« Sur le chemin de l’école » est un documentaire de Pascal Plisson sorti en Suisse le 25 septembre dernier. Il raconte le parcours réalisé par quatre enfants pour se rendre à l’école. Trajet plus périlleux qu’on ne l’imagine pour ses jeunes qui abattent parfois plusieurs kilomètres à pied, dans des conditions impensables. Ces histoires touchantes, réelles et étonnantes démontrent la difficulté qu’est encore aujourd’hui l’accès au savoir. Photo : web
Quatre enfants, quatre continents
Aller à l’école, quoi de plus banale pour les enfants d’occident. Ici, lorsqu’on est jeune, on n’aime pas forcément l’école. C’est long, c’est fatiguant. Et puis, il est difficile lorsqu’on a dix ans de s’imaginer que cela est utile pour plus tard.
Jackson aussi a dix ans et tous les jours il traverse la savane du Kenya avec sa petite soeur pour rejoindre les bancs de l’école. Quinze kilomètres, deux heures de marche et des éléphants qui guettent. Samuel, onze ans, vient d’Inde. Il est handicapé et pourtant grâce à l’aide de ses frères il se rend tous les jours à l’école, parcourant des kilomètres sur une route difficile. Il rêve de devenir médecin et d’aider les gens dans sa situation.
Pour ces enfants, le savoir est la solution et l’éducation le seul espoir. Ce film réalisé avec le soutient de l’UNESCO et de aide et soutien met en évidence l’accès difficile à la connaissance pour encore des millions d’enfants, majoritairement les filles. La petite Zahira est marocaine et pourtant, elle a la chance d’être prise en charge par un foyer d’étudiante. Pour elle, c’est quatre heures de marche tous les lundis. Finalement, le documentaire nous présente Carlos, jeune argentin fils de Berger qui rêve de devenir vétérinaire.
Enjeux de taille
Ces quatre jeunes tiennent leur destin bien en main et sont dotés d’une motivation sans faille. Lors d’une interview, Pascal Plisson nous apprend que dans l’école ou se trouve Jackson, quatre à cinq enfants se font tuer chaque années. Parfois par des animaux, parfois par des hommes armés. Ce qui est marquant c’est que ces enfants n’hésitent pas une seconde à prendre de grands risques! Ils ont réalisés très tôt l’enjeux d’aller à l’école et chacun d’entre eux à une idée précise de ce qu’il voudrait faire plus tard.
On peut noter aussi la solidarité couplée d’une humanité impressionnante dont les enfants font part. Les deux petits frères de Samuel, par exemple, poussent sa chaise roulante tous les jours, sans une plainte. Lorsque son amie peine, Zahira lui masse les pieds et la pousse à continuer.
Des images plein la tête
D’aucun pourront critiquer le réalisme de ce documentaire, dans le sens qu’il ne pointe pas sur les problèmes économiques, politiques ou religieux des pays représentés. Au contraire, je pense que cela constitue un point fort. Il existe tellement de films dans ce genre-là qu’ils ne nous interpellent même plus ! Le documentaire de Pascal Plisson ne se veut pas culpabilisant ou moralisateur mais on y retrouve un message d’espoir et d’optimisme. Les si belles images accordées à une musique envoûtante parlent d’elles-même et nous font réfléchir bien plus que de longs discours ! Attention cependant à regarder la version originale sous-titrée. En effet, les voix française enlèvent du poids à la crédibilité du récit. Et c’est cela qui rend l’histoire si touchante.
Finalement, un seul défaut: le film est trop court. On brûle de savoir si Jackson sera un jour pilote de ligne. En tout cas, c’est tout ce que l’on souhaite à ces enfants attachants et admirables qui changent de ceux qu’on connaît et qui « oublient trop souvent que l’école est une chance. »
Mélo
A voir et à écouter: http://www.youtube.com/watch?v=aJxUg0cT_aw