Alors que tous les instincts bestiaux de l’homme semblent peu à peu disparaître, le monde merveilleux de la télévision vous offre la possibilité d’affronter vos peurs grâce à MAN VS WILD, tout droit venu des Etats-Unis. Cette série inédite vous apprendra à survivre en milieu hostile afin de vous réconcilier avec le prédateur qui sommeille en vous !
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Dans la plupart des foyers, la télévision a une place privilégiée. Baby-sitter, compagne des dimanches pluvieux, elle réussit l’exploit d’amener de l’extraordinaire dans le quotidien de ceux qui la regardent. Bien entendu, afin de se prêter au jeu de la vraisemblance, il est déconseillé de réfléchir trop longtemps sur la plupart des émissions proposées. La réalité est transformée, améliorée, vivifiée afin de captiver le téléspectateur peu averti et ainsi faire de l’audience.
Il existe des milliers d’émissions de télévisions, pour la plupart françaises ou américaines, diffusées sur le petit écran ; Man VS Wild est l’une d’entre elle.
Pour faire un rapide résumé du sujet, Man VS Wild (seul face à la nature en français) met en scène Bear Grylls, un ancien animateur de télévision. Cet homme est lâché en pleine nature depuis un hélicoptère, avec pour seuls outils un nécessaire de survie et son savoir-faire. Si l’on exclut le caméraman qui le suit en permanence, il est complètement coupé du monde des humains. Cet individu qui ne semble avoir peur de rien se retrouve à chaque épisode dans une situation épineuse dont il doit tenter de s’extirper seul afin de rejoindre la civilisation, que cela soit au milieu du désert ou au fin fond de la jungle.
L’idée est originale et ingénieuse. Les créateurs de ces séries niaises de cuisine ou d’amour duveteux peuvent aller se rhabiller. Le téléspectateur est confronté à une de ses plus grandes peurs : être perdu au milieu de nulle part, coupé de tout lien avec le monde extérieur, livré à lui-même. Alors que la plupart des occidentaux seraient bien incapables de faire du feu sans allumettes, Bear Grylls nous démontre que l’homme avisé peut venir à bout de la nature hostile et la soumettre à sa volonté. La nature, entité que l’homme moderne met en scène dans des films catastrophistes à large audimat, est à son tour domptée par les extraordinaires capacités humaines.
Mais si le téléspectateur passif, mû par quelque élan cognitif, se transforme en téléspectateur intelligent et observateur, plusieurs choses ne collent pas dans les aventures de Bear Grylls. Dans un premier temps, un caméraman le suit constamment, ce qui brise cette idée de solitude totale dans laquelle la série veut nous plonger. Mais ceci encore n’est qu’un détail car parfois Bear Grylls est accompagné d’un tiers, ce qui n’enlève rien au spectaculaire de ses entreprises. Par contre, plusieurs sites internet dénoncent les différentes supercheries habilement camouflées de certains épisodes, où l’on veut nous faire croire que Bear Grylls a construit un radeau avec trois pousses de bambous et quelques bouteilles en plastique, ou qu’il affronte un torrent déchaînée où le moindre faux pas pourrait l’envoyer directement dans l’autre monde.
Raisonnablement, il est impossible de mettre la vie d’un individu en danger, même pour une cause aussi noble que le divertissement de nos chers concitoyens. Même si Bear Grylls est aidé dans sa quête de civilisation, l’étendue de ses connaissances reste impressionnante, et il est bien probable qu’il puisse tout de même se débrouiller seul en pleine nature. Le téléspectateur conclu ce marché semi-consciemment : si il veut en avoir plein la vue, il doit s’attendre à quelques mensonges. Mais qu’importe ! Tant que cela reste divertissant.
MD