Toujours plus vite, plus raide et plus technique, une recherche perpétuelle de sensation forte, voilà peut-être une manière de définir les sports extrêmes. En tout cas, cela colle bien à la peau du downhill mountain biking ou VTT de descente en français. Rencontre avec un passionné.
Photo : http://www.extreme-pics.de, © Stephan Schelling
La DH, comme l’appellent les puristes, est un mélange entre le VTT et le motocross. Le but est de dévaler une piste jonchée de cailloux, racines, sauts et autres obstacles naturels le plus rapidement possible. Armé pour cela d’un vélo spécialement conçu pour les terrains extrêmes et de protections adaptées aux risques encourus.
La première course de downhill a eu lieu à Fairfax aux USA en 1976, pourtant cette discipline n’a vraiment commencé à exister que dans les années 90 grâce aux développements techniques des VTT. Depuis une dizaine d’années, ce sport attire de plus en plus de monde. «J’ai commencé la DH en 2005, il n’y avait pas autant de pratiquants à l’époque, cela fait quelques années que des jeunes arrivent en nombre sur le tour européen. Le niveau augmente et c’est vraiment positif. Pour comprendre ce sport, il faut le comparer aux disciplines du ski, il y a des compétitions de Freeride où tu es noté sur le tracé que tu choisis et ta prise de risque. Des compétitions de slopestyle[1] où l’objectif est de réaliser des figures sur des modules et la downhill qui s’apparente au ski de descente puisqu’il faut faire le meilleur temps sur un parcours balisé.» Explique Stephan Schelling, passionné de vélo. Ce sport se pratique surtout en montagne, mais aussi dans des régions escarpées qui sont parfois très sèches. Les descendeurs doivent donc jongler entre le sable, les forêts humides, ou encore la boue dont ils sont souvent fièrement recouverts. «C’est à la fois physique, mais aussi mécanique. Le choix du type de pièce et les réglages en fonction de la météo et du terrain sont très importants», souligne Stephan Schelling.
Depuis quelques années, certaines stations des Alpes ont investi dans des pistes et des infrastructures. Ces communes vivent principalement des sports de neiges en hiver et de la randonnée en été, le choix du downhill permet d’attirer des sportifs dans des périodes plus calmes et contribue aux différents commerces et hôtels de la région. «On est vraiment bien accueilli quand on va faire du bike[2]. Tu as des villes comme Anzère et Verbier qui ont vraiment misé sur la DH, ça donne plus de visibilité à notre sport et ça profite aussi aux stations et à leurs remontées mécaniques.» Se réjouit le passionné vaudois. On peut évidemment se poser la question de la cohabitation avec les randonneurs et les différentes rencontres fortuites qui peuvent arriver quand on descend une piste à une vitesse élevée. Il y a des tracés balisés, mais ils sont peu nombreux, les bikers[3] vont donc aussi sur des chemins pédestres. «Parfois, on roule sur des routes qui ne sont pas faites spécialement pour le vélo, donc on croise fréquemment des marcheurs. La plupart des riders freinent et s’arrêtent, après il y a toujours certains qui essayent de passé le plus vite possible et qui sont moins respectueux. Pour ma part, je n’ai jamais eu de problèmes avec les personnes que j’ai croisées pendant mes descentes.» Raconte Stephan Schelling.
Les sports extrêmes sont très attractifs et plaisent au public, il ne faut pourtant pas oublier que c’est souvent des pratiques très couteuses. Les vélos n’échappent pas à cette règle. Le prix varie entre 2000 et 10 000 CHF.- . «C’est une passion qui revient chère, mais grâce aux développements de la discipline, les coûts de fabrication baissent. Il y a aussi plus de concurrence entre les magasins et les sites internet spécialisés. Quand j’ai commencé, je devais débourser 2500 CHF.- pour un modèle d’occasion qui avait 3 ans, alors qu’aujourd’hui vous en avez un neuf de très bonne qualité» Explique Stephan Schelling qui travaille d’ailleurs dans la vente de 2 roues. Il y a aussi les pièces qui se cassent et qui doivent être remplacées, les différentes protections et le prix des remontées mécaniques qui viennent encore saler l’addition, cependant tout le monde le sait: «Quand on aime, on ne compte pas!»
Si on souhaite s’essayer à la downhill, on peut aussi choisir de louer le matériel en station auprès de différents magasins de sport. On peut commencer sur une piste facile avec si possible quelqu’un qui a déjà pratiqué. Il suffit ensuite de lâcher les freins et de descendre sans jamais oublier que certaines de nos pièces sont elles; difficilement remplaçables…
MiRo
[1] Le slopestyle est une discipline Freestyle dont le but est de réaliser plusieurs figures de suite sur un parcours comprenant des sauts, des rampes et d’autres modules construits spécialement. Le sportif est ensuite noté par des juges sur différents points (technique, prise de risque, amplitude, etc.)
[2] Vélo en anglais
[3] Ceux qui pratiquent le bike (vélo)