Septembre et octobre sont synonymes du retour des séries télévisées. Les fans de la première heure se précipiteront sur des fichiers vidéos plus ou moins légaux afin de rester à jour avec les aventures de leurs personnages préférés. The Big Bang Theory, New Girl, Selfie, Once Upon a Time, Supernatural et American Horror Story sont les grands noms attendus tout l’été avec la plus grande impatience. Voici l’appréciation pas tout à fait objective de cette nouvelle collection d’épisodes. Attention au « spoil » !
Photo : P.B.
The Big Bang Theory, ***
De retour depuis le 22 septembre pour une huitième saison, cette dernière s’annonce digne de la précédente qui a vu un véritable tournant : en effet, la maturité des thèmes évoqués dans les épisodes est montée en flèche. Le gang de scientifiques et leur bimbo adorable et adorée foncent à pleine vitesse dans un monde d’adultes hostile. Cette nouvelle sagesse est particulièrement présente dans leurs relations amoureuses qui se solidifient en prenant finalement une bonne direction. La saison 8 s’annonce plus sérieuse encore. Penny gagne enfin en maturité (comme l’illustre parfaitement sa nouvelle coupe de cheveux) et ne fuit plus l’instruction, tandis qu’en parallèle, Amy découvre les joies d’une vie sociale épanouie. The Big Bang Theory ne quitte cependant pas ses blagues sexistes ou son casting majoritairement blanc, où seul un personnage de couleur permet à la série de prétendre user de diversité. Il serait difficile cependant d’envisager sérieusement un quelconque changement de cet aspect de la série compte tenu de son ancienneté.
New Girl, **
Sans doute l’une des séries les plus délurées sur le marché. Elle ne se prend pas au sérieux, et elle l’assume. Certes, on peut se demander quelle direction elle compte prendra à la suite de la dissolution du couple phare dans la saison précédente, mais l’ambiance bon enfant se retrouve malgré tout dans cette nouvelle saison qui a vu sa première diffusion le 16 septembre. Contrairement à The Big Bang Theory, New Girl semble quelque peu limitée en ce qui concerne la possibilité de faire évoluer ses personnages sans quitter ce côté déjanté qui fait sa marque de fabrique. Faire preuve de sérieux semble être presque devenu un tabou. Les blagues s’enchaînent, et ces nouveaux épisodes s’annoncent comme une succession de situation hilarantes dépourvu de ce petit quelque chose de réaliste et touchant qui rendra le public définitivement adepte.
Selfie, ***
Ayant vu le jour le 30 septembre 2014, cette série s’annonce plutôt prometteuse, non seulement en raison de son casting de qualité – tels que Karen Gillian (Doctor Who), ou John Cho (Star Trek) -, mais aussi pour son thème principal particulièrement actuel : l’hyper connectivité. La protagoniste, Eliza Dooley, ne peut envisager de vivre sans son Smartphone. Elle se retrouve avec une vision trompeuse de la vie qui la détourne d’un accomplissement social flagrant. Après une rupture qui tourne mal, elle voit son image dans les réseaux sociaux complètement défigurée. Elle engage alors un collègue de travail qui l’aidera à retravailler son image publique et ses relations sociales. Cette série n’est cependant pas à prendre comme une critique de l’influence d’Internet : ce n’est pas seulement la réhabilitation d’Eliza qui est racontée, mais aussi l’initiation de son collègue au monde de la technologie. On y retrouve un humour bon enfant, parfois un peu lourd, et des clins d’oeils au monde des réseaux sociaux – ainsi qu’un double message illustré par l’évolution parallèle des deux protagonistes.
Once Upon a Time, **(*)
Parmi les retours particulièrement attendus, Once Upon a Time arrive sans doute parmi les premiers, en raison de l’apparition de la très célèbre Elsa. Sortie tout droit de l’adaptation Disney du conte de Hans Christian Andesen, La Reine des Neiges, les spéculations des fans questionnant son rôle dans l’univers de Storybrook a fait couler beaucoup d’encre. Il est vrai que son apparition à la fin de la saison trois était tout simplement grisante. Le jeu d’acteur laisse quelque peu désirer en ce qui concerne l’arrivée de ces nouveaux personnages, mais tout habitué de la série s’est déjà fait à cette idée depuis longtemps. Les ingrédients propres au succès de cette série se retrouvent dans les nouveaux épisodes diffusés depuis le 28 septembre : un trop plein de romance propre aux contes de Disney, deux antagonistes toujours aussi ambigus, un arbre généalogique à dormir debout et l’éternel chocolat chaud à la cannelle dont on ne peut plus supporter la mention. C’est malgré tout avec un grand plaisir qu’on retrouve la compagnie d’Emma Swan et son équipe de bras crochetés. Ce vent du nord apporté par les habitants du pays d’Arandelle semble malgré tout prometteur et accompagné de références au film d’animation qui en raviront plus d’un. Il ne reste plus qu’à voir ce que la production fera du très célèbre « Let it go » pour savoir si une troisième étoile mérite ou non d’être accordée à cette nouvelle saison.
Supernatural ****
Au bout de dix saison, Supernatural peut sembler avoir perdu toute chance de présenter un scénario inédit. Que nenni ! Dean Winchester – ayant rejoint, dans le final de la saison neuf, le monde des morts pour la troisième fois (au moins)-, est devenu un démon. La nouvelle saison semble suivre l’éternel fil conducteur du frère dévoué à la cause de l’autre. Il s’en éloigne cependant, pour le plus grand plaisir de l’audience : au bout de dix saison, Jensen Ackles se voit enfin offrir l’occasion d’exploiter l’étendue de son talent en incarnant un Dean dépouillé de moralité en possédant encore assez pour ne pas se définir comme un démon à temps plein. Les niaiseries et monologues dramatiques en fin d’épisode, à bord de l’Impala, ne sont plus à l’ordre du jour : Dean le fait bien vite comprendre, et Jensen interprète cette version tordue du bon soldat avec un mélange étonnant de candeur et de froideur presque dérangeant. Peut-on cependant s’attendre à voir la série quitter cette tendance à suivre une ligne directrice trop prévisible ? Cela reste encore à voir, car pour la première fois, la série confronte pour la première fois son audience à un génie du mal dépassé par les évènements, un Sam Winchester devenu le seul élément stable du groupe et un ange quelque peu inutile.
American Horror Story ****
Chaque nouvelle saison de cette série est en soi une toute autre série. Freak Show est diffusé depuis le 8 octobre, et se penche sur la problématique de la différence et son abus dans l’univers bariolé du cirque : tout personnage est donc un monstre à part entière, qu’importe qu’il présente une difformité physique ou pas. L’horreur – marque de fabrique de la série – se retrouve dans la présence d’un clown meurtrier au masque terrifiant, mais il est possible de se représenter ce tueur en série comme étant le simple catalyseur de la monstruosité de chaque individu que la série présente. Le casting habituel présente cette fois-ci des rôles plus surprenants les uns que les autres au moyen d’effet spéciaux splendides ; seule Jessica Lange se retrouve une nouvelle fois dans le rôle de la femme de pouvoir. Il serait cependant difficile de l’imaginer interpréter qui que ce soit d’autre.
P.B.