fait de créer des habits qu’ils vont porter.
Quant au défilé. il rentre dans  le cadre de la reconnaissance du travail de toute une année de labeur d’une partie de la population du village.

Propos recueillis par Viviana von Allmen

Bresil

Belo Monte – Le barrage qui n’a pas fini de couler?

La question  de Belo Monte, au Brésil, illustre parfaitement le dilemme actuel auxquels se heurtent beaucoup de pays. Entre question environnementale et aspect financier, l’équilibre s’avère très lourd à trouver. Analyse.

C’est au Brésil, plus précisément sur le fleuve du Xingu, Etat du Parà que les travaux du barrage Belo Monte se sont paralysés, le mardi 14 août.  La décision a été ordonnée par le tribunal de l’Etat du Parà après des controverses qui défraient la chronique depuis bien longtemps.

Au Brésil la majorité de l’énergie électrique est produite par les centrales hydroélectriques. En effet, une fois achevée (s’il l’est un jour), le barrage de Belo Monte aura coûté près de 13 milliards de dollars, et  devrait produire à lui seul  11’233 méga watt soit 11% de  la capacité électrique de tout le pays. Et pour ce faire, pas moins de 502 km carré devraient être inondés, ce qui affecterait le mode de vie de la population locale, les indigènes du Xingu, car ces derniers subsistent de la pêche. Ainsi Belo Monte deviendrai non seulement la plus grande construction  du genre  au Brésil, et la troisième mondiale.

L’histoire de ce barrage remonte à la fin des années 70 lorsqu’une première esquisse de projet  a été réalisée. À l’époque les projets étaient encore plus ambitieux que l’actuel car ils auraient inondé une superficie plus grande et planifiaient la création de 2 usines.  Pour minimiser les impacts environnementaux, une révision de ce projet a été réalisée dans les années 90.  Entre 2000 et 2002 une nouvelle partie du projet a été étudiée. Finalement en 2005, le parlement brésilien a autorisé la construction du barrage de Belo Monte sous réserve d’études postérieures à l’autorisation du projet et non antérieures.

Depuis le début des oppositions des indigènes et des ingénieurs ont déjà étés tués. D’autres sont constamment menacés de mort. Les écologistes et académiciens défendent la cause des indigènes, à eux s’ajoutent des célébrités comme le réalisateur David Cameron, un bon moyen de diffusion pour la cause.  Pour eux il n’est pas question de transformer la biodiversité la faune et la flore d’une région d’une façon si abrupte. Les indigènes, déjà si minoritaires, ne souhaitent pas se laisser faire encore une fois en abandonnant leurs terres, leurs maisons et leurs moyens de subsistance comme il fut le cas, il y a 500 ans lors de la colonisation du Brésil.

D’autre part, l’enjeu est de taille pour le pays aux dimensions continentales qui ne cesse de voir sa population augmenter, en arrivant presque aux 200 mil habitants. Le projet répondrait certes aux besoins énergétiques de la sixième économie mondiale, et augmenterait la création d’emplois.

Ces questions ne sont bien sûres pas simples à résoudre, elles sont au cœur de chaque débat aujourd’hui. Jusqu’où peuvent aller les limites de l’homme par ambition ? Quelle planète veut-il laisser à ses petits enfants ? Pour l’heure, au-delà de la paralysie des travaux le tribunal de l’Etat du Para a fixé une amende journalière de 250 mil dollars en cas de non-respect de sa décision.

Affaire à suivre dans les mois, voire les années qui suivent.

A.L.