La bonne résolution de Didier Burkhalter pour 2011: les médecines parallèles seront à nouveau remboursées!

L’année commence bien pour les défenseurs des médecines complémentaires. Homéopathes, acupuncteurs et autres praticiens «alternatifs» verront leurs prestations à nouveau prises en charge par l’assurance de base dès… janvier 2012! Qu’ils ne crient pas victoire trop vite, à long terme rien n’est gagné…

Tout commence en 2005 lorsque Pascal Couchepin, à l’époque conseiller fédéral, décida très arbitrairement la suppression de la prise en charge par la LAMAL (loi fédéral sur l’assurance maladie, obligatoire) de cinq médecines complémentaires. Cette décision fît le plus grand bonheur des assureurs qui ne manquèrent pas de se remplir les poches en proposant des assurances complémentaires aux coûts plutôt élevés. Le peuple, lui, gronda et une initiative populaire fut lancée; rejetée par Berne, elle permit néanmoins l’élaboration d’un contre projet «pour la prise en compte des médecines complémentaires» qui fut accepté par une écrasante majorité, 67%, et par tout les cantons lors de la votation populaire de mai 2009… Le peuple avait parlé faisant taire par la même occasion Mr. Couchepin. Ce dernier, penaud, attendit l’échéance de son mandat qui prenait fin quelques mois plus tard, et laissa à son successeur Mr. Burkhalter le travail de restituer aux médecines complémentaire la place qu’elles méritent dans la LAMAL.
Si la nouvelle est bonne, la victoire est encore loin! Tout d’abord, cette réintroduction n’est que provisoire puisque cette nouvelle mesure n’est valable que jusqu’en 2017. Entre temps,  il est demandé à l’homéopathie, la phytothérapie, la thérapie neurale ainsi qu’aux médecines anthroposophique et chinoise de… faire leurs preuves! En effet, ces thérapies sont très controversées car il n’est certes pas prouvé qu’elles remplissent entièrement les critères légaux d’efficacité, d’adéquation et d’économicité. Efficacité, adéquation et économicité, ces mots laissent un goût amer dans la bouche et sonnent comme une mauvaise excuse! Il y a de quoi s’interroger quand on sait, par exemple, que le vaccin contre le VPH (virus du papillome humain) – visant à diminuer le risque de cancer  du col de l’utérus – est très largement proposé et remboursé aux jeunes filles alors que son coût atteint des sommes faramineuses, qu’aucune étude sur ses effets (néfastes comme positifs) ne dépassent les cinq ans mais que la maladie met dix ans à se développer, qu’on ne sait toujours pas si des rappels vont être nécessaires, et que ce cancer ne se positionne qu’à la 13ème place des cancers touchant les femmes en suisse… Economicité, Efficacité et Adéquation disions-nous?
Si Mr. Burkhalter a annoncé sa décision au début de l’année 2011, pourquoi attendre 2012 avant l’entrée en vigueur de la modification dans la LAMAL? Une fois encore on se demande: où sont les priorités? L’excuse d’une augmentation des coûts ne peut même pas être avancée, puisque la prévention de certaines maladies grâce aux médecines complémentaires permettrait de réduire les frais coûteux de traitements lourds et conséquents une fois les maladies déclarées. Nous l’aurons compris: à long terme rien n’est gagné! Et pour toute suite, contentons-nous de quelques promesses… Dans ces conditions, l’avenir des patients malades à bas revenus – ceux qui ne peuvent pas se payer les complémentaire – est, en terme de soins médicaux, plutôt précaire et flou. Flou, c’est le cas de le dire! En 2011 les lunettes et lentilles de contact ne seront plus du tout remboursées par la LAMAL. Adéquation disions-nous? C’est clair qu’avec une population de malvoyants, la Suisse risque – cette année encore – de se démarquer avec des projets politiques très… visionnaires!
L.U

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