Chaque année, à l’approche du mois de Novembre, un vent de contestation se lève. L’été s’en va, le mercure baisse en flèche et les arbres perdent même leur feuillage. Mais surtout, c’est le moment que choisissent la plupart des commerces pour placer leurs décorations de Noël, et cela la population ne peut s’y résigner sans grognements. Nous avons donc demandé à Lisa Krähenbühl, porte-parole de Migros, de nous expliquer cette pratique. Photo : Web
« Une idée reçue »
Notre interlocutrice commence par une précision : « L’idée que la période de Noël vient toujours plus tôt est une croyance qui se trouve être erronée. Depuis 2012, la date d’arrivée de cet assortiment est fixée à la mi-octobre. Toutefois, le beau temps et les chaleurs estivales de cette année ont probablement éloigné des têtes l’approche de Noël et de ses décorations ». Ou bien peut-on expliquer cet étourderie des consommateurs simplement par le fait que mi-octobre, c’est tout de même deux mois et demi avant Noël ?
« Premièrement, tous les produits n’arrivent pas à la mi-octobre dans nos succursales. C’est seulement en novembre que le gros de l’assortiment est disponible. De plus, tous les préparatifs liés à cette période nécessitent du temps, d’où notre besoin de commencer suffisamment tôt ». Quant à ceux qui redoutent une guerre entre commerçants pour être le premier à proposer ces articles de Noël, Migros assure ne pas prendre en compte les agissements de ses rivaux : « Nous commençons à une date fixe. Que nos concurrents déploient leur promotion avant ou après n’a donc pas beaucoup d’importance pour nous… ». Mais si Migros ne considère pas la concurrence lors de ses décisions, il existe un sujet auquel la société affirme porter toute son attention : l’écologie : « Par exemple, nous avons réutilisé en 2015 certains éléments de l’année passée, évitant du gaspillage ». En réalité, ce que l’on appelait jadis épargne peut aujourd’hui se nommer écologie
« Noël, c’est la joie »
Mais le facteur décisif du début des promotions de Noël ne serait pas à chercher de ce côté-ci selon la porte-parole : « La mission de Migros, c’est de contenter tous ses clients, malgré leur grande variété. Nous vendons par exemple des produits destinés aux végétariens, mais nous vendons aussi de la viande. Les deux peuvent cohabiter. Le même constat s’applique aux décorations de Noël. Si nous commercialisons ces produits à cette date, ce que nous avons une demande de la part de clients désireux d’amener dans leur foyer l’esprit chaleureux de Noël. Mais bien sûr, personne n’est obligé d’acheter. Tout le monde a le choix ». Mais végétariens ou non, les clients qui ne veulent pas voir le très cher père Noël se faire sucrer deux mois et demi de vacances, n’ont pas le choix : qu’ils le veuillent ou non, ils devront faire avec.
« Il est vrai qu’on entend souvent les clients qui se plaignent de la date d’arrivée des promotions de Noël, mais il existe aussi une clientèle qui s’en réjouit et nous ne pouvons pas frustrer une partie de notre clientèle à la demande de l’autre. On devrait aussi parler un peu plus des clients favorables aux promotions de Noël dans les médias ».
Soucieux de réparer ce tort, nous nous empressons de lui donner la parole… Enfin presque, puisque c’est Mme Krähenbühl qui va nous la décrire : « Cette clientèle est notamment formée par les familles, pour qui Noël, c’est la joie ! Et nous devons la prendre en compte, elle qui se réjouit de bénéficier de l’assortiment de Noël le plus tôt possible en les plongeant dans cette ambiance festive, avec les sucreries, les confiseries et les jolies décorations qui symbolisent cette période ».
Mais alors que nous découvrons tout l’amour que peuvent susciter quelques décorations de Noël, nous n’avons qu’une seule crainte. Que la population proteste contre l’arrivée visiblement trop tardive des décorations de Noël…
MaG