Romand, Jean-Claude Romand

Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand échappe de justesse à l’incendie qui a embrasé son domicile de Prévessin-Moëns dans l’Ain, à quelques kilomètres de la frontière suisse. Sa femme et ses enfants n’y ont malheureusement pas survécu. Suite au drame, la police se rend chez les parents de Romand pour leur annoncer la nouvelle. Elle y découvre trois corps inanimés : les parents ainsi que le chien de la famille ont été tués. Une enquête est ouverte et, petit à petit, la police découvre que le docteur Romand n’est pas celui qu’il prétend être. Retour sur une vie de mensonges.

C’est en 1975 que Jean-Claude Romand met au point son premier « gros » mensonge. Alors étudiant en 2e année de médecine, il ne se présente pas à l’examen car son réveil n’a pas sonné. De même, il ne se rendra pas à la session de rattrapage prévue en septembre. Il ne fait pourtant pas part de cet échec à ses proches et leur dit même qu’il a réussi. Après quoi, il reste enfermé chez lui durant plusieurs mois et explique son absence prolongée grâce à un deuxième mensonge : il annonce à son entourage qu’il a un cancer, un lymphome plus précisément.
Par la suite, il s’inscrit en 2e année de médecine jusqu’en 1986, soit 12 fois, sans que personne ne s’en rende compte. Il se procure les livres nécessaires et étudie la médecine de son côté. Il peut donc, sans aucun problème, faire croire à son entourage, y compris les étudiants de la faculté de médecine, qu’il poursuit son parcours universitaire. Son départ coïncide avec l’arrivée d’une nouvelle cheffe de service qui désire en savoir plus sur ce mystérieux étudiant. Une fois ses soi-disant études arrivées à terme, Jean-Claude Romand fait savoir à tous qu’il travaille désormais pour l’INSERM (L’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) de Lyon et pour
l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) à Genève.

Durant ses études, Jean-Claude Romand tombe amoureux de Florence, une cousine éloignée, étudiante en pharmacologie. Elle a pour habitude de réviser avec Jean-Claude. Pour elle, ils ne sont que des amis mais lorsqu’elle apprend que celui-ci souffre d’un cancer, leur relation change. Ils se marient quelques années plus tard et ont deux enfants. La première, Caroline, voit le jour en 1985 et le second, Antoine, en 1987.

L’entourage de Jean-Claude le décrit comme un père modèle qui subvient au besoin de sa famille. En effet, Florence ne travaille pas, c’est son mari qui ramène l’argent à la maison. Mais d’où vient-il ? Romand fait croire à ses proches qu’il peut bénéficier de taux d’intérêts avantageux en Suisse. N’ayant aucune raison de douter de sa parole, ces derniers lui confient de grosses sommes que Romand est censé placer. Mais il n’en fait rien et les garde.

Pendant près de 20 ans, Jean-Claude Romand se fait passer pour quelqu’un qu’il n’est pas sans que personne ne se doute de rien. Aux yeux des médecins qui le connaissent, le docteur Romand est un homme brillant qui excelle dans son métier. Mais, petit à petit, il est rattrapé par ses mensonges et n’arrive plus à faire face. Certains de ses proches veulent récupérer leur argent et sa femme, Florence, commence à avoir des doutes.

Le 9 janvier 1993, Romand décide de mettre fin à tout ça. Il commence par tuer sa femme, à l’aide d’un rouleau à pâtisserie, pendant que ses enfants, tranquillement installés au salon, regardent « Les 3 petits cochons » à la télévision. Ensuite, il les tue en leur tirant dessus. Plus tard, il se rend chez ses parents pour déjeuner et, après le repas, les abat, sans épargner le
chien. Il passe ensuite la soirée avec sa maîtresse, Corinne, et tente de la tuer elle aussi, sans y parvenir. Enfin, il rentre chez lui, traîne dans la maison pendant plusieurs heures, avant d’avaler des barbituriques, périmés depuis 10 ans. Il met le feu à la maison à 4h du matin. Les éboueurs, qui voient l’incendie, préviennent les pompiers avant que Jean-Claude Romand ne meure. Les
cadavres sont découverts, l’enquête est ouverte.

Jean-Claude Romand est condamné le 2 juillet 1996 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de  22 ans.
M.R

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