EditoL’être humain évolue, et son changement physique et mental modifie ses comportements les plus primitifs. Coopération, entraide, interdépendance, mutualité, etc., sont sorties gentiment de notre réalité journalière.
Le premier sentiment inné de l’être humain est la survivance, qui induit à la solidarité, car nous sommes des êtres grégaires. Et pourtant aujourd’hui, ce deuxième sentiment n’est plus spontané. Pourquoi ? Grâce à l’hyper développement institutionnel, certains individus se désintéressent de la responsabilité naturelle envers l’autre, de plus en plus il faut leurs rappeler d’exercer cet engagement solidaire pour le bon déroulement de nos vies respectives. D’autres n’ont rien contre le sentiment de solidarité et de plus, sont partants sous la condition de ne pas être dérangés. Ce comportement contradictoire se nourrit facilement dans notre société compétitive, pleine de défis mais surtout individualiste. Cette malheureuse constatation est compensée, quelque part, par le biais de la médiatisation qui vient au secours du sentiment de solidarité quelque peu endormi. Nous ne pouvons plus nier que sans ce moyen à large spectre une partie non négligeable de l’humanité aurait disparu. Des exemples significatifs à l’appui :
En 2000 au Nigeria, (côte sud) se produit une explosion d’un pipeline provocant 250 morts et les médias occidentaux donnent peu ou pas d’importance au fait. La même année en Chine, un incendie se déclenche dans un abattoir tuant 300 personnes, dans ce cas les médias divulguent l’info pendant deux jours, sans toutefois faire appel à la solidarité. L’année suivante, au Pérou, se produit un tremblement de terre de magnitude 8,4 sur l’échelle de Richter laissant 35’549 personnes sinistrées. Au Guatemala et au Salvador une sècheresse provoque la perte de 80 à 100% de la production agricole de ces pays, les médias ne parlent que du Pérou, sans que des campagnes de solidarité s’organisent. Aux USA, une attaque terroriste détruit les tours jumelles du WTC, le bilan est de 2’977 morts. Les médias annoncent l’évènement au monde entier, avec vidéo en direct. Des mouvements de solidarité, dans le monde civilisé ont été organisés, notamment 3 minutes de silence. Au cours de l’année 2002, le pétrolier Prestige lançait un appel de détresse au large des côtes de Galice (Espagne), conséquence de l’accident technique, provoque l’échappement de 5000 tonnes de fioul, les médias divulguent l’information et font appel à la solidarité. En Italie, le volcan Stromboli se réveille, les médias informent, sans plus. L’année 2003 se présente particulièrement meurtrière, Alger, Boumerdès et la Kabylie sont frappés par un séisme de magnitude de 6,8 sur l’échelle de Richter ; on déplore 2’300 morts et 180’000 personnes restent sans-abris. En Iran, Bam est détruite par un tremblement de terre, bilan 35’000 personnes morts. Les médias pour ces deux derniers événements restent discrets. En 2004, un des plus grand Tsunami de la dernière décennie a dévasté les côtes est de l’océan indien. Les médias, et à la suite les ONG ont organisé des mouvements de solidarités sans précédents. Sans vouloir être exhaustive cette courte liste montre que sans couverture médiatique, les actions de solidarité sont faibles voire inexistantes. Ceci n’est-il pas la confirmation que la presse et les médias sont « le quatrième pouvoir »?
V.vA