Viviana von Allmen
Notre pays se bat dans la course effrénée de «la recherche scientifique». Mais qu’en est-il de l’investigation sur des faits qui touchent la politique, les injustices sociales, les inégalités, les procès corrompus, le piratage ….des sujets qui atteignent la morale en général ?
La philosophie du «ne t’en mêle pas» est de nos jours répandue à une échelle planétaire. La politique de neutralité des hommes du pouvoir n’a pas de confins. Founier dans les affaires louches ne répond simplement qu’au concept du politiquement incorrect. Creuser dans les entrailles de dossiers fait partie d’un état d’esprit archaïque d’investigation. Celle-ci, ne se pratique plus, soi disant par manque des moyens économiques. Même les citoyens représentants du 4ème pouvoir se laissent emporter par cet état d’esprit.
Où sont passes les piliers déontologiques des hommes de presse : répandre la vérité à n’importe quel prix ?
Les professionnels de la communication, en général, se limitent au fait sommaire d’informer sur l’actualité et étanchent leur soif de curiosité que par le biais du sensationnalisme.
De plus en plus, on répète, on copie sans s’interroger. Et pourtant il y a une réflexion à mener sur la course à l’info qui empêche tout recul. Défendons ce qu’on appelle le «doute méthodique» qui consiste à approfondir, éviter le conformisme, se demander ce que signifie vraiment une information,. Par ailleurs, je constate que le journalisme de communication remplace celui d’investigation, y compris en politique. Il est dopé par les conseillers en communication et par d’autres services de presse, qui pullulent dans les entreprises comme dans les institutions.
Les jeunes (les journalistes «énervés» qui veulent tout changer) s’épuisent dans des parcours de carrières.
Entre le journalisme tiède et le journalisme énervé, il y a une place à prendre.
Reste l’incontournable public, les lecteurs, les auditeurs. Que veulent-ils ? Qu’est-ce qui est vendeur et pourquoi ? Et vous, vous êtes plutôt journalisme ou info-hacking ?