Yoann Provenzano : « Je suis un gars qui fait des vidéos pour rigoler »

Humour 2.0. Si l’on devait décrire le type d’humour qui anime ce jeune vaudois de 22 ans en un seul et unique qualificatif, ce serait probablement celui de « déjanté » qui siérait le mieux. Provoquer le rire en une poignée de secondes. La tâche semble ardue, c’est certain. Pourtant, dans cet exercice, Yoann Provenzano se distingue d’une manière plutôt remarquable. Portait.

Photo : Yoann Provenzano

Habitant de Villeneuve (Vaud), Yoann Provenzano à fait parler de lui au-delà des frontières cantonales, dans l’ensemble de la Suisse romande. Son talent ? « Je fais des vidéos sur internet » lâche-t-il simplement. D’une durée moyenne de 15 secondes, l’humoriste d’un nouveau genre se met en scène au travers de différents personnages. Il y a notamment « MC TERKÜIT », albanais maladroit avec la gente féminine. On retrouve également « André Delacrottaz », vaudois au couvre-chef « PMU » vissé sur la tête ou encore un suisse allemand au sabir germanique incompréhensible. Le panel de personnages imaginé par Yoann partagent tous une même caractéristique, ils sont la caricature de clichés largement ancrés dans les esprits. Ils incarnent la version parfaite de ce qu’ils sont. La première vidéo postée par le jeune humoriste a très vite avoisiné la centaine de « likes ». « J’ai mis une vidéo en ligne, j’attendais pas un tel retour » raconte celui qui, aujourd’hui, comptabilise plus de 70’000 fans sur Facebook. « Après ça, j’en ai posté d’autres, je me suis pris au jeu. En un mois, il y a eu une augmentation de 30’000 personnes sur ma page, c’était fou » s’enthousiasme Yoann en se remémorant sa fulgurante ascension.

Malgré sa nouvelle notoriété, le vaudois garde la tête froide. « Avant tout, je me définis comme un étudiant, je n’arrive pas à me considérer comme humoriste ». Universitaire depuis septembre, il étudie l’anglais et le français à la faculté de lettres de Lausanne. Provenzano sait, au besoin, prendre du recul. En témoigne sa décision, il y a un peu moins d’un an, d’arrêter temporairement ses vidéos qu’il jugeait alors moins percutantes. « J’étais tombé dans le faire pour faire, je ne prenais plus aucun plaisir » confie Yoann, qui a dès lors décidé de suspendre son activité d’humoriste du web. Aujourd’hui, aucune vidéo n’est postée sans un pré-visionnage de Pauline, sa copine. « Elle est comme ma directrice artistique » affirme le vaudois dans un sourire.

Le jeune humoriste est déjà accoutumé à la scène. En effet, ce dernier a d’abord débuté sur les planches, il y presque trois ans, du « Banane Comedy Club » avant de rejoindre le « Swiss Comedy Club ». Privilégiant ses études aux spectacles, il décide de prendre de la distance avec les salles (qui, sur la fin, avaient cessé d’être combles). Ce n’est qu’après avoir renoué avec le succès qu’il remonte sur scène devant 700 personnes lors du spectacle « Carte blanche à Thomas Wiesel », à l’EPFL. Défi aisément relevé, il charme le public. « L’auditoire »,  journal de l’Université de Lausanne reportait alors : « Si ses 70’000 fans sur Facebook n’étaient pas tous présent dans la salle, Yoann a tout de même conquis en restant lui-même ».

Qu’il soit juché sur une estrade ou reclus dans sa chambre, Provenzano semble avoir trouvé la bonne formule pour être sur le devant de la scène. Lucide, Yoann n’envisage pas ses vidéos comme une source éventuelle de revenu, du moins, pas dans l’immédiat. « C’est un rêve, c’est sur, mais pour l’instant je me concentre sur mes études ». Ce rêve est à l’image du personnage, généreux. Oui, finalement, vivre du rire c’est aussi aider les autres à vivre.

Toutes les infos, vidéos : https://www.facebook.com/Yoann.provenzano.hihihihi?fref=ts

DiMa

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