Les sensations fortes et expériences humaines exceptionnelles sont devenues un sujet dont on parle de plus en plus. Le projet « Red Bull Stratos », brillant exemple, a été mis en place en 2010. Retour sur le record du monde du plus haut saut jamais réalisé.
Photo : Web
Félix Baumgartner est un parachutiste autrichien, passionné depuis son enfance par les sports extrêmes. Il effectue son premier saut à l’âge de seize ans. Tout au long de sa vie, il enchaîne les expérimentations aériennes, et plus précisément les chutes libres. Il a 43 ans lorsqu’il saute de la stratosphère, le 14 octobre 2012.
L’ambitieux projet est nommé « Red Bull Stratos ». Et comme son nom l’indique, il est financé en grande majorité par le sponsor connu pour ses boissons énergisantes : Red Bull. Un soutien est également attendu de Zenith, fabriquant de montres de luxe suisses. C’est Félix Baumgartner qui lance l’audacieux projet, obtenant l’appui financier de ces sponsors. Le protocole est simple : faire monter le parachutiste à bord d’un ballon gonflé d’hélium pour le laisser de lui-même plonger dans le vide. Défi qu’il relèvera avec brio. Octobre 2012, les yeux des internautes du monde entier sont rivés à leurs écrans d’ordinateurs. En effet, équipé de multiples caméras, Baumgartner pourra être suivi en direct tout au long de sa performance, via « Youtube ». C’est ainsi que près de 7 millions de spectateurs du net le voient s’élancer à presque 40km d’altitude, le logo qui « donne des ailes » imprimé sur sa combinaison. Et au bout d’une chute totale qui aura duré près de dix minutes (dont les quatre premières en chute libre), le monde entier a pu être « présent » pour assister au franchissement du mur du son.
Pourquoi, une question se mêle malgré tout aux éloges de cette expérience: y avait-il réellement un but ? Lancer un homme depuis une couche atmosphérique pour le voir atteindre une vitesseincroyable de 1125km/h, est un fait, certes, extraordinaire. Mais au-delà de tout ça apparaissent quelques enjeux plus ciblés. Ce projet avait visiblement pour but de « tester » la résistance de l’organisme humain à la vitesse du son. Y avait-il donc une réelle assurance à ce que Baumgartner atterrisse sain et sauf ? Cela prouverait la capacité humaine à résister aux évacuations d’urgence, l’altitude limite préconisée et la vitesse maximale n’étant que d’un quart de ce qu’a traversé l’autrichien. Si l’expérience se vante d’avoir eu des fins scientifiques et expérimentales, en quelques sortes, on peut constater que l’aspect financier est également à l’affiche. En effet, un tel projet ne s’est pas financé de façon autonome, et si la marque Red Bull débourse environ 15% de son chiffre d’affaire en sponsoring sportif par an, il est clair que sa participation à cet exploit va bien au-delà. D’après la presse australienne, la marque de boissons aurait déboursé plus de 50 millions d’euros pour mettre en place toute l’expérience, le matériel, ainsi que payer la centaine de scientifiques ayant travaillé à peaufiner ceci. À se pavaner sous l’excuse d’une démarche scientifique, on vient à douter de sa crédibilité, avec le nombre de logos présents et visibles lors du saut.
Et si tout cela n’était qu’un « gros coup de pub » pour la marque ? En effet, là où aurait peut-être dû s’afficher le drapeau d’un pays prenant à charge financière la mission, on y voit le graphisme rouge et jaune s’imposant aux yeux des spectateurs. N’y avait-il donc aucun état prêt à débourser pour l’avancée scientifique ?On peut en effet remettre en question le « grand pas pour l’humanité » avec la foulée de Baumgartner dans le vide, ainsi que son objectif final. Le marketing ? Une simple pulsion ludique de la part d’un parachutiste extrême ? Baumgartner a-t-il été dans cette histoire le pion d’une opération publicitaire ou bien un héros pour la science ?
MaZ.