Les nouveaux horaires CFF : échec ou réussite ?

Depuis dimanche 13 décembres 2015, la plupart des horaires de trains ont été modifiés. Un changement globalement bien accueilli qui, de premier abord, était prometteur. Qu’en est-il quelques semaines après l’instauration de ce nouveau programme ?

Photo : Web

Des trains annulés, des retards dus à la surcharge du trafic, des gares supprimées, des wagons surchargés, mais aussi une augmentation de la cadence, des rames ajoutées aux trains, et la création de relations directes sont autant de conséquences du changement d’horaire CFF du 13 décembre. Comme dans tous les changements de routine imposés, le bilan est mitigé, et balance entre les satisfaits et les déçus. C’est la modification la plus importante, en ce qui concerne les trains, depuis Rail 2000, instauré en 2004 : 80% des horaires sont modifiés. Jean-Philippe Schmidt, porte-parole des CFF, précise : « Pour donner une idée de l’ampleur des travaux, il faut s’imaginer que rien qu’entre Lausanne et Renens, pas un seul mètre de rail ne sera pas remplacé, alors qu’il s’agit là même du coeur du réseau romand, avec plus de 600 trains par jour. ». Les habitudes de la population sont donc bousculées, provoquant inévitablement leur lot de réactions parfois grincheuses et peu enthousiastes.

Les causes de ces modifications sont diverses : mieux relier les différentes régions, permettre une capacité deux fois plus grande en places assises entre Genève et Lausanne d’ici 2030, la mise en place d’une cadence au quart d’heure avec le LEMAN Express, etc.

 

Le bilan positif

L’entrée en vigueur d’une nouvelle gare à Grandson accompagne ces changements, cette dernière permet aux habitants de ce village de se rendre à Yverdon en 4 minutes ou encore à Lausanne en 35 minutes. Un gain de temps d’après Eva Salvi, étudiante à l’Université de Neuchâtel, résidant à Grandson : « Je suis vraiment satisfaite des nouveaux changements. Jusqu’à présent, je n’avais qu’un bus par heure pour aller à Yverdon et pareil pour rentrer. J’étais vraiment limitée dans mes déplacements et il fallait toujours prévoir l’heure de départ et l’heure de rentrée. Maintenant, entre les deux bus et les deux trains par heure, j’ai pratiquement un moyen de transport toutes les 15mn. C’est l’idéal ! ». En effet, comme dit précédemment, le trajet entre Grandson et Yverdon dure seulement 4mn, tandis qu’en bus, l’étudiante doit compter 15mn au minimum pour relier la ville.

Une cadence de 30 minutes entre Yverdon et Neuchâtel fait aussi le bonheur des Yverdonnois. Les deux trains passant par la ville de Neuchâtel étaient déjà présents auparavant, cependant, ils partaient à 3 minutes d’intervalle.

D’autre part, dans la région, une relation directe et chaque heure entre Le Locle et Berne a été instaurée. Genève, elle, est bénéficiaire d’une relation toute les 30 minutes en direction de Zurich, passant en alternance une fois par Berne et l’autre par Bienne.

 

Le bilan négatif

En ce qui concerne le trajet Sion-Neuchâtel, il est rallongé de presque 30mn pour certains horaires de départ entre 6h et 8h. Le parcours dure désormais 2h20 de temps, alors qu’avant les voyageurs reliaient ces deux villes en 1h51.

D’autres couacs sont à relever : des trains entre Delémont et Bienne sont tellement bondés de passagers qu’il n’est plus possible de s’y asseoir. Le Jura, quant à lui, ne possède plus de connexion directe avec l’Arc lémanique. Et dans le canton de Vaud, les pendulaires de Nyon sont aussi mécontents, car les ICN ne s’arrêtent plus dans cette ville. Même si la base de ces changements part d’une intention d’amélioration, il reste tout de même quelques révisions à faire concernant l’application.

Jean-Philippe Schmidt répond: « Les CFF sont conscients que tous les vœux n’ont pas pu être pris en compte, et que dans de rares cas, une péjoration de l’offre n’a pu être évitée. Mais le nouvel horaire bénéficie à la grande majorité de nos clients. ».

 

Comme dans toute rupture d’habitudes, une période d’adaptation est nécessaire. Lisa Capt, étudiante reliant chaque jour Yverdon à l’Université de Lausanne, déclare : « Au début, je n’étais pas très contente à l’idée qu’ils puissent changer les horaires car je savais que j’allais devoir modifier mes habitudes. », Cependant l’étudiante reste satisfaite : « Depuis Yverdon, il faut reconnaître qu’il y a désormais un plus grand nombre de trains qui se rendent sur Lausanne. C’est donc une bonne chose. ».

Par ailleurs, d’autres modifications sont à prévoir d’ici 2030 dans la région de l’Arc lémanique – modifications qui permettront au double du nombre de passagers actuels, soit 100’000 personnes par jour, de voyager entre Genève et Lausanne. Reste à savoir si le projet Léman 2030 tiendra ses promesses.

 

Géraldine Overney

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