Le 17 mars dernier a eu lieu la fête de la Saint-Patrick, incontournable pour chaque irlandais qui se respecte. Cet événement annuel questionne sur son sens aujourd’hui et sur le rôle de la religion au sein de notre société.
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Pour les personnes, sûrement nombreuses, qui ont oublié ou ignorent la signification première de la Saint- Patrick, un petit rappel de son histoire est nécessaire. La Saint-Patrick est en réalité une fête chrétienne qui célèbre le saint-patron de l’Irlande, vous l’aurez deviné : Patrick. Ce dernier aurait apporté au peuple irlandais la foi, en lui expliquant la Sainte-Trinité à l’aide d’un trèfle (devenu un des symboles de l’Irlande). La légende raconte qu’il aurait chassé tous les serpents du pays marquant ainsi la conversion des Irlandais, ici les serpents représentant les croyances polythéistes de l’époque, associées au diable. La Saint-Patrick est célébrée déjà depuis le IXème siècle, elle est donc une véritable tradition. Au fil du temps, la tradition s’est étendue et les Irlandais des quatre coins du monde fêtent ce jour, même les non-irlandais participent aux festivités. De nos jours, pourtant, la plupart des gens croient qu’il s’agit de la fête nationale de l’Irlande et oublient tout le caractère religieux de cette fête. Ceci nous montre une fois de plus que la religion occupe une place beaucoup moins importante dans le monde actuel, du moins les religions chrétiennes. Comment pouvons-nous expliquer ce phénomène grandissant ?
Aujourd’hui, les religions sont de plus en plus remises en cause. D’une part, la place qu’occupent les extrémistes religieux ne les valorise pas vraiment. D’autre part, les récits du coraniques ou bibliques nous content miracles sur miracles accompli par Dieu, Jésus ou Allah. Alors même si personne ne peut affirmer que les miracles n’existent pas, il y en a tout de même quelques-uns qui manquent de crédibilité dans les différentes religions. Prenons l’exemple du miracle qui se serait produit à Jéricho. Il est écrit dans la Bible que les murs de la ville de Jéricho se seraient effondrés sous le bruit des trompettes du peuple d’Israël venant conquérir la ville. Pendant plusieurs années des Juifs du monde entier sont venus à Jéricho pour admirer un des miracles de Dieu. Pourtant, des fouilles archéologiques plutôt récentes démontrent qu’à l’époque de Josué, le meneur des Israélites, il n’y avait aucun mur entourant la ville, enlevant tout caractère miraculeux et crédible à l’histoire. Néanmoins, cet exemple n’est certainement pas celui qui pousse la société contemporaine à mettre le plus en doute les religions, mais plutôt la description fait de la Naissance du monde. Les sciences contredisent avec tant de facilités les propos de l’Ancien Testament, qu’il est pratiquement impossible de nos jours de donner encore de la crédibilité à la Genèse.
Le but de cet article n’est en aucun d’essayer d’ébranler les convictions que certains peuvent avoir, mais il faut avouer que la frontière entre mythe et religion s’avère souvent assez mince. Il suffit de reprendre l’exemple de la Saint-Patrick ; une fête chrétienne basée sur une légende. Il faut juste se tourner vers l’Antiquité pour constater que les religions polythéistes de l’époque se basent sur de nombreux mythes. Elles ont d’abord pris forme grâce à une volonté d’expliquer le monde, une volonté de justifier l’existence de l’Homme. Par la suite, ce n’est plus tant une volonté de comprendre ce qui nous entoure, mais plutôt un moyen de se rassurer, se dire qu’il y a un Bien et un Mal et avoir le sentiment de pouvoir compter sur quelqu’un ou quelque chose. Aujourd’hui, les croyances tendent à s’amoindrir afin de faire place à un monde de plus en plus athée, du moins en Occident. C’est sans doute en partie, parce que la société narcissique, dans laquelle on vit, nous pousse à nous prendre pour les seuls maîtres de la Terre. Il ne reste alors plus qu’à espérer qu’il existe une puissance supérieure à l’Homme, sinon les humains sont condamnés à l’autodestruction.
Les hommes ne cesseront jamais de glorifier différents dieux, qu’il s’agisse de Boudha, Allah ou encore Shiva, malgré un intérêt moins présent pour ceux-ci. Les croyances existeront toujours, car elles sont non seulement ancrées dans la tradition humaine, mais elles sont également un moyen de se rassurer, une source d’espoir. En ce sens-là, elles sont une excellente chose pour l’Homme. Malheureusement, elles s’avèrent être aussi un excellent prétexte pour faire guerre, même un des principal. Au nom de la foi des milliers de crimes injustifiés ont été perpétrés. Aujourd’hui, encore, cette excuse bidon est utilisée, notamment par les islamistes radicalisés, pour se permettre de commettre attentats sur attentats.
C.T