Murten Classics, une nuit musicale à Morat

“Il était une fois…”, subtile mise en bouche de cette 26ème édition des Murten Classics qui ont lieu du 10 au 31 Août à Morat.

Photo : Web 
La charmante ville de Morat accroche immédiatement le regard. Quelque chose s’en dégage, peut­être son lac, certainement ses ruelles médiévales surplombées par les remparts. Depuis 26 ans elle accueille les Murten Classics, évènement musical devenu une étape estivale incontournable. Des milliers de spectateurs venus de la Suisse entière, d’Allemagne, de France ou d’ailleurs, se rejoignent autour d’une même passion: la musique. Cette année, fées et sorcières sont à l’honneur. Les organisateurs ont relevé le défi d’allier contes et musique classique. Une part de magie incontestée qui vient se glisser entre les notes. L’enchantement est proche, invite à pousser les portes et à se glisser dans la peau d’un
spectateur le temps d’une soirée.

Le Jeudi 14 Août a lieu le premier concert symphonique. Il fait salle comble. Les averses intermittentes ont néanmoins obligé les organisateurs à déplacer la scène à l’intérieur. À la déception du public se réjouissant de profiter du cadre idyllique de la cour du château.

Le concert d’ouverture a donc lieu au sein de l’Église Allemande. Le spectateur est directement happé par la quiétude de l’endroit, prêt à accueillir l’orchestre qui va s’y établir. Ce soir, le directeur artistique de l’évènement depuis 1999, Kaspar Zehnder, dont la renommée n’est plus à faire, ouvre le bal des concerts en tant que chef d’orchestre. Il est accompagné du
PKF Prague Philharmonia et de Gil Pidoux, conteur d’un soir. Hommage au célèbre compositeur Antonin Dvorak au travers d’une adaptation moderne de ses “poèmes symphoniques” (il fut d’ailleurs le premier à utiliser ce procédé de narration musicale).

Quatre poèmes au total que le public découvre avec joie… Ou re­découvre pour les adeptes de Dvorak.
“L’Ondin” est le premier entamé, la voix puissante de Gil Pidoux s’empare de l’église. Chacun se plonge dans ses mots; ce conte macabre et pourtant mélodieux que le Lausannois aux multiples facettes interprète magistralement. Le point final est placé, la voix s’éteint pour laisser place à la  musique.

Le chef d’orchestre prend le relais, et l’orchestre fait vibrer l’église dans une acoustique parfaite. En spectateur on se remémore les rimes qui ont précédé les notes, un ballet symphonique finement organisé, ne laissant la place à aucun faux raccord. Le rendu est beau, sensible, parfois plus sombre, très profond surtout. Les différentes péripéties de l’Ondin se répercutent au sein de la nef. La structure se répète lors des trois contes suivants: la Sorcière de midi, le Pigeon des bois et enfin le Rouet d’Or.
Le public se laisse porter, attentif et silencieux. Au gré des mots parlés, des mots forts, desmots qui font sens et qui font vivre les personnages les uns après les autres. Jusque dans la nuit, au gré des cuivres, des cordes et d’une harpe. Ces notes qui enchantent les oreilles de chacun. À mi­chemin entre le réel et le fantastique, l’ensemble invite au voyage.
L’émotion et le talent sont au rendez­-vous en ce Jeudi 14 Août. Les Murten Classics ont tenu leur promesse en offrant une prestation d’ouverture de qualité. Mais surtout une prestation originale, mêlant avec hardiesse les mots contés et ceux transportés par les instruments. Les contes ont alors pris vie, dans un vertige aussi grand et imposant que l’Église Allemande. Une expérience inédite et pleinement appréciée. Alors rendez-­vous à Morat ! Jusqu’au 31 Août s’enchaîneront concerts symphoniques, musiques de chambre, chants et concerts familiaux… Entre artistes locaux et personnalités internationales, tous les goûts pourront être comblés.

Une promesse féerique de tout âge et de tous les horizons, une sérénade au partage et au plaisir d’écouter.
“Il était une fois…”, l’amour du classique.

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