Les votations du 28 février approchent, le peuple suisse va se prononcer sur 3 initiatives et une modification de la loi. Certains sujets font beaucoup parler et sont débattus d’arrache-pied, dont l’initiative de l’UDC sur le renvoi effectif des étrangers criminels. Cependant, une fois n’est pas coutume, la proposition du PDC lui piquerait presque la vedette. La polémique est lancée.
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« Pour le couple et la famille – Non à la pénalisation du mariage », tel est le nom de l’initiative du Parti Démocrate Chrétien qui fait débat ces jours-ci. Une initiative qui vise, au premier abord, à empêcher la discrimination des couples mariés par rapport aux concubins en ce qui concerne les impôts et les assurances sociales. Leur but et d’insérer dans la Constitution un article qui fixe que le mariage « ne peut pas être pénalisé par rapport à d’autres modes de vie ».
Toutefois, quelques lignes plus haut se trouve la définition du mariage, qui elle, pose certainement plus de problèmes pour certains. Le PDC définit cette institution comme « l’union durable et réglementée par la loi d’un homme et d’une femme ». Cette description ôterait la possibilité d’un mariage civil aux homosexuels, ce qui fait réagir les organisations LGBT (lesbiennes, gays, bisexuel et transgenres), mais pas seulement : les jeunes PDC de Zurich ont exprimé eux aussi leur mécontentement en rejetant cette initiative de leur propre parti.
Face à ces termes, beaucoup de réactions sont survenues et une association nommée Pro Aequalitate a lancé campagne contre l’initiative. Cette campagne se nomme « Avançons ensemble » et vise à dénoncer la discrimination qui se trouve dans la définition du mariage que le PDC veut insérer dans la Constitution. Une injustice qui se cache derrière des arguments fiscaux, selon elle. Par ailleurs, le Conseil fédéral avait aussi déterminé cette phrase comme trop limitative et ne collant pas avec notre société actuelle.
Si l’initiative passe, elle pourrait couper court au mariage pour tous et c’est bien ce qui inquiète les associations LGBT car un projet des Verts libéraux lancé fin 2013, qui donnerait le droit à tous les couples, qu’importe le sexe et leur orientation sexuelle, de se marier est en cours de conception.
Au milieu de cette polémique, la part fiscale de l’initiative pourrait être mise sur le banc de touche, ce qui n’arrangerait certainement pas le Parti Démocrate Chrétien. Qui n’a pas trop à s’en faire pour l’heure, puisqu’un premier sondage de l’institut gfs.bern mandaté par la SSR indique que s’ils avaient voté mi-janvier, deux tiers des Suisses (67%) auraient accepté l’initiative.
Mais le débat reste acharné et le peuple suisse a jusqu’au 28 février pour se décider.
Géraldine Overney