Ralentir c’est le nouveau turbo

Dans un monde où l’on confond vitesse et performance, une nouvelle approche émerge : lever le pied pour avancer mieux. Et si ralentir, loin d’être un frein, devenait le véritable moteur de l’efficacité ?


En scrollant sur Internet, une petite phrase m’a stoppé net :
« Faire moins pour aller plus loin. »
Un slogan simpliste ? Pas vraiment. En y réfléchissant, j’ai vite compris que cette formule pourrait bien être la clé pour mieux vivre… et mieux travailler.

Notre société glorifie la vitesse, le multitâche, les « to-do » listes interminables. Pourtant, courir après le temps ne rime pas toujours avec efficacité. Au contraire.
Faire moins, c’est d’abord accepter de ralentir. Prendre des micro-pauses, pratiquer la pleine conscience, se recentrer sur l’essentiel. En clair : travailler mieux plutôt que plus.

Là où la productivité classique demande : « Comment en faire davantage ? », l’efficience s’interroge : « Est-ce que ce que je fais est vraiment essentiel ? »

Romane Deshayes a sa recette :
« J’utilise énormément la routine « Deep Work ». Avant chaque session, j’ai mon rituel : une tenue confortable mais pas un pyjama, une playlist chill, le téléphone hors de la pièce. Puis deux minutes de respiration, et j’écris noir sur blanc ma tâche prioritaire. Pendant 25 minutes, je suis totalement concentrée.
C’est simple, mais redoutablement efficace ».

Ce type de discipline permet d’entrer dans un état de flow, où le cerveau carbure sans dispersion.

Julie Banville, de son côté, rappelle que le mot « ralentir » fait peur dans les entreprises :
« Dans un monde où rapidité rime avec efficacité, l’idée de lever le pied paraît contre-productive. Pourtant, selon Statistique Canada, 62 % des travailleurs citent le travail comme leur première source de stress. Ralentir devient une nécessité. »

On confond trop souvent efficacité, productivité et efficience :

Efficacité : atteindre un objectif, peu importe le temps ou les ressources.
Productivité : produire beaucoup, très vite… mais pas forcément ce qui compte.
Efficience : atteindre un objectif avec un minimum d’efforts et de moyens.
C’est cette dernière voie qui permet d’aller plus loin, sans s’épuiser.

Aujourd’hui, de nouveaux outils viennent soutenir cette démarche. L’intelligence artificielle, par exemple, peut alléger certaines tâches chronophages, résumer un texte, structurer des idées, relire un document et ainsi libérer du temps pour ce qui compte vraiment : la réflexion, la créativité, le lien humain.
Là encore, il ne s’agit pas d’en faire plus, mais de mieux utiliser son énergie pour aller plus loin.

Avant de chercher des « hacks » ou solutions miracles, il y a des fondamentaux : bien dormir, bien manger, bouger. Sans ça, inutile d’empiler les applications de productivité ou les compléments alimentaires.

Comme le disait Confucius :
« Le bonheur n’est pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir. »

Alors peut-être qu’au lieu de courir vers le sommet, essoufflés, il est temps d’apprendre à marcher autrement. Moins vite. Moins chargé. Mais plus loin.
C.G.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *