Mode de vie, Société

Lecture ou télévision, un duel silencieux au cœur de nos foyers

Dans nos foyers, la télévision s’est imposée comme une présence constante, parfois allumée plus de 20 heures par jour, même sans véritable auditoire. Jadis, la radio remplissait ce rôle de bruit de fond ; aujourd’hui, c’est l’écran qui tient compagnie, rassure, distrait… ou occupe simplement l’espace.

Depuis ses débuts en tant que média de divertissement familial, la télévision a profondément évolué. Elle s’est transformée en un flux continu d’informations à chaud, avec des émissions ciblées sur les voyages, la nature ou la géopolitique, qui séduisent une audience plus curieuse, en quête de savoir… sans quitter le canapé. Mais ce média reste aussi un puissant outil d’influence, capable d’orienter les opinions, souvent passivement absorbées par des téléspectateurs qui confondent parfois commentaire et vérité.

La lecture résiste et se réinvente

Face à cette omniprésence de l’image, la lecture n’a pas dit son dernier mot. Si le nombre global de lecteurs diminue depuis deux décennies, la lecture numérique, elle, est en plein essor.

La pandémie de Covid-19 a également joué un rôle décisif : les fermetures de librairies et bibliothèques ont ravivé le désir de lire. À tel point que ces lieux ont ensuite été reclassés parmi les « commerces essentiels ». En 2020, 26 % des lecteurs de livres audio numériques s’y sont mis dans l’année, tout comme 15 % des lecteurs de livres numériques.

Lire, c’est bien plus que se divertir. Contrairement à la télévision, la lecture stimule la mémoire, développe les capacités cognitives et améliore la concentration. Lire un roman, c’est visualiser des visages, des lieux, inventer des scènes : un vrai travail d’imagination. Un exercice pour le cerveau, comparable à une séance de sport mental.

La lecture agit aussi comme un antidote au stress. Elle permet de s’évader, d’oublier les tracas quotidiens, de retrouver une forme de sérénité. Les lecteurs réguliers en témoignent, un bon livre peut changer l’humeur d’une journée.

Et si la lecture est une activité solitaire, elle se partage souvent. Les lecteurs aiment raconter ce qu’ils ont lu, transmettre leur enthousiasme, susciter la curiosité de leurs proches.

À l’heure où les plus jeunes passent des heures sur leurs smartphones, comment éveiller en eux l’amour des livres ? L’exemple reste le meilleur levier. Un enfant qui voit ses parents lire aura plus de chances de s’y intéresser à son tour.

Il est aussi essentiel de respecter ses goûts. Proposer à un enfant des lectures adaptées à ses centres d’intérêt favorise son engagement. Et pour tous, une approche curieuse et ouverte est précieuse : découvrir l’univers d’un auteur, varier les genres, oser sortir de sa zone de confort. Parfois, c’est une simple recommandation qui mène à une belle découverte.

Que ce soit sur papier ou sur écran, peu importe le support, l’essentiel est de lire. La lecture nourrit l’esprit, apaise les tensions, et renforce les liens sociaux. Dans un monde saturé d’écrans et d’informations, elle offre une respiration, un retour à soi — et à l’essentiel.
N.G.

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Canicule, comprendre le phénomène pour mieux s’y préparer

Si le changement climatique en est l’un des principaux moteurs, un autre phénomène atmosphérique, moins connu du grand public, pourrait bien jouer les trouble-fête : le double jet-stream.

Depuis plusieurs semaines, l’Europe suffoque sous des vagues de chaleur à répétition. En France, en Espagne, au Portugal, la chaleur s’installe, repart, puis revient encore plus forte. Entre impacts sur la santé, les infrastructures et l’environnement, comprendre la mécanique de la canicule devient une urgence.
 Après un mois de juillet record au Portugal – le plus chaud depuis près d’un siècle – l’Europe de l’Ouest s’apprête à affronter sa quatrième vague de chaleur.

Ces épisodes à répétition sont appelés à devenir plus fréquents et plus intenses. Le changement climatique en est l’un des moteurs. Mais il n’est peut-être pas seul en cause.

Un coupable discret : le double jet-stream
Des chercheurs allemands, américains et néerlandais, publiés dans Nature, se sont penchés sur un phénomène encore méconnu : le double jet-stream. Ce courant d’air violent, qui souffle habituellement entre 200 et 360 km/h à une dizaine de kilomètres d’altitude, se divise parfois en deux.(voir photo) Résultat : l’une des branches perd de sa puissance, laissant les vents chauds du Sahara remonter vers le nord. L’Europe de l’Ouest se retrouve alors coincée entre ces deux flux, avec à la clé des vagues de chaleur prolongées.

Selon l’étude, ce double jet-stream aurait joué un rôle dans près d’un tiers des épisodes caniculaires européens, et dans la quasi-totalité de ceux qui ont frappé l’Europe de l’Ouest ces dernières années. Il aurait même contribué à la canicule meurtrière de 2003, responsable de plus de 70 000 décès.

Des villes qui retiennent la chaleur
Les conséquences sont visibles partout. Certaines municipalités comme Barcelone, se préparent à des scénarios où le thermomètre pourrait grimper jusqu’à 50 °C. Les matériaux utilisés pour les bâtiments – asphalte, briques, béton – ont un faible albédo : ils absorbent la chaleur le jour et la restituent la nuit, empêchant la ville de se rafraîchir.

Les infrastructures, transports et électricité souffrent aussi. Sous l’effet de la chaleur, les rails se dilatent, les caténaires se déforment, les aiguillages se dérèglent. Les trains et métros sont ralentis pour limiter les dégâts, au prix de retards et d’annulations. Les réseaux électriques, déjà sollicités par la climatisation, sont fragilisés ; les coupures ne sont pas rares.

La canicule est un phénomène naturel, amplifié par le climat qui change et par certains mécanismes atmosphériques comme le double jet-stream. Mais ses effets dépendent aussi de nos choix : comment nous construisons nos villes, comment nous protégeons les plus vulnérables, comment nous gérons nos ressources.
Comprendre pour mieux agir : c’est peut-être là la clé pour ne pas subir.
C.G.

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