Le Festival d’arts visuels de Vevey habite et habille la ville du 13 Octobre au 05 novembre. IMAGES à foison, entre beauté du lieu et fascinantes expositions. Focus sur un évènement à ne pas manquer.
Photo : Ann-Christin Nöchel
Les photographies ont envahi les façades, souvent visibles, parfois cachées. Elles reflètent le bleu du Léman, laissant planer une atmosphère apaisante en accord avec le panorama qui entoure le visiteur. Ce musée à ciel ouvert attire et fascine, tous les deux ans, un public de tout âge et de tous les horizons.
Au total, soixante-huit projets sont présentés cette année, avec des artistes venant de dix-huit pays différents. Des talents confirmés, en statut de le devenir ou en début de parcours. Local et international se sont donnés rendez-vous. Une réelle volonté de médiation culturelle et de mixité sociale.
Le plan distribué aux différents points d’accueil est à la grandeur de l’évènement : dépliable à l’infini, riche en émotions et en découvertes.
Il suffit de sortir du train, et déjà l’art capte et happe l’attention. Les sous-voies de la gare accueillent Martha Cooper et son “Subway Art”, dont une série est exposée, référence quasi-biblique des taggeurs… qui ont aussi oeuvrés à Vevey.
Puis, rapidement, l’attrait du lac semble irrésistible. C’est là que se regroupent le plus de visiteurs, ainsi que le plus d’expositions. L’oeil est partout, s’émerveille, s’étonne. Car le festival a su jongler entre photographie traditionnelle et art moderne, élargissant les possibilités et les expériences.
Le fil rouge de cette édition, “Miroirs, reflets et faux semblants”, laisse une réelle liberté d’interprétation. Il accompagne le visiteur tout au long de cette immersion visuelle, bien plus large que le champ de la photographie. Mais il est aussi un retour à un aspect fondamental du domaine de la photo: celui de mettre en lumière, en un clic, quelque chose qui a su toucher. Par des procédés différents, par des interprétations personnelles et une prise en compte de tout un chacun en quête de combler sa curiosité.
Cette diversité de cadrage et de point de vue est au coeur du festival.
“L’interaction avec le public est primordiale. Il peut toucher, prendre contact, expérimenter et ça c’est quelque chose qui marche vraiment. Les retours de ces expériences sensorielles et artistiques sont très forts”, relate Charlotte Terrapon, chargée de communication du festival.
Les “Boîtes Magiques” de l’artiste vaudois Daniel Schlaepfer sont une attraction à part entière. Conçues en 1991 pour le 700ème anniversaire de la Confédération, elles contiennent des scènes en relief de l’histoire vaudoise, articulées comme les cours d’eau du canton, du Jura aux Alpes. Disposées au bas de la place du Marché, elles semblent faire l’unanimité auprès des petits et des grands. L’oeil s’attarde sur les six boîtes, il est vrai qu’elles intriguent.
Une curiosité sans frontière d’âge, car chacun veut savoir ce qui se cache à l’intérieur.
Ces boîtes qui “étaient au placard un bon moment”, selon l’artiste, ont été rénovées spécialement pour le festival. Un souffle nouveau sur un mécanisme complexe, mais aussi inédit : “C’est quelque chose de totalement original”, glisse le Vaudois, qui base son travail sur les jeux de lumière. “Ce réel travail en amont a totalement changé mon apprentissage de la lumière et m’a beaucoup apporté.”
Malgré ce dépoussiérage et les années passées, leur fonctionnement est intemporel, fascinant les visiteurs. “Ce que j’aime le plus, c’est écouter la réaction des gens. Surtout maintenant que je suis plus détendu face à ce travail et que j’ai pris du recul”, souligne Daniel Schlaepfer avec un sourire en direction d’une jeune femme s’émerveillant devant sa famille.
Inter-générationnelles et didactiques, esthétiques et remplies d’images dont on se souvient. Les boîtes magiques dégagent réellement des effluves de magie. Un incontournable du festival.
Quant à leur futur, Daniel Schlaepfer reste prudent tout en assurant qu’elles continueront à vivre, peut-être pour des expositions locales permanentes. Ce qui est certain, c’est qu’elles ne reprendront pas la poussière.
Débuter son expédition par les canaux ponctués d’oeuvres en lien avec le thème aquatique. Pas à pas, s’engouffrer dans la Salle del Castillo, entièrement rénovée, accueillant sa première exposition dans un cadre somptueux. Puis, de ruelle en ruelle, découvrir les panoramas alpins flottant sur le Léman (“Primal Mountain” de Yuji Hamada) offrant une double perspective incroyable à celui qui prend le temps de se poser quelques minutes. Ou encore, s’aventurer sur le mur d’escalade, jonglant entre une découverte visuelle progressive de l’artiste Thomas Mailaender et des sensations fortes (“The Night Clambers of Cambridge”).
Les expériences sensorielles sont multiples et raffinées. Toutes sont capables de toucher le visiteur, quel qu’il soit.
Miroir des émotions, reflet de l’âme.
Courrez-y, c’est jusqu’au 05 Octobre !
NoAn.
Plus d’infos -> http://www.images.ch/2014/fr