Une philosophie, une vie

En 1965, Joan Colell participe, accompagné de sa mère, à des colloques avec Jiddu Krishnamurtis à Saanen (Suisse) sous une tente devant 500 personnes. L’ambiance, l’intensité et le silence empreint de respect qui régnait a changé le cours de la vie de Joan. C’est ainsi qu’il se met à comprendre la signification du conditionnement de la pensée, de l’égo, etc ; enfin le chemin interne, le chemin de la connaissance de soi-même. Il rejoint alors la fondation FKL à Puerto Rico dont il devient le secrétaire.

Photo : Web

La vocation de la FKL, Fondation Krishnamurti  Latinoamerica, est de parler de la philosophie de la connaissance de soi même.

Au mois de décembre 2013 son président, Joan Colell s’est prêté à un interview particulier pour nous raconter les sensations qu’évoquent pour lui certains mots choisis par notre rédactrice.

« Force »

C’est la capacité d’observer la réalité interne et externe sans la réaction de la pensée. C’est aussi l’accumulation d’énergie de soi-même, sans violence, sans co-action et sans but particulier.

« Possession »

Dans le for intérieur, posséder est une fausse sensation d’avoir quelque chose réellement ; fausse sensation de propriété sur quelque chose ou quelqu’un. Le sens de possession nous arrive d’une façon virtuelle, à travers la pensée. Mais la création de cette pensée par soi-même est une illusion. Celle-ci génère des sensations physiques réelles qui pourtant sont dans le fond fausses.

« Le pouvoir »

C’est la croyance qu’un être peut être supérieur à un autre, que l’un arrivera à la félicité et sera aux côtés de son dieu, tout cela à travers l’enseignement et le conditionnement de notre société. Le pouvoir c’est aussi le manque d’humilité, de respect et de clarté intérieure. C’est de penser que je vais bien et que les autres vont mal. C’est de croire que j’ai la « clé » et que je dois la donner aux autres…

« Les patrons » (gabarits)

Les patrons sont les béquilles pour tous ceux qui ne veulent pas marcher par leurs propres moyens ; c’est le refuge des faibles qui ne veulent pas affronter leur propre réalité ; c’est la fausse persuasion que n’importe quelle aide externe va résoudre les problèmes internes. Etant donné que les patrons sont limités, parce qu’ils se basent sur le connu, il est impossible que l’inconnu se manifeste à travers eux.

« Les limites »

L’être humain a créé ses propres limites et vit prisonnier de celles-ci en pensant qu’à la fin il trouvera la félicité. Elles sont aussi des obstacles que nous avons disposés nous-mêmes sur le chemin de la vie et qui nous empêchent d’être libres. De plus c’est la barrière, que par peur, nous ne voulons jamais franchir.

« Le progrès »

Le progrès intérieur est une idée, un concept ressemblant à la carotte que l’on met devant l’âne, pour nous faire bouger et vivre dans une illusion. C’est aussi l’effort pour obtenir ce que nous ne connaissons pas, pour devenir ce que nous ne savons pas encore et d’arriver à une réalité qui n’est qu’une élucubration de notre cerveau.

« La dignité »

L’être humain vend sa dignité pour des concepts illusoires. La dignité c’est la connaissance de soi-même et aussi être cohérent avec nos actions et comprendre les limites de notre égo.

Propos recueillis par Viviana von Allmen

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