Comment vivait-on jadis sans électricité ? Entre inventions ratées et prodiges visionnaires, le Musée suisse de la machine à coudre et des objets insolites à Fribourg fait remonter le temps à travers une riche collection des appareils les plus farfelus et révélateurs de la vie pratique de nos prédécesseurs. Reportage.
Photo : Web
Une machine-à-coudre-orgue-de-barbarie, une baignoire à bascule ou encore des patins à glace sur échasse… il ne s’agit pas d’un poisson d’avril, mais d’authentiques témoignages historiques : bienvenue au Musée suisse de la machine à coudre et des objets insolites ! Installé dans une maison patricienne du XVIIIe siècle à Fribourg, ce temple de l’inventivité abrite plus de 1000 objets aussi loufoques qu’ingénieux, dévoilant les réalités pratiques de la vie quotidienne avant la diffusion de l’électricité. L’Article.ch est allé se rafraîchir les idées dans ce cabinet des curiosités.
La maison se trouve à deux pas de la cathédrale Saint-Nicolas, dans le quartier des galeries et des brocantes. On peut ainsi s’attarder devant les vitrines et profiter de les regarder avant la visite. Car, au musée, il y a tant à voir qu’il vaut mieux s’échauffer les pupilles avant d’entrer. L’exposition de myriades d’objets de toutes tailles s’étend sur l’entier du rez-de-chaussée ainsi que dans les magnifiques caves voûtées de l’ancienne aristocratie fribourgeoise.
Les visites sont guidées. Et les oreilles comme les yeux s’écarquillent afin de profiter des anecdotes du propriétaire passionné, Marc Wassmer. Bondissant d’objets en objets, il raconte malicieusement à travers eux les secrets de la vie domestique d’autrefois. « A votre avis, à quoi peut bien servir cet appareil..? » « Savez-vous d’où vient l’expression « s’asseoir en tailleur ? » En une heure, Marc explore avec entrain sa collection tout en retraçant les conditions et les moeurs des tanneurs, fontainiers, repasseuses de l’époque, contant l’évolution de la machine à coudre et du fer à repasser chinois ou égyptien, etc. Ces appareils, d’une grande valeur à l’époque, étaient particulièrement précieux et l’on ne peut qu’être admiratif devant la beauté de ces machines luxueuses parfois décorées de nacre.
Célébrer l’ingéniosité de ceux qui rendaient la vie plus facile
Consacré à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, le musée rend compte de la créativité des inventeurs avant l’arrivée de l’électricité dans les ménages. Une salle dédiée à la lessive rappelle la vie pénible des femmes. « Les gens se sont débrouillés pour vivre sans les facilités d’aujourd’hui qui sont le fruit de leurs trouvailles », s’émerveille Marc. Marqué par les Guerres Mondiales, ce siècle aura légué d’autant plus d’inventions témoignant de la rudesse du quotidien. Ainsi l’on découvre au fil de la visite de curieuses « machines à économiser » telles qu’un « récupérateur de fond de bouteille » ou un « moulin à os ». Au rez-de-chaussée un « crachoir de poche » évoque les nombreuses victimes de la tuberculose.
En fin de compte, nous avons trouvé un musée qui n’ennuie pas. Cette visite agréable risque bien d’amuser même les plus méfiants. Il est aussi probable qu’ils y reviennent car une heure ne suffit pas pour tout voir. Mais elle permet de voyager et de méditer. Dans la dernière salle, le maître-mot de la visite est affiché sur le mur : « L’homme pense parce qu’il a des mains. » Cette vieille parole d’Anaxagore écrite au Ve siècle avant J-C interpèle. Et que dire de l’homme du monde d’aujourd’hui ?
Lys.C
Tel que décrit, j’irai voir ce musée, c’est sûr !
Merci de m’avoir donné envie.
Monique
Très sympa cet article, il donne vraiment envie d’aller visiter ce musée et en particulier avec son guide dont l’enthousiasme semble communicatif.
J’irai le visiter, c’est sûr.