Apprendre l’allemand : une obligation coûteuse pour certains

 

Les derniers étudiants des gymnases partis en Allemagne viennent de rentrer de leur séjour linguistique et ont repris les cours le 26 octobre. L’article.ch s’est penché sur les coûts de ce voyage obligatoire pour ces jeunes qui ont décidé de réaliser une maturité professionnelle en pédagogie.

Afin d’entrer à la HEP, la Haute Ecole Pédagogique, les futurs étudiants doivent avoir séjourné au minimum 6 semaines dans une région où l’on parle allemand. Ce stage est prévu dans la maturité professionnelle, option pédagogie. La rentrée de cette volée a eu lieu le 26 octobre, soit six semaines après celle des autres gymnasiens. Néanmoins, même si ce séjour est organisé dans le cadre du gymnase, les frais, parfois élevés, sont à payer par les étudiants.

Le prix d’un séjour en Allemagne dépend de la destination et de l’école choisies. Pour ceux qui souhaitent cohabiter avec un habitant de la ville dans un appartement et suivre les cours du certificat B2, niveau attendu pour rentrer à la HEP, les coûts varient en moyenne entre 1700 et 2000 francs. Quant aux étudiants qui préfèrent aller dans une famille d’accueil avec demi-pension comprise, il faut compter entre 2400 et 2600 francs. Sans oublier de rajouter à cette somme le voyage, les repas, les loisirs, l’examen et parfois les transports publics car l’appartement n’est pas forcément à proximité de l’école. Une ancienne étudiante du gymnase d’Yverdon qui a réalisé ce séjour en Allemagne l’année passée explique : « Mon logement était à l’opposé de la ville par rapport à l’école. Je mettais 10 minutes à pied et 10 minutes de tram pour y aller. J’ai donc dû acheter un abonnement au mois pour me déplacer. ». Vivre au campus de l’école est l’option la plus pratique, mais elle est plus chère que les deux autres propositions.

Dans le canton de Vaud, les gymnases sont prêts à rembourser jusqu’à 1000CHF sur le logement, les transports et le coût de l’examen B2 sur présentation de justificatifs. Quant à L’OCBE, l’Office cantonal des bourses d’études, elle entre en considération uniquement pour les jeunes qui sont déjà bénéficiaires d’une bourse d’études dans le cadre de leur parcours et de manière non ponctuelle. Ce séjour obligatoire à l’étranger reste donc coûteux. Cependant, suivre les cours et passer son B2 là-bas n’est pas un impératif, car des leçons d’allemand ont lieu durant la maturité professionnelle en pédagogie et les étudiants peuvent passer l’examen en fin d’année. La possibilité de séjourner les 6 semaines en tant que jeune fille au pair est donc également une option. Cependant, elle ne convient pas à tout le monde comme le déclare Célia Roth, étudiante actuelle au gymnase d’Yverdon, de retour de Berlin : « Lorsqu’on est dans un campus, on est plus autonome et on a plus d’intimité. On peut s’organiser comme on le souhaite, on n’a pas de règle imposée par la famille. De plus, je voulais suivre les cours durant la journée et si j’avais choisi de faire jeune fille au pair, j’aurais pu suivre uniquement des cours du soir. ». L’alternative d’y travailler est elle aussi possible, mais certainement compliquée vue que la langue n’est, en général, pas maîtrisée. La durée du séjour dans ces cas doit être confirmé par le chef de famille ou le préposé au contrôle des habitants.

Ce voyage imposé par la HEP est utile pour le futur : les jeunes découvrent une autre culture, deviennent indépendants et sont réellement immergés dans la langue. Célia Roth: « J’ai fait d’énormes progrès en allemand, maintenant je comprends à peu près tout. J’ai aussi appris à être autonome et à m’organiser. Je pense qu’un voyage comme celui-ci t’oblige à faire preuve de plus de maturité. ». Un séjour qui comporte donc de nombreux bénéfices pour les jeunes, mais dont le prix peut être perçu comme un réel investissement pour certaines familles avec peu de moyens.

 

Géraldine Overney

 

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