Groupies, drugs and rock n’ roll : Babyshambles @ Fri-Son

Samedi 7 février, les Britanniques des Babyshambles ont envahi le Fri-Son. Chronique d’une soirée aux multiples facettes…

Photo : Hugo Dubois

18h, nous arrivons devant le Fri-Son, les portes s’ouvrent dans une heure et nous sommes les premiers. Une petite file d’attente se forme, les chansons des Babyshambles retentissent au travers des portables des fans impatients, quelques-uns chantonnent des paroles du groupe, des Libertines, et même d’Oasis ou de Blur. Les conversations s’animent, le bus des Babyshambles stationné juste devant l’entrée attire l’attention, les regards et les convoitises. A travers la vitre apparaît parfois un des membres du groupe, déclenchant une vague de murmures. Lorsqu’un musicien descend du bus, tous les regards se tournent vers lui. Les salutations pleuvent alors gentiment puis chacun retourne à sa conversation.

19h, les portes s’ouvrent, les quelques dizaines de personnes déjà présentes se pressent de rentrer. La salle se remplit peu à peu, les deux premiers rangs étant déjà solidement gardés par les fidèles fans du groupe.

A 20h, Sweet N’ Tender Hooligans, le groupe assurant la première partie, fait son entrée. Après un départ difficile dû à quelques problèmes techniques, le concert débute. Le guitariste-chanteur, Nick Suter, et le DJ, Martin Aerni, peinent à insufler un peu de vie à leur public, pas réellement convaincu par la performance proposée. Sweet n’ Tender Hooligans se décrit comme un mélange entre Rock n’ Roll et House. Voilà peut-être une bonne idée, mais comme première partie pour un mythique groupe de rock, on a vu plus approprié. La musique peu aboutie du groupe a eu pour seul effet de transformer le Fri-Son en club lounge… les coktails en moins ! Le duo semble s’ennuyer et fuit le contact avec le public qui tente néanmoins, un brin mollement il est vrai, de l’encourager. Après quarante minutes d’ennui réciproque, la dernière chanson parvient tout de même à réveiller un peu le groupe et son audience. Une chose est sûre, le public aurait apprécié un peu plus d’énergie et de motivation avant d’accueillir la tête d’affiche. Le duo quitte donc la scène sans avoir marqué les esprits, et laisse même un léger sentiment de frustration… qu’importe, les Babyshambles arrivent bientôt pour sauver la soirée !

 Les Sweet n’ Tender Hooligans récupèrent leur matériel, puis laissent la place aux techniciens des Babyshambles. Après une attente interminable–causée par le retard du bassiste qui avait raté son avion le matin même–, le groupe fait enfin son entrée en scène. Leurs mines éteintes ne laissent rien présager de bon quant à leur performance et semblent en dire long sur la forme physique des quatre anglais… Et pourtant, après avoir échangé quelques mots avec le public, le leader Peter Doherty s’enquérant de la forme de ses fans, les premières notes de guitare résonnent. La foule est déjà en effervescence et reprend en cœur les paroles scandées par le sulfureux rockeur. Solidement installés au second rang, seules les groupies nous gâchent le spectacle, leurs hurlements couvrant jusqu’au sons des guitares et leurs coudes agressant nos côtes sans relâche. A la quatrième chanson, I Wish,  le concert semble débuter une seconde fois, le public se déchaîne et l’ambiance s’enflamme rapidement.

Les Babyshambles mélangent les tubes de leurs trois albums et lorsque les premières notes de Side of The Road, la treizième chanson, retentissent la foule devient folle. Chacun semble perdre tout sens de la mesure et c’est comme un seul homme que le public se meut et s’agite frénétiquement sous le charme trash de Peter et ses comparses. Encore deux chansons et le concert semble s’achever, mais l’appétit des fans est insatiable et après un ouragan d’acclamations qui dure plus de 15 minutes, le groupe se plie enfin à la règle du rappel. Deux chansons plus tard, ils entonnent, pour clôturer définitivement le concert, l’incontournable F*ck Forever qui permet au public d’exploser une dernière fois avant de repartir, des étoiles plein les yeux.

La soirée se prolonge jusque tard dans la nuit, avec les DJs de Nenuphar Is What We Are animant la petite salle du complexe fribourgeois. Les plus motivés et les plus intoxiqués se dandinèrent ainsi dans une ambiance un brin rétro.

En résumé, cette soirée aura offert une palette d’émotions assez diverses mais les fans des Babyshambles en seront repartis ravis. Car si la première partie a pour le moins divisé les avis, le concert principal a fait l’unanimité. Les Anglais ont, une fois de plus, conquis le cœur de leurs fans qui sont repartis comme ils sont venus, la tête emplie des chansons de leurs idoles.

Em’s & H.D.

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